Éléments architecturaux : Un mur ceinture encore la majeure partie de la propriété. L'accès se fait par une petite construction de deux niveaux dont le rez-de-chaussée en moellon s'ouvre d'un portail en pierre bleue portant les armes de l'abbé A. de Felleries (1642-1671), avec arc en anse de panier, revers entièrement en brique. Le portail est fermé d'une grille à deux battants. On accède à la cour d'honneur par une grille accrochée à des piliers classiques en pierre, à large tablette. Une photo aérienne et un plan de masse permettent de mieux comprendre la disposition des bâtiments : l'aile centrale particulièrement soignée, élevée de 1738 à 1741 par Nicolas de Brissy (prélature et quartier des Hôtes) ; des ailes latérales s'étirant de part et d'autre de la cour d'honneur, datées de la fin du XVIIIe siècle. A leur facade arrière s'accrochent des bâtiments plus récents. A l'arrière du corps de logis principal se développent le carré du cloître et ses galeries, constructions de la deuxième moitié du XIIIe siècle et du début du XVIe siècle. Au nord-est, le quartier des soeurs, complexe de bâtiments en brique construit à la fin du XVIIIe siècle et dans la première moitié du XIXe siècle. Au sud-ouest, l'abbatiale construite à la fin du XVIIIe siècle par l'architecte Laurent-Benoît Dewez est précédée d'une tour gothique de la fin du XVe s. et du début du XVIe siècle. Sans oublier l'ambulacre et la sacristie, tous deux de style Louis XVI, situés entre le cloître et l'abbatiale. Tout autour de l'abbaye, divers bâtiments de dépendances : ferme, moulin, brasserie, basse-cour.

Éléments végétaux : Derrière l'abbatiale, déjà visible sur la carte de Ferraris, un long cheminement dessinant un angle est bordé d'une charmille. Faute d'entretien, celle-ci s'est transformée en alignement de hautes tiges. Non loin, deux alignements successifs, l'un de platanes (Platanus x acerifolia) et l'autre de tilleuls (Tilia platyphyllos) plantés au XXe siècle. Aux abords du plan d'eau, au nord, alignement de saules pleureurs (Salix babylonica). Au chevet de la chapelle, vieux topiaires de buis (Buxus sempervirens) laissées sans entretien. Jardin de cloître en croix avec parterre circulaire central, planté de troène (Ligustrum vulgaris) et d'ifs fastigiés aux angles (Taxus baccata 'Fastigiata'). Dans l'avant cour, nombreux végétaux taillés : buis (Buxus sempervirens), if (Taxus baccata), épine-vinette (Berberis vulgaris), laurier cerise (Prunus laurocerasus), frêne pleureur (Fraxinus excelsior 'Pendula').

Potager : Au nord, le potager indiqué sur la carte de Ferraris a été transformé en aire de sport. Les vergers qui entouraient la propriété, au sud et à l'ouest, ont entièrement disparu.

L'eau : Dans la cour d'honneur, petit bassin circulaire avec jet d'eau central. Au nord, à l'arrière de l'aile des bâtiments bordant la cour d'honneur, profond plan d'eau ceinturé de hauts murs. Derrière le bâtiment des soeurs, vestige d'un ancien petit étang partiellement asséché.

État de conservation : Le potager qui s'étendait au nord ainsi que les grands vergers qui entouraient l'abbaye n'existent plus. La réaffectation du domaine en séminaire, puis en école, a entraîné l'aménagement de ces espaces en aires récréatives et sportives. Le vaste plan d'eau indiqué sur la carte de Ferraris, qui bordait le domaine abbatial à l'est, a totalement disparu pour laisser place à des pâtures. Dans cette partie du domaine, seuls les éléments d'un petit plan d'eau et les vestiges d'une longue charmille rappellent qu'un parc entourait l'abbaye au XVIIIe siècle. La cour d'honneur plantée en 1930 demeure dans son état originel.

Maintenance : L'essentiel des soins est assuré par les professeurs et leurs élèves, principalement dans la cour d'honneur et dans le petit jardin de cloître. Les pelouses sont tondues, les topiaires taillés et les parterres entretenus. Les cheminements de gravier rouge sont nettement délimités. Les zones situées à l'extérieur du complexe bâti mais toujours comprises dans l'enceinte, ne reçoivent que des soins minimums. La partie est de la propriété, jadis occupée par un verger, mériterait une remise en valeur. Enfin, on souhaiterait voir les charmilles bi-centenaires à nouveau taillées.