Identification et description | |
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Nom du jardin | Parc du Château de Neuville |
Nom ancien | Château de Tornaco |
Date de création | XVIIIe siècle ; milieu du XIXe siècle |
Province | Liège |
Arrondissement | Liège |
Commune | Neupré |
Coordonnées | Allée du Château, 134121, Neuville-en-Condroz |
Localisation | Latitude : 50.55175359999999 |
Longitude : 5.455632499999979 |
L'histoire ancienne de Neuville-en-Condroz nous apprend qu'une maison-forte appartenant aux seigneurs de Marteau existe à cet endroit dès le XIIIe siècle. Au début du XVe siècle, celle-ci passe par mariage dans la famille des Warnant qui s'y maintient durant près de trois cents ans. En 1724, le quadrilatère fortifié passe aux mains des comtes de Lannoy et de Clervaux qui le transforme, selon la mode de l'époque, en demeure de plaisance dont les salons du bel étage s'ouvrent au midi sur des jardins français. D'après la gravure de Remacle Leloup (vers 1730-1740), les jardins forment un grand enclos rectangulaire divisé en parterres carrés, de manière régulière et symétrique, à partir d'un axe orthogonal occupé par les chemins. Les angles sud de l'enclos sont respectivement marqués par un pavillon tandis qu'une allée plantée, prolongeant l'axe des jardins vers le sud, signale l'entrée de la propriété. Celle-ci n'est déplacée vers son accès actuel, au nord, qu'après 1758 lorsqu'Adrien J.-B. de Lannoy supprime l'ancienne basse-cour à l'ouest pour construire une importante ferme disposée en U ouvert vers le château et ceinturé de douves. Décédé en 1854 sans laisser de descendance, le Comte de Lannoy lègue ses biens à son épouse Marie-Amélie, baronne de Tornaco. A cette époque, le domaine est agrandi, plusieurs chemins sont percés dans les zones boisées, des pavillons de chasse et de repos sont construits, des haies de charme sont implantées (HERRIN et GROSJEAN, 1988). Tant le plan Popp (vers 1857-1858) que la carte militaire dressée dans le dernier tiers du XIXe siècle confirment l'importance du domaine, alors évalué à quelques sept cents hectares. Mis à sac et pillé par les Allemands en 1914 puis occupé pendant la Seconde Guerre, le château est partiellement détruit en 1944 lorsqu'un« V1 » s'abat au milieu de l'étang. La propriété est ensuite morcellée et lotie avant d'être reprise par M. Jacquemotte qui exploite le château en brasserie-restaurant et la ferme en centre équestre. Depuis 1995, elle appartient à la s.a. Le Vieux Château de la Neuville. De ce grand domaine, le seul élément d'intérêt subsistant est sa remarquable charmille conservée le long de la berge sud du plan d'eau. La majeure partie du parc consiste en zones boisées et en promenade d'agrément autour de l'étang.
Éléments architecturaux : Cinq ponts en pierre à arches cintrées jetés sur les douves du château donnent accès à la cour du château et à celle de la ferme.
Éléments végétaux : Longeant le ruisseau du Val-Saint-Lambert au nord et planté parallèlement aux berges du plan d'eau, ancien alignement de charme (Carpinus betulus) incomplet, dont les arbres étaient autrefois taillés en haie de la même manière que la grande charmille sud. En bordure du plan d'eau, dans sa partie est transformée en roselière, groupes de chêne pédonculé (Quercus robur). En revenant vers le château, quatre autres sujets aux couronnes élancées, suivis d'un frêne pleureur (Fraxinus excelsior 'Pendula') et de deux tilleuls (Tilia platyphyllos) dominés par une ancienne plantation en cercle de hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). Du cercle de cinq pièces seules trois subsistent.
L'eau : Prolongeant le complexe bâti vers l'est et le ceinturant sous la forme de douves, grand plan d'eau dont l'extrémité est colonisée par une roselière. Au-delà, vestige d'un étang en voie d'assèchement.
Particularités : Longeant le plan d'eau au sud, très longue charmille (Carpinus betulus) formant un haut tunnel de verdure sur un axe est/ouest Chaque arbre porte, à une hauteur d'environ 2 mètres du sol, les traces d'anciens points de taille. Ceux-ci attestent d'un traitement ancien en forme de palissade de verdure. A partir d'une certaine époque, la coupe a visiblement été abandonnée et des rejets sont apparus sur les anciens points de taille. Avec le temps, ces rejets ont formé de longues branches dont les extrémités se rejoignent à la manière d'une nef de cathédrale gothique.
État de conservation : L'état actuel du site ne permet plus de voir les vestiges du jardin clos du XVIIIe siècle qui s'étendait au sud du château et des douves, dont quelques éléments sont toutefois conservés. Les seuls éléments de structure du parc sont les deux plantations d'alignement de charme très anciennes.
Maintenance : Limitée aux abords du plan d'eau utilisé en pêcherie et des alignements de charme. On peut regretter l'état d'abandon dans lequel est laissée la zone d'accès au château, devant la douve nord de la ferme où les seules plantations sont des alignements d'épicéa qui condamnent toute perspective en direction du château.
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 171/3, 171/4
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 42/5 (Seraing) - 49/1 (Tavier) Impr. coul. 1933 - n.d.
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 42/5 - 49/1
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 42/5/3 - 49/1/1
Autre(s) source(s) cartographique(s) : - Plan parcellaire de la commune de Neuville-en-Condroz par C. Popp, vers 1857-1858.
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Le château de Neuville-en-Condroz. Lithographie par Simonau et Toovey, XIXe siècle.
DUMOULIN A., « Histoire du château de Neuville », Les cahiers de jadis, n° 4-5-6-7 et 10, 1993-1995.
HERRIN R., GROSJEAN H., Les trois seigneuries, t. III, éd. Woodcraft, Seraing, 1988.
Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. MARDAGA, 1972 à 1997, vol. 8, t. 2, p. 513-517.
Mériterait le classement pour : la charmille
Publié : non
Superficie : 18 hectares (y compris les bois)
Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin
Date de création de la notice : 1999-03-03
Statut du jardin : privé
Accueil du public : ouvert au public
Type de jardin : À la française