Identification et description | |
---|---|
Nom du jardin | Parc de La Société Cockerill |
Nom ancien | Château de Seraing |
Date de création | milieu du XVIIIe siècle ; milieu et fin du XIXe siècle ; début du XXe siècle |
Province | Liège |
Arrondissement | Liège |
Commune | Seraing |
Coordonnées | Avenue Greiner, 14100, Seraing |
Localisation | Latitude : 50.616706 |
Longitude : 5.518259299999954 |
Ancienne demeure de plaisance des princes-évêques de Liège, le château de Seraing est mentionné dès le XIe siècle. Toutefois, son aspect actuel résulte des travaux entrepris à partir de 1730 par Georges-Louis de Berghes et poursuivis par ses successeurs Jean-Théodore de Bavière et François-Charles de Velbruck. Un tableau du peintre Paul-Joseph Delcloche intitulé« Concert à la cour de Jean-Théodore de Bavière » évoque une partie des jardins de l'époque, soit vers le milieu du XVIIIe siècle. Une vue plongeante depuis un balcon du château découvre des parterres fleuris, des fontaines jaillissantes et des charmilles taillées avec soin. Ces jardins sont ceux représentés sur la carte de Ferraris, entre 1770 et 1777. La composition régulière comprend, au nord, un jardin découpé en huit parterres rectangulaires disposés en symétrie, fermé au nord et à l'est par un mur d'enceinte et à l'ouest par l'aile est du grand quadrilatère que formait la« cour du Manège » (incendié en 1917). Vers le sud, et sur cet axe, se succède une série de bosquets percés en étoile. A peine dix ans plus tard, en 1783, le poête protégé de Velbruck, J.-N.-M. Guerineau de Saint-Peravi, décrit les jardins comme étant« assez spacieux, d'une belle distribution, ornés avec goût et très bien soignés » (PURAYE J, p. 95). Un important programme de transformation des jardins est établi à la fin du XVIIIe siècle. Ce projet, que nous attribuons à Velbruck et qui a très heureusement été conservé, n'a reçu qu'un embryon de réalisation. Trois des fabriques reproduites figurent en effet sur l'inventaire du château dressé à la mort du Prince. Il s'agit de la« faisanderie », de la« ferme » et du« colombier » et de la« salle de bains ». Le document finement dessiné et rehaussé à la gouache montre une composition axée N.-S., de style mixte. Un jardin régulier de quatre parterres de gazon accompagnés de massifs arbustifs a pour centre une« Pièce d'eau avec verrière et ponts » (14). Un parterre en hémicycle festonné, termine ce premier jardin. La partie centrale est formée par un bosquet traversé de manière axiale par une circulation aboutissant à un bassin ovale et parcouru, latéralement, par des sentiers sinuant sous la futaie. La circulation axiale conduit vers le sud à un jardin pittoresque au tracé ondoyant où la distribution des bosquets, surfaces gazonnées, plans d'eau et fabriques respecte les principes de composition défendus par les auteurs et théoriciens français du paysagisme. Sur le pourtour du document, des vignettes reproduisent les nombreuses fabriques d'inspiration diverses destinées à orner le jardin. Enfin, toute la partie ouest de la propriété, située dans l'axe des bâtiments, est réservée à des planches de culture, des serres (9) et à un potager (8). Alors que les jardins du château de Heks (dans le Limbourg) sont terminés en 1775, Velbruck n'a pas le temps de mettre en oeuvre l'ambitieux programme de sa résidence de Seraing, probablement à cause des événements politiques liés à la Révolution Liégeoise. En 1805, le château est affecté à la sénatorerie de Liège mais demeure inoccupé jusqu'à son rachat par les frères Cokerill en 1817. Du grand ensemble aménagé en jardin régulier au XVIIIe siècle et de l'ambitieux projet établi à la fin du siècle, toute composition végétale et architecturale a disparu. La seule partie existante du parc n'occupe plus que quelques dizaines d'ares contigus au château et à sa cour d'honneur comme le montre très bien la vue de Müller en 1850. Il s'agit d'un noyau planté de grands arbres relevant de périodes différentes. Sur les premières surfaces gazonnées, apparaît une fabrique en rocaille de plan circulaire, fortement dégradée. Le centre de la cour d'honneur est occupé par deux petits parterres de gazon rythmés de topiaires de buis, représentatifs d'un aménagement du début du XXe siècle.
