Identification et description | |
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Nom du jardin | Parc du Château d'Yve |
Nom ancien | Château de Lestriverie |
Date de création | milieu du XIXe siècle (potager) ; début du XXe siècle ; fin des années 1990 |
Province | Hainaut |
Arrondissement | Soignies |
Commune | Lessines |
Coordonnées | rue des Gages7866, Bois-de-Lessines |
Localisation | Latitude : 50.7043087 |
Longitude : 3.874368900000036 |
Le fief de Lestriverie est pour la première fois mentionné en 1280 dans le « Vieil Renties de messire Jehan d'Audenaerde comme « maison » de Gérard Lestruve. Il est propriété des seigneurs de Lestriverie jusqu'en 1760 lorsqu'il entre, après un long procès en retrait lignager introduit par Jean Philippe d'Yve, vicomte de Bovay, dans cette Maison originaire de l'Entre-Sambre-et-Meuse. Au milieu du XVe siècle, le domaine comprend une « maison et thour sur une motte enclose d'eau et de fossés ». Cette maison-forte est transformée et agrandie en une vaste demeure en L de style traditionnel au XVIe ou au début du XVIIe siècle, représentée par Sanderus en 1641. Les dépendances de la cour, disposées en L également, sont bâties à la même époque. Elles seront remaniées aux siècles suivants tout comme le château. A l'extrême fin du XVIIIe siècle (ou au début du XIXe), l'aile nord est prolongée pour intégrer une tourelle carrée édifiée en hors-œuvre à l'extrémité orientale et une chapelle est ajoutée en avant-corps de cette longue façade. Les toitures sont remodelées ainsi que les différentes façades qui reçoivent un enduit (enlevé au début du XXe siècle). Dans les années 1756-1760, une grande partie de la haute futaie est mise par terre, les plus beaux arbres du parc et les allées plantées sont abattues par Antoine Joseph de Wautier devenu propriétaire de Bois-de-Lessines par voie d'achat en 1756 et destitué en 1760 par Jean Philippe d'Yve revenu sur ses terres. Le château en brique et pierre isolé au milieu de larges douves conserve sa disposition en L pour partie du XVIIe siècle (gros œuvre) et les soubassements biseautés en moellons des façades sur douves. La façade principale (nord-ouest), cantonnée de deux tours cylindriques coiffées de toitures d'ardoises à pans, est percée d'une porte cochère centrale prise dans un encadrement calcaire à refends. Un pont à quatre arches en plein cintre, construit en 1771 en remplacement du pont-levis, relie le château à la cour d'honneur qui le précède. Plus large que l'emprise du château, celle-ci est bordée de deux ailes de dépendances en L groupant des bâtiments en brique, calcaire et grès pour partie du XVIIe siècle, couverts de bâtières d'ardoise. L'aile principale (à l'ouest) d'un seul niveau est interrompue par une tour-porche de trois niveaux percée d'une porte charretière en anse de panier surmontée d'un blason de Jeanne de Cottrel (replacé) daté 1630. Une troisième aile fermait jadis la cour au sud. De part et d'autre du chemin d'accès qui le traverse, deux parterres de gazon découpés (récents) renforcent l'axialité de l'organisation initiée en entrée par une courte allée de marronnier. Au sud du château, une vaste enceinte de brique percée de deux entrées définit l'espace potager probablement cultivé dès le milieu du XIXe siècle, aujourd'hui désaffecté. Au-delà de cette enceinte, s'étend une masse arborée composée exclusivement de beaux feuillus relevant d'une même période de plantation au début du XXe siècle. Cet ensemble de forme triangulaire voisine au sud-ouest avec une peupleraie en carré. Contrastant avec ces zones densément plantées, la partie est du parc comprise au-delà de la douve s'étend sur plusieurs centaines de mètre en de vastes prairies libres de plantation rejoignant la lisière d'une zone boisée. Dans la cour d'honneur, quatre parterres de gazon découpés, récemment redessinés, organisent les circulations entre la tour-porche et le long pont de pierre menant au château. Ceinturé de ses larges et profondes douves et bordé au sud d'un noyau paysager, le bâtiment s'inscrit au cœur d'un paysage rural encore traversé d'alignements plantés définissant des parcelles de culture, des prés de fauche et des pâtures. Les axes arborés qui rythment et divisent le paysage ouvert de la plaine participent à la mise en valeur de l'ensemble castral.
