Identification et description | |
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Nom du jardin | Parc du Château de Gomzé |
Date de création | première moitié du XVIIIe siècle ; début du XIXe siècle ; 1955 (jardin italien) |
Province | Liège |
Arrondissement | Liège |
Commune | Sprimont |
Coordonnées | Rue de Gomzé, 434140, Gomzé-Andoumont |
Localisation | Latitude : 50.5409082 |
Longitude : 5.674825000000055 |
Le château de Gomzé est construit au début du XVIIIe siècle, à l'emplacement d'un premier château mentionné dès la fin du XVe siècle à l'époque où Grégoire de Gomzé crée les fourneaux et le marteau de Basse-Fraipont. Le domaine reste dans la même famille durant plus de trois siècles. Lorsque P.-L. de Saumery visite la propriété vers 1740, elle appartient à Jean-Mathieu de Gomzé, seigneur par engagère de Beaufays, de Ninane et de Gomzé. Le château est déjà serti dans de magnifiques jardins. Dès le vestibule, on accède à« une Terrasse garnie d'Arbustes choisis et d'Espaliers de toute espèce (...) De là, par un beau Perron de pierre, on décend dans un Jardin composé d'un Parterre brillant, d'une Pelouse et d'une Etoile formée par des Alées d'arbres fruitiers, qui aboutissent toutes comme à leur centre commun, à un Jet d'eau de plus de vingt-cinq pies de saillies, il sort d'un Bassin environné de huit petits Berceaux de charmille. On trouve tout auprès un petit Pavillon de maçonnerie, dont la structure singulière augmente les agrémens de l'Etoile (...) Au nord de la cour, un haut Escalier conduit à un vaste Jardin relevé en terrasse et embéli de divers Berceaux, d'Alées et de Cabinets où des Arbres fruitiers tiennent la place (...) On voit au fond d'un de ces Berceaux une claire Fontaine (...) » (P.-L. de Saumery). Un dessin représente ces jardins avec, à l'avant plan, la curieuse plantation en étoile entourant un bassin de fontaine placé en regard du perron de la façade arrière du château. Au début du XIXe siècle, le domaine des Gomzé est encore agrandi de plusieurs maisons du village, de bois communaux et de divers terrains situés aux Forges, avant d'être vendu en 1842 à François-Charles-Alexis de Donnea avec plus de 473 hectares. Quatre ans plus tard, celui-ci laisse à sa fille Rosalie :« château, jardin anglais et légumier, terrains d'agrément, vergers, prés, étangs, réservoir et jet d'eau, différents bois attenants » (Le Parchemin). Sous les Spirlet-Donnea, le domaine est morcellé et coupé en deux par la route actuelle. En 1896, la propriété est rachetée par l'avocat Rolin, membre du Conseil colonial et Secrétaire Général de l'Institut de droit international. L'ensemble paysager en place a été planté au début du XIXe siècle, à l'époque de la famille Gomzé. Il occupe le bas du versant sud faisant face au château et à sa terrasse ajoutée en 1923. Un chemin de promenade relie les différents îlots plantés dont la composition ne semble plus tirer le meilleur parti possible des reliefs et de la qualité naturelle du site. Le complexe des terrasses quant à lui marque toujours le site de ses longs et hauts murs de soutènement qui amplifient les lignes de force du paysage et prolongent élégamment l'emprise de l'ensemble bâti.
Éléments architecturaux : Face au corps de logis, épaisse muraille en moellons de calcaire soutenue par quatre contreforts creusés de deux niches. La partie centrale de la muraille en grand appareil est creusée d'une niche plus petite datée en bas« ANNO 1760 » et surmontée de l'inscription :« NEPOTI DILECTO IM DE GOMZE OFFEREBANT ». L'ensemble est surmonté d'un pavillon de plan carré, en brique et calcaire, chaîné aux angles, percé sur ces quatres côtés d'une ouverture cintrée et coiffé d'un bulbe polygonal reposant sur blochets.
Éléments végétaux : A l'entrée de la propriété, en bordure de l'étang, deux plantations de tilleul (Tilia platyphyllos). A l'extrémité de l'allée d'accès récemment replantée, deux châtaigniers (Castanea sativa) précèdent le portail d'entrée de la cour d'honneur. Dans le parc occupant le coteau sud, faisant face au château, nombreuses plantations de noyer (Yuglans regia), de marronnier (Aesculus hippocastanum), d'érable (Acer pseudoplatanus), de tilleul (Tilia platyphyllos) et de châtaignier (Castanea sativa). Parmi les sujets isolés, un tulipier (Liriodendron tulipifera) et un chêne fastigié (Quercus robur 'Fastigiata'). Au coeur de cet ensemble, une composition inclut des hautes tiges dont les grandes couronnes greffées présentent curieusement des espèces différentes. Au pied des bâtiments, un platane (Platanus x acerifolia).
Potager : Occupant la grande terrasse supérieure du XVIIIe siècle, grand rectangle de culture partiellement exploité et traversé dans sa longueur par un large chemin axial. A l'extrémité de celui-ci, le mur d'enceinte est interrompu par une grille flanquée de piliers engagés, donnant accès aux vergers. Sur la terrasse demeurent des alignements de fruitiers hautes tiges, des cordons de pommiers et quelques poiriers palissés contre le mur d'enceinte.
L'eau : A l'entrée de la propriété, large étang dont une partie des berges accueillent des plantations de tilleul. Au centre, sur un îlot, petit abri pour les canards, en brique sous toiture de zinc à quatre pans, sommée d'un épi.
État de conservation : Les trois terrasses anciennes, prolongeant le complexe bâti vers l'est, présentent une structure en parfait état. La grande terrasse supérieure est toujours partiellement affectée à la culture des fruitiers. La deuxième terrasse, axée sur la cour d'honneur, a été entièrement redessinée en 1955 en jardin de roses. Le jardin qui existait au XVIIIe siècle en contrebas de celles-ci incluait une plantation en étoile. Entièrement disparu, il fait place au XIXe siècle à un ensemble paysager.
Maintenance : Les efforts d'entretien sont principalement réservés au petit jardin qui prolonge la cour d'honneur et, dans une moindre mesure, à la grande terrasse supérieure. Bien qu'ayant perdu une grande partie de son décor, celle-ci est toujours entretenue avec soin. En partie haute de l'ensemble paysager, le tracé des promenades tend à disparaître dans la végétation naturelle et les pâtures.
Succession de volées escarpées avec leurs ornements desservant les trois terrasses jardinées. © N. de Harlez
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 192/3
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 49/3 (Louveigné) Impr. coul. 1890
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 49/3
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 49/3/1
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Vue du château de Gomzé. Dessin à la mine de plomb, reproduisant l'état des jardins
vers 1740 (Archives du château).
Le château de Gomzé. Dessin à l'encre de chine et lavis, 1921 (Archives du château).
Le pavillon. Aquarelle par Rolin Jacquemyns, 1963 (reprod. en carte postale).
GUERIN P., « Echos de nos propriétés d'autrefois. Le château de Gomzé au XIXe siècle », Donn'Echo, s.d.
Baron Rolin Jacquemyns, Le parchemin XXVI Donnea, p. 230
Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. MARDAGA, 1972 à 1997, vol. 8, t. 2, p. 666-668.
Publié : non
Superficie : non communiquée
Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin
Date de création de la notice : 1999-03-08
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Type de jardin : Paysager