Identification et description | |
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Nom du jardin | Parc de la Société Royale d'Harmonie |
Date de création | vers 1835 ; 1904 |
Province | Liège |
Arrondissement | Verviers |
Commune | Verviers |
Coordonnées | Rue de l'Harmonie, 47-494800, Verviers |
Localisation | Latitude : 50.5918126 |
Longitude : 5.855618800000002 |
Implanté dans le coeur historique de Verviers, proche du grand Théâtre et de la gare de l'Est, le parc de l'Harmonie trouve ses origines en 1833 lorsque la Société royale d'Harmonie achète un terrain d'environ 1 hectare pour y construire le bâtiment qui abritera ses activités. Dès cette époque, un parc paysager fermé par des panneaux et des grilles en fer forgé est aménagé à ses abords. Il est parcouru de longues allées au tracé souple, bordées de larges surfaces gazonnées. Sur les coteaux plantés de hautes futaies, des promenades de fraîcheur agrémentées de cascades sinuent en direction des points hauts du parc. Dès 1853, le parc est doté d'un kiosque à musique d'architecture orientaliste réalisé par l'architecte Thirion. Les coteaux plantés forment un décor végétal en amphithéâtre autour de l'édicule polygonal. Mais en 1902, suite à un remodelage de l'espace urbain, la Société doit céder une parcelle à la ville pour l'ouverture de la rue de la Concorde. Un an plus tard, la Société acquiert une nouvelle parcelle de quatre mille mètres carrés et profite de cet agrandissement pour entamer un remodelage du parc. Dès 1904, un nouvel accès est créé au sommet de la rue de la Concorde tandis que la partie basse du parc, aux abords du kiosque et du bâtiment, est exhaussée - ce qui implique le rehaussement du kiosque - et redessinée sur un plan régulier autour des parterres de gazon soulignés de plates-bandes fleuries. Après la Seconde Guerre, le parc pâtit de plus en plus des difficultés financières de la société. Son entretien, déjà rendu difficile par des problèmes d'humidité restés non résolus malgré des travaux de drainage pratiqués dès 1882-1883 au pied de la« Montagne », n'est plus assumé. La végétation non maîtrisée rend certains sentiers impraticables. Le parc est laissé dans un relatif abandon jusqu'en 1985 lorsqu'il devient la propriété de la Région wallonne qui entame un important programme de restauration. Rénové avec rigueur et sensibilité, le parc apparaît aujourd'hui revitalisé.
Éléments architecturaux : En partie basse du parc, élégant kiosque à musique octogonal, d'inspiration orientale, construit en 1853 sur les plans de l'architecte Thirion et de l'entrepreneur Jacques Cornet de Jupille. Le haut soubassement accessible par une volée droite de huit marches en pierre, est constitué d'une maçonnerie en brique recouverte d'un parement en pierre calcaire intégrant huit pilastres ouvragés. Ceux-ci supportent des colonnes jumelées en fonte dont les bases s'inscrivent dans une balustrade et dont les chapiteaux sont reliés par de minces entretoises. L'ensemble de ces structures métalliques a été réalisé par les fondeurs Lesoinne et Witmeur de Jupille. La charpente mixte (bois, acier et fonte) soutient une couverture en zinc sommée d'un bulbe et d'un épis. Des éléments décoratifs en fonte animent le pied de toiture. Le parc est fermé sur deux côtés, le long des rues de l'Harmonie et de la Concorde, par des panneaux en fonte ouvragée reposant sur un soubassement en calcaire. Près des entrées, les panneaux ouvrants sont compris entre de hauts piliers calcaire à bossage. Les autres sections sont rythmées de colonnettes lisses en fonte à chapiteau composite. L'entrée supérieure créée en 1904 est accompagnée d'une conciergerie en pierre et brique rouge, recouverte à l'étage d'un cimentage mettant en valeur une boiserie décorative.
Éléments végétaux : Proche du kiosque, un bel exemplaire isolé d'arbre aux quarante écus (Ginkgo biloba). Accolés à la façade arrière du bâtiment de la Société de l'Harmonie, deux tilleuls (Tilia platyphyllos) sont les vestiges d'un ancien mail dont les frondaisons procuraient ombre et fraîcheur aux sociétaires qui venaient y prendre des consommations. Sur le coteau planté, on distingue un marronnier à fleurs rouges (Aesculus x carnea), un magnolia (Magnolia x soulangiana) et un catalpa (Catalpa bignonioides). Bordant les grilles de la rue de la Concorde, une frange plantée essentiellement d'érables protège le parc de l'environnement urbain.
L'eau : Le tracé initial du parc intégrait un circuit d'eau qui dévalait le coteau pour se déverser en cascade dans un bassin en hémicycle, sous la forme d'une haute chute d'eau. Des photographies des années 1900-1903 attestent du caractère romantique de cette scène.
