Identification et description | |
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Nom du jardin | Parc du Château d'Ollignies |
Nom ancien | Château de la Morlière |
Date de création | seconde moitié du XIXe siècle ; vers 1930 |
Province | Hainaut |
Arrondissement | Soignies |
Commune | Lessines |
Coordonnées | chaussée V. Lampe, 507866, Ollignies |
Localisation | Latitude : 50.68761139999999 |
Longitude : 3.8572266999999556 |
Propriété des Ligre (XIIIe - XVe siècle), des Gavre à partir de 1479 et des Arberg aux XVIIIe et XIXe siècles, la propriété est aujourd'hui constituée d'un ensemble orthogonal complexe de bâtiments en brique et pierre. La partie la plus ancienne est le logis en U traditionnel élevé dans la première moitié du XVIe siècle (remanié dans le style néotraditionnel au XIXe siècle) par Louis de Gavre comme le rappelle la dédicace en façade arrière sur une pierre de remploi. Les deux ailes de dépendances basses bordant la longue cour d'honneur, fermée vers la chaussée par de belles grilles en hémicycle, relèvent sans doute du XVIIIe siècle. L'importante aile de deux niveaux et demi adjointe à l'arrière du logis, la chapelle qui lui fait face et les bâtiments conventuels et scolaires au sud-ouest du complexe ont été élevés par les religieuses bernardines françaises, propriétaires des lieux à partir de 1882, qui y établissent un pensionnat. Depuis 1960, les bâtiments ont été réinvestis par une société commerciale. Un parc paysager traversé par un long plan d'eau est aménagé au nord de l'ensemble bâti dans le courant de la seconde moitié du XIXe siècle. Il est bordé au sud par un vaste enclos potager dont les carrés de culture précédaient une longue orangerie maintenue jusqu'à nos jours, remodelée et réaffectée à l'habitat tandis que l'espace est entièrement gazonné. En regard de la façade du corps principal, la promenade ombragée par les couronnes de nombreux platanes et de marronniers parcourt les limites d'une composition régulière caractéristique des années 1930. Un beau chêne d'Amérique et un grand hêtre vert dont les racines devenues aériennes mettent en valeur son haut tronc, appartiennent à la première campagne de plantation du parc contemporaine de l'aménagement du long étang. Malgré la dépréciation de cette zone laissée à l'abandon, l'ampleur du pont de pierre conservé et la qualité du tracé des berges rappellent l'importance des embellissements apportés aux scènes d'eaux par son créateur. Dans la grande cour avant, un élégant bassin étroit en pierre orne le centre d'un parterre gazonné. L'unité et la rigueur de cette vaste cour contraste avec le caractère introverti de l'espace paysager aujourd'hui totalement isolé du complexe bâti et de surcroît cerné par des voies de circulation.
Éléments architecturaux : Fermant la grande cour avant, grille en hémicycle du XVIIIe siècle fixée à des piliers de pierre dont certains sont encore sommés d'amortissements sphériques. À l'ouest du complexe bâti, longue orangerie en brique (réaffectée) composée d'un corps principal de cinq travées sous une bâtière à croupe dominant deux ailes de trois travées plus basses. Les trois travées centrales en léger avant-corps sont surmontées d'un fronton triangulaire. Le bâtiment fermait jadis le potager au nord-ouest. En limite sud du parc, long pavillon en bois sur soubassement en pierre calcaire couvert d'une toiture en bâtière, élevé dans les premières décennies du XXe siècle. Il est précédé d'un petit portique d'entrée à menuiseries décoratives.