Éléments architecturaux : Marquant le long mur d'enceinte en brique élevé dans le prolongement de la façade du château, larges piliers carrés en calcaire, jadis munis de grilles, qui constituent une des entrées anciennes des jardins. Sommés de leur amortissement décoratif en forme de vases à panse godronnée sur piédouche, ces piliers sont les seuls témoins rappelant le grand axe N.-S. des jardins disparus. En bordure de la deuxième surface gazonnée, au milieu d'un îlot de lierre terrestre, vestiges d'une fabrique en rocaille définissant une petite chambre intérieure. Parmi les nombreuses fabriques mentionnées sur le projet de jardin du Prince-Evêque Velbruck, on comptait un arc de Triomphe (11), une grotte avec parasol (18), une laiterie (23), un pavillon (26) et un pont (34) chinois, un salon d'été (29) d'inspiration italienne, un hermitage (30) couvert de chaume, un obélisque situé au centre d'un théâtre de verdure (31), une salle de bains (25) dans l'esprit antique, un colombier avec ferme (19) et une faisanderie (32). Seules ces trois dernières fabriques auraient été construites.
Éléments végétaux : Au-delà de la grille, petit ensemble paysager comprenant trois vieux platanes (Platanus x acerifolia), deux sophoras du Japon (Sophora japonica), deux tilleuls (Tilia platyphyllos), un chêne d'Amérique (Quercus rubra), un érable à feuilles panachées (Acer pseudoplatanus 'Leopoldii') et un saule pleureur (Salix babylonica). Dans la cour d'honneur, de minces plates-bandes plantées de lierre taillé encadrent des parterres de gazon ponctués de topiaires de buis (Buxus sempervirens). Au centre, plates-bandes réservées à des annuelles.
État de conservation : Du XVIIIe siècle ne demeurent que les deux piliers marquant l'entrée ancienne du grand axe du jardin et les très belles grilles en fer forgé aux armes de G.-L. de Berghes, entièrement restaurées. Les plus vieux arbres du parc semblent être les sophoras et les platanes dont la plantation peut-être datée vers le milieu du XIXe siècle. La fabrique de rocaille a été ajoutée ultérieurement, probablement vers la fin du XIXe siècle, et la cour d'honneur réaménagée.
Maintenance : Le décor de la cour d'honneur fait l'objet de grands soins : les lignes de lierre forment un cadre net et précis et les circulations en pavés sont parfaitement nettoyées. Le petit ensemble paysager n'est entretenu qu'avec un minimum d'attention.
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 170/4
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 42/5 (Seraing) Impr. coul. s.d.
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 42/5
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 42/5/2
Autre(s) source(s) cartographique(s) :« Projet de jardin pour son Altesse Celsissime Monseigneur le Prince-Evêque de Liège, à Seraing ». Dessin à l'encre de Chine rehaussé à la gouache, non daté, non signé (A.E.L., Cartes et plans, n°252 bis).
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
« Vue du Palais de son Altesse Evêque et prince de Liège à Seren (sic) sur la Meuse ».
Plume et lavis par Remacle Leloup, n.d. (Liège, Bibliothèque des Chiroux)
Concert donné à la cour de Jean-Théodore de Bavière. Huile sur toile par Paul-Joseph
Delcloche, 1740 (Munich, Musée bavarois national).
Vue de Seraing par L. Müller, 1850 (Collections artistiques de l'Université de Liège).
DE HARLEZ DE DEULIN Nathalie, 1988, vol. 2, p. 27-32.
Le siècle des Lumières dans la principauté de Liège, catalogue de l'exposition, Liège, 1980, ill. 341 et 375.
Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. MARDAGA, 1972 à 1997, vol. 8, t. 2, p. 580 sv.
PURAYE Jean, Histoire du château de Seraing de 1082 à 1817, Documents et mémoires, 1964, fasc. VII, Liège.
WODON Bernard, Florilèges du fer forgé liégeois au XVIIIe siècle, Liège, 1988, p. 121 ; fig. 162.
Intitulé du classement : Site
Éléments classés : alentours du château
Arrêté : 1980-04-23
Publié : non
Superficie : environ 20 ares
Auteur du formulaire : Serge Delsemme/ Nathalie de Harlez de Deulin
Date de création de la notice : 1999-03-04
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Classement : Site
Type de jardin : Paysager