État de conservation : Depuis 1903, le développement des voiries de la ville a progressivement réduit la superficie du parc. En témoigne en particulier la disposition des aménagements situés en partie haute où un point de vue dénommé« panorama de la Montagne » était accessible par un réseau de promenades. Ces cheminements serpentant sous le couvert des arbres étaient bordés, du côté du versant, d'une main courante en ciment imitant le branchage. Une passerelle dans le même matériau dominait la cascade. En partie basse, le parc présente toujours sa composition d'origine au caractère sobre et équilibré.
Maintenance : Après plusieurs décennies de négligence, la propriété rachetée en 1985 par la Région wallonne, fait depuis l'objet d'un programme de restauration et de remise en valeur touchant le bâtiment, le parc et son kiosque. Un entretien régulier est aujourd'hui assuré dans l'ensemble du parc.
Restauration : La restauration du bâtiment - construit en 1834 sur les plans de l'architecte Spaak de Bruxelles - a été entamée par la Région wallonne en 1987 et achevée en 1992. Quant à la restauration du kiosque, elle a été exécutée en 1994 par le bureau d'architecture Greisch (bag) sous la maîtrise du Ministère wallon de l'Equipement et des Transports. Les travaux ont permis la restauration des éléments conservés dans leur authenticité d'origine tandis que les pièces manquantes ont été reconstituées à l'identique. Pour la restitution des pièces en fonte disparues, il a été fait appel à la technique du moulage. Le faux-plafond de lattes en bois appelé table d'harmonie, a été intégralement démonté et remplacé tandis que la structure de toiture et son bulbe affaissés ont été relevés et consolidés. Dans le parc, les travaux ont été confiés au paysagiste Serge Delsemme. D'importantes opérations de nettoyage ont été menées sur les sous-bois, les massifs arbustifs et les sentiers. Les végétaux morts ou malvenus ont été éliminés afin de retrouver les perspectives condamnées, les couronnes des grands arbres ont été rééquilibrées. Parallèlement, la partie basse du parc formant décor au kiosque a été réhabilitée. D'important travaux de drainage ont permis d'évacuer les eaux de ruissellement provenant des flancs de coteaux. Les anciens chemins de promenade ont été retracés. Au pied du kiosque, un large tapis de lavande enserre des colonnes appliquées de houx et d'if. Aux abords du bâtiment, des alignements de catalpas soulignés par des haies de cornouillers rappellent le mail de tilleul du début du siècle. Enfin, sur les surfaces gazonnées, des ifs taillés en cube soulignent les nouvelles circulations.
Le kiosque (1853) restauré, entouré de frondaisons du parc formant un amphithéâtre. © N. de Harlez
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 213/1
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 42/8 (Verviers) Impr. coul. 1890.
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 42/8
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 42/8/2
Autre(s) source(s) cartographique(s) : Carte topographique et chronographique de la Ville de Verviers et de ses environs. Dressée et dessinée par F. Müllendorff, Verviers, décembre 1882. Ech. 1 à 5000. (Coll. privée R. Freyens - Temps jadis).
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Plan d'aménagement et d'agrandissement des Jardins de la Société d'Harmonie (Société
Anonyme), arrêté par le Conseil d'Administration. Ech. 0,002 m/m2. (Archives de la
Société royale d'Harmonie).
Elévation du kiosque à musique (Archives de la Société royale d'Harmonie).
De HARLEZ de DEULIN Nathalie, « Les lieux de loisirs et les espaces publics » In : Le patrimoine civil public, Ministère de la Région wallonne, Liège, 1995, p. 390 ; ill. p. 389.
DE HARLEZ DE DEULIN Nathalie, « Les kiosques à musique », Qualité-Village-Wallonie, Fondation Roi Baudouin, Editions du Perron, Liège, 1992, p. 35 ; 45 ; 56 ; 77 ; 92-93 (Coll. Héritages de Wallonie).
GOUDERS A., « Verviers. L'Harmonie. Le parc et le kiosque » In : Musique et patrimoine, Liège, 1995, p. 164-165 (Coll. Dossier de la CRMSF, n° 2).
Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. MARDAGA, 1972 à 1997, vol. 11, p. 146-149.
RENSON A., « A Verviers, un kiosque à musique retrouve son Harmonie », Ministère wallon de l'Equipement et des Transports, Stavelot (Coll. Profils, n° 1), 1995.
Intitulé du classement : Monument
Éléments classés : Monument : le kiosque ; Site : le parc
Arrêté 1 : 1978-06-26
Arrêté 2 : 1982-09-21
Publié : non
Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin
Date de création de la notice : 1998-02-09
Statut du jardin : public
Accueil du public : ouvert au public
Classement : Site
Type de jardin : Paysager