Identification et description | |
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Nom du jardin | Parc du Château de Chimay |
Date de création | début du XVIIe siècle ; XXe siècle |
Province | Hainaut |
Arrondissement | Thuin |
Commune | Chimay |
Auteur/ Créateur | Duc Charles de Croÿ, propriétaire |
Coordonnées | Rue du Château6460, Chimay |
Localisation | Latitude : 50.0490293 |
Longitude : 4.314404400000058 |
Bâti à la pointe d'un éperon rocheux longé, à l'ouest et au nord par l'Eau Blanche, le château des Comtes de Caraman et Princes de Chimay ne comporte plus qu'un jardin simplifié occupant des terrasses et bordé d'une rambarde de bois. Dans la cour d'honneur, deux parterres de gazon encadrent le chemin menant au château. Les jardins réguliers imaginés par Charles de Croÿ et achevés vers 1623, sont endommagés à plusieurs reprises lors de sièges de la ville avant d'être ravagés en 1691 par les troupes du duc de Boufflers. Malgré de nouveaux aménagements réalisés avant 1750, qui rendent aux « Jardins du Prince » une certaine beauté, la propriété commence à se déterriorer peu après 1760. Elle est ensuite morcellée par vente à la fin du XIXe siècle et les terrains sont utilisés pour l'extension de la cité. Ces jardins exceptionnels sont décrits avec précision dans le Besogné de Charles de Croÿ qui y mentionne la présence de terrasses en gradins, d'une cour centrale encadrée de galeries, d'un verger, de jardins de fleurs et de simples, et d'un jardin de plaisance, dont les parterres « en carreaux avec diagonales » attestent d'une grande richesse décorative. Ces jardins qui couvrent alors quelques 12,5 hectares, s'étendent approximativement depuis l'actuelle place Froissart jusqu'au moulin Henrot, au sud-ouest. Non accessible au public, le « Parc du Prince », planté en contrebas de l'enceinte fortifiée et séparé d'elle par une route couvrait lui près de 125 hectares. Agrandi et emmuraillé derrière une palissade de bois au XVIIe siècle, il a fait l'objet d'aménagements successifs durant les deux siècles suivants. Le parc était accessible par deux portes située au nord-ouest et au sud-ouest et comprenait des prairies humides, des prés et terres labourables, un vivier transformé par la suite en étang, mais aussi une garenne ou parc à gibier que les ducs de Croÿ s'étaient réservés. De cet ensemble, subsiste un parc en étoile dont les allées ont été tracées au départ d'un rond-point jadis dénommé le « Rond des danses » ou encore le « Rond des fées ».
Éléments architecturaux : Enveloppant le rocher et soutenant une terrasse, imposante muraille en moellon assisé, renforcée au sud par deux tours rectangulaires comblées au début du siècle. Entrée principale dans l'axe du château : depuis la Grand'place, par un portail néogothique (1838), une artère droite et étroite aujourd'hui bordée de maisons, conduit à l'entrée du château formée d'une haute grille peinte en bleu, cantonnée de piliers de pierre, prolongée à gauche par une grille sur muret et à droite par une petite porte latérale en ferronnerie donnant accès à la conciergerie. A droite de l'entrée, bâtiment de dépendance d'un étage, en moellon de calcaire et brique, peint en façade avant et ayant subi de nombreuses modifications. En retrait du chemin d'accès, au nord-ouest, maison en moellon et brique sous bâtière d'ardoise. Bordant la totalité du chemin de ronde, garde-corps en bois peint en blanc, à motif répétitif géométrique simple, qui a été refait il y a environ 50 ans sur le modèle originel de Mme Tallien, épouse de François Joseph, comte de Caraman et Prince de Chimay. De l'entrée occidentale du parc située chaussée de Mons, reste visible une grille ponctuée de piliers et accostée de deux petits pavillons en brique du XXe siècle dont le style « Mauresque fantaisiste » s'apparente aux tendances de l'Art-Nouveau.
Éléments végétaux : Dans le parc du Prince, on relève au moins trois sujets remarquables : une aubépine (Crataegus x lavallei) reconnue comme le plus gros exemplaire de Belgique, un érable champêtre (Acer Campestre) et un tilleul à feuilles cordées (Tilia cordata) dont la cépée à trois troncs est proche de la rivière. Dans la cour du château, à proximité des bâtiments de conciergerie, un hêtre (Fagus sylvatica) et, près du donjon, un tilleul (Tilia platyphyllos). Sur la terrasse arrière, un marronnier d'Inde (Aesculus hippocastanum). Plantée après guerre, une haie d'if (Taxus baccata) borde la terrasse et souligne le tracé de la muraille.
