Éléments architecturaux : Portail d'entrée dite « haute porte », au nord, rebâti en 1722 en style classique, en brique et calcaire ; la haute travée centrale percée d'une niche avec statue de la Vierge du XVIIIe est surmontée d'un fronton triangulaire. Ancien mur clôturant complètement le domaine. Quelques vestiges épars de l'église abbatiale : colonnes, tambours, chapiteaux. Dans l'ancien mur du cloître, des niches abritent des gisants sur sarcophages. Façade et tour édifiées en 1774 à l'emplacement de l'ancienne église. Au dessus de l'entablement, grand cadran d'horloge en fer battu. Au sud-ouest de la tour, cellier de la fin du XIIe siècle couvert de voûtes d'ogives retombant sur des colonnes à chapiteaux à crochets ou à palmettes. Un puits, élégante construction de calcaire de 1624, dont la margelle porte trois colonnes surmontées d'un dôme. Au sud, un escalier monumental en pierre à trois volées, rythmé de balustrades et de pots à feu, enjambe la « Blanche », reliant les étangs à l'esplanade. Une belle remise à charriots percée d'arcades, occupe le centre de la basse-cour, spacieux quadrilatère du début du XVIIIe, modifié les siècles suivants et bordé de logis bas en moellons blanchis. A l'ouest, donjon carré du XIIIe siècle en moellons et pierre locale, dite « Tour Saint-Bernard ». Ancienne scierie et moulin à écorce, bâtiments en brique et calcaire du XVIIIe. Sur la rive droite de la Dendre, petit pavillon carré en ruine. Au sud-ouest, château des Comtes du Val de Beaulieu, vaste bâtiment néo-classique édifié en 1852 par l'architecte Limburg à l'emplacement de l'ancienne infirmerie.

Éléments végétaux : Une cinquantaine d'essences différentes ont été répertoriées parmi lesquelles plusieurs sujets remarquables : des platanes (Platanus orientalis) de plus de 300 ans ; un robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia) ; des tilleuls argentés (Tilia tomentosa) ; un aulne glutineux (Alnus glutinosa) ; un hêtre à feuilles crispées (Fagus sylvatica 'Cristata') près du moulin ; un Ginkgo biloba ; des faux-cyprès de Lawson (Chamaecyparis lawsoniana) ; des catalpas communs (Catalpa bignonioides). Au nord du domaine, deux allées doubles de tilleuls (Tilia platyphyllos) en croix ; à l'ouest, une allée simple de platanes (Platanus x hispanica).

Potager : A l'ouest de l'entrée, vaste potager dont subsiste le mur de clôture, un bassin de pierre (1,60m de diamètre) et une pompe à eau.

L'eau : Trois grands étangs couvrent à eux seuls une superficie de 12 hectares. La rivière, la « Blanche », traverse le domaine d'est en ouest ; une rivière souterraine coule sous les ruines de l'ancienne abbaye, sur quelques 450 mètres.

État de conservation : Le domaine a conservé de grandes zones de culture encore entretenues par les moines, ainsi que les vestiges de bâtiments construits le 12e et le XVIIIe (l'église, l'escalier monumental, la tour Saint-Bernard, ...). Les transformations apportées au parc au XIXe ont rendu aux groupes plantés une nouvelle cohésion au sein d'un ensemble paysager d'intérêt botanique. Depuis une dizaine d'années, l'ensemble du domaine est laissé à l'abandon et plusieurs zones sont envahies par une végétation spontanée de sureaux et de frênes.

Maintenance : Un programme de remise en état du domaine a été planifié sur deux ans ; un entretien de surveillance sera ensuite assuré pendant 10 à 20 années. Depuis quelques mois, une équipe composée de dix jardiniers assure l'aménagement et l'entretien du parc. Les premiers soins ont porté sur le nettoyage des sous-bois, l'élagage des arbres, la tonte des gazons et le tracé des chemins. Par la suite, le projet prévoit le curage des étangs et la restauration des surfaces gazonnées.

Projet de restauration : Réaménagement du parc en domaine ornithologique, botanique et culturel selon un projet intitulé « Paradisio ». Cette nouvelle vocation didactique et scientifique appelle une sélection des arbres remarquables et la replantation de jeunes sujets choisis ainsi que la remise en valeur des allées, drèves et sentiers. Parallèlement, les jardins de l'abbaye et le verger seront restaurés et le mobilier du parc rénové. La construction de grandes volières est envisagée.