Le domaine de Séroule constituait, jusqu'au XIXe siècle, une vaste propriété terrienne appartenant à la famille de Goër de Herve. Celui-ci recouvrait en effet toute la partie des boulevards où se trouvent aujourd'hui l'Hôpital et le parc communal de la Tourelle, le tout contournant le château de Séroule. En 1792, deux ans après le saccage du château, Thomas-Georges de Goër de Herve vend la propriété à François-Xavier Simonis, un industriel verviétois. Celle-ci comprend à l'époque un vaste château avec écuries et remises, un grand parc avec fontaines et étang, ainsi qu'une importante ferme. En 1826, le fils Clément-Marie-François Simonis fait reconstruire un château plus moderne avant de mettre en vente la propriété en quatorze lots, entamant ainsi le démembrement du domaine. C'est Jacques-François Hanlet, bourgmestre de Heusy, qui rachète le château avec son parc et ses cultures. La publicité de mise en vente détaille l'importance des biens : le château communique avec« deux superbes serres et une vaste orangerie en rotonde, ayant un grand bassin avec jet d'eau (...), écuries pour quatorze chevaux, remises pour dix voitures, serres aux ananas, serres à fruits, couche, grande glacière, belles pelouses, quatre grands étangs très empoissonnés, quatre viviers épars dans le parc de manière à y faciliter l'irrigation, deux pépinières, trois jardins légumiers avec logement pour le jardinier, caves à légumes ; ces jardins sont entourés de murs, garnis d'espaliers en pleins rapports ; normandie ou jardin à fruit abondamment planté d'arbres fruitiers de toutes espèces ; chalets avec laiterie (...) ; plus un beau bois de la plus belle croissance mesurant avec les étangs et jardins douze hectares, et une ferme (...). Cette superbe propriété a deux entrées ornées chacune de deux pavillons nouvellement construits (...) » (extrait de VANDERMEULEN J., 1997, p. 2-3). A l'époque, le domaine englobe encore la majeure partie du quartier des boulevards. En 1856, Hanlet fait construire par l'architecte Charles Thirion la dite« tourelle » qui, par la suite, donnera son nom au parc communal lorsque, vers 1870, la famille Hanlet cède le château, avec 18 hectares de terrain, à des religieuses allemandes de l'ordre des Ursulines, qui transforment le bâtiment en pensionnat pour jeunes-filles, puis en école ménagère. Le reste des terres est vendu à la Ville de Verviers pour y aménager un nouveau quartier résidentiel et y créer un parc public autour de la Tourelle, alors appelé parc des Boulevards. A partir de 1948, les Pères Oblats succèdent aux Ursulines. Dans les années 1970, l'Etat rachète le domaine et ouvre le parc au public. Mais le démembrement successif des terrains a condamné toute lecture d'ensemble du parc. L'étonnante fabrique de la Tourelle et une partie de ses promenades forment aujourd'hui un îlot étiré, isolé du parc par la rue de Franchimont. Quant au parc de Séroule, il comprend principalement une surface boisée constituée par une population indigène et des prairies de fauche parsemées d'arbres ou de bouquets d'arbres isolés. A cet endroit, le réseau de promenade a entièrement disparu, perturbant la lecture du parc dont les accents décoratifs ne sont plus que difficilement perceptibles. Depuis quelques années, des actions de protection et de sauvegarde contribuent à mettre en évidence les différents biotopes du parc et à orienter son utilisation vers une gestion écologique. Un plan général d'aménagement d'envergure, comprenant notamment la création d'un nouveau circuit de promenades, a été élaboré par les services de la Région wallonne en tant que document d'orientation.