Éléments architecturaux : Au sud-ouest du château, à l'extrémité du grand axe (jadis planté) traversant le parc d'est en ouest, chapelle néogothique en brique et pierre calcaire dédiée à Saint-Joseph. Le vaisseau octogonal est précédé d'un court porche entre colonnes et prolongé, à l'arrière, d'une annexe. Un pont de pierre et brique à quatre arches relie la cour d'honneur au château par dessus la douve ouest. A l'est, une longue passerelle métallique récente repose sur une pile en brique et des supports métalliques récents.
Éléments végétaux : Axée sur la tour-porche, courte allée de marronnier (Aesculus hippocastanum). A proximité, groupe de noyer d'Amérique (Yuglans nigra) et un hêtre vert (Fagus sylvatica). En bordure de la voirie au nord, longue haie de charme (Carpinus betulus). Au-delà de la douve est, un vieux mûrier (Morus nigra) suivi d'un noyer d'Amérique (Yuglans nigra) et un alignement de mélèze (Larix decidua) en bordure de la voirie. La zone la plus densément plantée occupe la partie sud du parc. Parmi les nombreux feuillus, un groupe de hêtre vert (Fagus sylvatica), un beau platane (Platanus x acerifolia) suivi de châtaigniers (Castanea sativa) et de nombreux hêtres verts. Au-delà du bras d'eau, un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), des robiniers (Robinia pseudoacacia), des platanes (Platanus x acerifolia) et des châtaigniers. À la fin de cet ensemble arboré, devant le mur est du potager, un érable à feuilles panachées (Acer pseudoplatanus 'Leopoldii'). À côté de la passerelle sud de la douve est, une glycine (Wisteria sinensis).
Potager : Au sud du château, vaste enceinte rectangulaire en brique percée de deux entrées (à l'ouest et au nord) fermées de grilles entre pilastres en pierre. Ce bel espace désaffecté est aujourd'hui occupé par un terrain de tennis, une piscine et une plantation de conifères.
L'eau : De larges douves ceinturent le château, enjambées dans leurs parties les plus étroites par un pont du XVIIIe siècle (à l'ouest) et une longue passerelle (à l'est). Depuis la voirie au nord, les pêcheurs ont le droit d'exercer dans la douve nord. Un bras d'alimentation des douves sinue à travers la zone arborée du parc.
État de conservation : L'élément constitutif le plus ancien du parc est le grand potager emmuré aujourd'hui converti en espace de loisirs. La chapelle, isolée au sud-ouest, a été édifiée à la fin du XIXe siècle. La principale zone arborée au sud résulte d'une plantation cohérente réalisée dans les premières décennies du XXe siècle. Accompagnée d'un bras d'eau, ce petit ensemble de feuillus confère au parc son caractère paysager. Récemment, l'entrée de la propriété et la cour d'honneur ont fait l'objet de réaménagements. Deux larges parterres de gazon aux angles découpés structurent désormais la cour d'honneur et un parterre circulaire entièrement planté précède l'allée de marronnier. Des massifs fleuris intégrant plantes de terre de bruyère, hortensias et hautes vivaces ont été installées en contrebas de la plage enherbée attenante à la cour intérieure du château. Les différents murs d'enceinte en brique, l'escarpe et la contrescarpe sont en bon état, ponctuellement restaurés ou remontés en brique.
Maintenance : Les nombreuses surfaces gazonnées sont entretenues avec tous les soins nécessaires, en particulier les nouveaux parterres de la cour d'honneur. L'ensemble des chemins de circulation donnant accès à la propriété et ceux qui la traversent sont proprement délimités.
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 50/3, 51/1
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 38/3 (Bièvène) Impr. coul. 1895
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 38/3
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 38/3/1
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Gravure In : SANDERUS [Antoine Sanders dit], Flandria illustrata, Amsterdam, 1641-1644, 3 tomes (rééd. Familia et Patria, s.d.).
BAUDOUIN Jean-Claude et de SPOELBERCH Philippe, Arbres de Belgique. Inventaire dendrologique 1987-1992, s.l., 1992, p. 427.
DE GHELLINCK D'ELSEGHEM J., « Bois de Lessines », La Maison d'Hier et d'Aujourd'hui, 1975 (juin), p. 2-27.
Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. MARDAGA, 1972 à 1997, vol.2, t.23, p. 488.
Recensement des arbres et haies remarquables de Wallonie, Ministère de la Région Wallonne.
Intitulé du classement : Site
Éléments classés : parc - monument : pont enjambant les douves
Arrêté : 1976-07-07
Publié : oui
Superficie : 5 hectares
Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin
Date de création de la notice : 2002-09-17
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Classement : Site
Type de jardin : Paysager