Éléments architecturaux : Imposant corps d'entrée formé d'un porche carré en brique et pierre, surmonté d'un clocheton et flanqué de deux ailes. A l'est, depuis la place de Monceau, accès par des grilles ouvragées, de la fin du XVIIe siècle, cantonnées de deux piliers de pierre à bossage coiffés d'un amortissement mouluré portant un vase. Au pied, quatre boulets de pierre hérissés de clous. Au sud, pont du XIXe siècle à tablier plat moulé sur poutrelles métalliques, garni de garde-corps en ferronnerie à motif de croisillon orné d'arabesques. Au nord du château, glacière sous tertre du XIXe siècle récemment dégagée de sa végétation ; la partie supérieure du dôme est effondrée permettant ainsi d'apercevoir l'intérieur de la glacière ; un couloir droit aujourd'hui inaccessible mène à la cave. Au nord, creusé dans le vallonnement du terrain, amphithéâtre à gradins de pierre.

Éléments végétaux : A l'entrée du parc, groupe de sept frênes (Fraxinus excelsior 'Diversifolia') ; à l'ouest, un hêtre à feuilles de chêne (Fagus sylvatica 'Quercifolia'). Isolé, un magnifique chêne d'Amérique (Quercus rubra) greffé sur un chêne est le plus vieil arbre de Charleroi. A l'entrée du potager, une belle chimère de hêtres pourpres et verts. Un beau cornouiller mâle (Cornus mas) isolé.

Potager : Au nord-ouest, vaste potager distribué sur trois terrasses et bordé d'un élégant mur en escalier. L'axe central a disparu. Aujourd'hui, l'entrée se fait latéralement par une grille en fer forgé à décor en pointe de flèche, vestige de l'entrée principale. Au sud, les serres anciennes ont été supprimées tandis qu'une grande serre récente remplace les alignements de petits fruitiers sur la première terrasse. Le jardin de fleurs et les cultures maraîchères ont fait place à des espaces gravillonnés couverts de couches sur la terrasse supérieure. Cet espace est partiellement reconverti en terrain de culture par le service des Espaces Verts de la commune de Charleroi.

L'eau : Le bras de l'Ernelle qui traverse la propriété depuis l'ouest a transformé les grandes surfaces engazonnées en zones humides permettant le développement de certains biotopes favorables à la faune et à la flore locales.

État de conservation : De sa composition originelle agrémentée d'étangs, de cascades et de ponts de bois, le parc conserve d'amples aires gazonnées ponctuées de beaux sujets isolés ou groupés. Les douves ont été comblées et transformées en pelouses. La composition en terrassesdu potager est maintenue ainsi que son mur de clôture mais son axe central ainsi que les serres anciennes qui le bordaient au sud ont disparu. Il demeure toutefois en exploitation. Les larges allées sillonnant le parc ont été asphaltées. Au nord et à l'est, la création de plusieurs zones de loisirs accompagnées de constructions disparates défigurent cette partie du parc. Celui-ci conserve néanmoins de très beaux arbres dont certains sont bicentenaires. Au nord-ouest, sur un terrain escarpé, de vieux fruitiers attestent de l'existence d'un ancien verger.

Maintenance : Depuis l'acquisition du parc par la Ville de Charleroi, le Service des Espaces verts s'attache progressivement à le remettre en état. Les abords du château bénéficient d'un entretien soigné. L'état sanitaire des arbres est bon. Dans un but écologique, les zones humides qui s'étendent à l'est sont maintenues dans un état semi-sauvage. L'étang et la cascade de rocaille qui l'anime appellent un nettoyage et une mise en valeur. Depuis 1995, le château est accessible par la rue du Moulin. On ne peut que regretter combien ce nouvel accès, bordé de plantations récentes, s'intègre peu au site paysager auquel il conduit.

Projet de restauration : Afin de rendre à ce parc devenu public un peu de son caractère, la Ville envisage de replanter le verger de variétés anciennes et de supprimer les aires de jeux et les baraquements qui le dénaturent.