Éléments végétaux : Le long du chemin d'accès, deux très beaux arbres aux quarante écus (Ginkgo biloba), un châtaignier (Castanea sativa), deux platanes (Platanus x acerifolia) abritant des tables de symphorine (Symphoricarpus orbiculatus). Devant le pignon gauche de l'aile en retour du corps de logis, un groupe de quatre platanes (Platanus x acerifolia). En façade arrière, le tapis de gazon est planté de deux lignes de conifères taillés alternant des variétés de cyprès. Les angles de cet ensemble sont ponctués de topiaires de buis (Buxux sempervirens). La composition s'achève en partie haute par un hémicycle entourant un massif de rhododendron (Rhododendron hybride) planté dans les années 1950. La grande boucle de promenade contournant cet ensemble comprend un érable sycomore (Acer pseudoplatanus), un groupe de quatre marronniers (Aesculus hippocastanum), un robinier (Robinia pseudo-acacia), de nombreux tilleuls et deux platanes (Platanus x acerifolia). A proximité du pavillon de bois, un chêne d'Amérique (Quercus rubra), quatre mélèzes (Larix decidua) et un très beau hêtre (Fagus sylvatica). En bordure de l'étang, de nombreux groupes d'aulnes (Aulnus glutinosa) et d'érables (Acer pseudoplatanus) colonisent les berges. Aux abords du pont arqué, on distingue encore clairement trois pins sylvestres (Pinus sylvestris), trois ifs (Taxus bacata) et un beau houx (Ilex aquifolium) au milieu d'une végétation spontanée particulièrement dense. Près du petit pont de brique, de hauts marronniers (Aesculus hippocastanum) voisinent avec de vieux robiniers (Robinia pseudoacacia).
Potager : Au sud-ouest du château, vaste potager-verger emmuré désaffecté et converti en gazon d'agrément. Il est fermé au nord-ouest par une ancienne orangerie réaffectée.
L'eau : Au cœur du parc paysager, long étang étiré aux berges naturelles envahies de végétation spontanée, traversé par deux ponts : un étroit passage entre des murs de brique surhaussés d'un appareil décoratif en moellons brut de carrière et un grand pont à tablier de pierre arqué doté de garde-corps à panneaux de fonte moulurée double face ornés d'un motif en X, rehaussé de feuillages stylisés. La courbure du pont est amorcée sur chaque rive par quelques degrés d'emmarchement en pierre. Au centre de la grande cour bordée de dépendances basses, petit bassin rectangulaire en pierre cintré à ses extrémités. Le grand appareil régulier est surmonté d'une large margelle de pierre dont le bord intérieur (côté eau) débordant est mouluré. Un angle du bassin est occupé par une large brassée de pontédérie à feuilles de cœur (Pontederia cordata). Le bassin est encadré par deux plates-bandes de rosiers tiges et de deux groupes de trois ifs fastigiés (Taxus baccata 'Fastigiata') associés à des azalées japonaises (Azalea japonica).
État de conservation : La propriété est aujourd'hui privée du grand potager-verger emmuré et de la partie nord du parc occupée par des hangars et magasins commerciaux. Le cœur de ce dispositif paysager de la seconde moitié du XIXe siècle est un long étang dont les rives sont entièrement colonisées par des rejets au point de les rendre ponctuellement inaccessibles. Une partie des chemins de circulation entourant l'étang a disparu et certains arbres couchés ne sont pas dégagés. Dans les années 1930, l'anneau paysager axé sur la façade arrière a été complété d'un aménagement régulier constitué de lignes de conifères taillés et de topiaires de buis. Depuis les années 1960, une zone de parcage jouxte l'aile nord du complexe bâti au cœur de l'asphalte.
Maintenance : Les abords du grand étang et les sous-bois qui l'environnent sont laissés à l'état d'abandon, seul un chemin est maintenu praticable. Les seuls soins apportés au parc sont la coupe des gazons et la taille des conifères et des topiaires du petit jardin régulier.
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 51/1
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 38/2 (Lessines) Impr. coul. 1897
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 38/2
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 38/2/2-4
Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. MARDAGA, 1972 à 1997, vol.2, t.23, p. 548-550.
Publié : oui
Superficie : 6 hectares
Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin
Date de création de la notice : 2002-09-25
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Type de jardin : À la française