État de conservation : Les jardins réguliers situés au sud-ouest du château, illustrés et décrits avec précision dans le Besogné de Charles de Croÿ ont complètement disparu. Ils comprenaient une suite de parterres réservés à des cultures, séparés par des haies d'épines ou par des palissades percées de « portelettes » en lattis de bois. On y découvrait d'abord des vergers bordés d'une drève de tilleuls et plantés d'environ mille pommiers et poiriers, plus de cent cerisiers et pruniers, une pépinière de fruitiers, une houblonnière et un vignoble, sur une surface de près de 11 hectares. Ensuite, des « jardins de cuisine et d'agrément » formant un grand trapèze contenant, d'est en ouest, le « jardin à fleurs », deux « jardins à fleurs et herbes odorantes », des jardins à herbes aromatiques et médicinales, deux viviers à côté de « feuillées et charmilles », un « jardin de cuisine » et un labyrinthe avec galeries, gloriettes et fontaines. Les angles de cette composition étaient occupés par plusieurs pavillons et maisons de plaisance. Le « Parc du Prince », situé au nord-ouest, comprenait le parc à gibier des Ducs de Croÿ. Reconverti en espace forestier, il conserve son tracé en étoile d'origine et quelques arbres remarquables. Des pavillons, aujourd'hui disparus, avaient été placés dans la perspective de chaque allée de l'étoile. Enfin, dans la cour d'honneur du château, quatre tilleuls avaient été plantés pour célébrer la naissance de Charles Quint. Le dernier de ces sujets a été abattu en 1945.
Maintenance : La terrasse et la cour d'honneur font l'objet d'un entretien régulier et les propriétaires assurent des replantations. L'ancien Parc du prince reçoit tous les soins propres à une exploitation forestière. Au nord-ouest, au pied du château, une plantation d'épicea mal venue sera prochaînement abattue de manière à dégager la vue en direction de ce parc.
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 85/3, 86/1
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 57/6 (Seloignes) - 57/7 (Chimay) Impr. coul. 1898 ; 1893
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 57/6-7
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 57/6/4 - 57/7/3
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
DE CROY Charles, Besogné de Chimay. Descriptions et plans de la terre, château, ville,
Principauté et payrie de Chimay. Manuscrit autographe avec plans en couleurs, 1606.
La ville de Chimaÿ. Dessin à la plume anonyme du début du XVIIe siècle In : DUVOSQUEL Jean-Marie (dir.), Album de Croÿ, t. I : Propriétés des Croÿ (vol. I), Bruxelles, Crédit Communal de Belgique, 1988,
p. 24.
Le château de Chimaÿ. Dessin à la plume anonyme du début du XVIIe siècle In : DUVOSQUEL Jean-Marie (dir.), Album de Croÿ, t. I : Propriétés des Croÿ (vol. I), Bruxelles, Crédit Communal de Belgique, 1988,
p. 28.
La ville et faubourgs de Chimaÿ, 1597 - orientation nord In : DUVOSQUEL Jean-Marie
(dir.), Album de Croÿ, t. I : Propriétés des Croÿ (vol. I), Bruxelles, Crédit Communal de Belgique, 1988,
pl. 3, p. 78.
La ville et principauté de Chimay In : DUVOSQUEL Jean-Marie (dir.), Album de Croÿ, t. I : Propriétés des Croÿ (vol. I), Bruxelles, Crédit Communal de Belgique, 1988,
pl. 4, p. 80.
Le chasteau de Chimaÿ - orientation nord In : DUVOSQUEL Jean-Marie (dir.), Album de Croÿ, t. I : Propriétés des Croÿ (vol. I), Bruxelles, Crédit Communal de Belgique, 1988,
pl. 6, p. 84.
Jardin de Chimaÿ, 1597 - vue prise de l'ouest In : DUVOSQUEL Jean-Marie (dir.), Album de Croÿ, t. I : Propriétés des Croÿ (vol. I), Bruxelles, Crédit Communal de Belgique, 1988,
pl. 7, p. 86.
Parcq de Chimaÿ - orientation ouest In : DUVOSQUEL Jean-Marie (dir.), Album de Croÿ, t. I : Propriétés des Croÿ (vol. I), Bruxelles, Crédit Communal de Belgique, 1988,
pl. 8, p. 89.
Les jardins et Praieries de Chimaÿ - orientation ouest In : DUVOSQUEL Jean-Marie (dir.),
Album de Croÿ, t. I : Propriétés des Croÿ (vol. I), Bruxelles, Crédit Communal de Belgique, 1988,
pl. 9, p. 89.
TRUDAINE D. et PERRONET J.R., Atlas des routes, Carte manuscrite, échelle graphique linéaire de 600 toises, 1747.
BATAILLE Jacques et SEYDOUX Philippe, Châteaux et manoirs du Hainaut, Paris, éd. de la Morande, 1979, p. 62-65.
BAUDOUIN Jean-Claude et de SPOELBERCH Philippe, Arbres de Belgique. Inventaire dendrologique 1987-1992, s.l., 1992, p. 426.
DONY E, « Parcs et jardins d'un grand Seigneur en 1606 », La vie wallonne, 1921, p. 101.
DUVOSQUEL Jean-Marie (dir.), Album de Croÿ, t. I : Propriétés des Croÿ (vol. I), Bruxelles, Crédit Communal de Belgique, 1988.
GENICOT Luc-Francis (dir.), Le grand livre des châteaux de Belgique, Bruxelles, Vokaer, 1977, t. 2, p. 86-87.
Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. MARDAGA, 1972 à 1997, vol.10, t.1, p. 260-263.
Recensement des arbres et haies remarquables de Wallonie, Ministère de la Région Wallonne.
Publié : non
Superficie : 120 hectares (Parc du Prince et abords du château)
Auteur du formulaire : Catherine Guisset-Lemoine / Didier Hoyos
Date de création de la notice : 1996-06-08
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Type de jardin : À la française