Identification et description
Nom du jardin Parc du Château d'Avionpuits
Date de création vers 1697 ; milieu du XVIIIe siècle ; fin du XIXe siècle
Province Liège
Arrondissement Liège
Commune Esneux
Coordonnées Avionpuits4130, Fontin
Localisation Latitude : 50.5348402
Longitude : 5.5934784999999465

Historique

Durant le Moyen Age, le franc fief d'Avionpuits relève du duché de Limbourg. Il est occupé, à partir du XIIIe siècle, par un donjon quadrangulaire entouré de fossés d'eau alimentés par des ruisseaux descendant depuis le versant sud. Après avoir été occupé par les familles de Berlo (1418) et d'Eynatten (1501), la maison-forte est rasée par Léonard de Bémy aux alentours de 1700. A sa place et avec les pierres récupérées, de Bémy construit un jardin potager entouré de hauts murs, accessible au sud par un portail cintré. Le jardin demeure, aujourd'hui encore, entouré d'eau et est accessible par un petit chemin aménagé à l'emplacement du pont-levis. Un château est élevé sur le bord sud de l'étang, en voisinage direct avec la ferme dont les parties anciennes les plus significatives sont les deux tourettes d'extrémité dites« tourette des chevaux » (1702) et« tourette des vaches » (base du XVIe siècle). Le mur d'enceinte du grand jardin aurait également été construit par de Bémy avec de la pierre d'avoine extraite d'une carrière qui produisait les pierres de la demeure (NELISSEN A., p. 6). Les constructions actuelles sont rassemblées autour de trois cours : la plus à l'est est celle du château élevé vers 1757 par la famille Van der Maesen ; les deux autres dépendent de la ferme reconstruite en 1905, sur les restes d'un ancien étang moyenageux comblé. Les terres regroupées par la famille Van der Maesen dans le domaine d'Avionpuits atteignaient près de deux cents hectares. Les chemins principaux conduisant au château et les entrées des grandes parcelles cultivées étaient encadrées de piédroits et pierre tandis qu'un bornage où apparaît le A d'Avionpuits marquait les limites du domaine. Plusieurs de ces bornes et piédroits subsistent. En 1857, la propriété est achetée par Guillaume Dallemagne qui transforme le château, agrandit le parc par l'acquisition de prairies arborées et approprie le pavillon occupant l'angle est de l'enceinte du grand jardin. Dallemagne fait encore construire les nouveaux bâtiments d'exploitation et prévoir des réserves d'eau artificielles en partie haute. Dans les années 1960, Monsieur Pulinx entreprend la restauration du château et inaugure le Centre artistique et culturel d'Avionpuits. Depuis 1978, la ferme est séparée du domaine tandis que le château est divisé en appartements. Au pied de la tour nord, une étroite terrasse décorative accueillant un parterre de gazon aux angles coupés, surplombe une pièce d'eau contenue dans un haut mur formant avant-plan à la terrasse. Le jardin est compris à l'intérieur d'une enceinte rectangulaire en moellons de grès altéré, élevée vers 1700 dans le prolongement nord-est de la façade principale du château. L'enceinte est percée de quatre entrées, dotées de grilles en fer forgé rapportées, et ponctuée d'un pavillon d'angle au sud-ouest. A l'intérieur des allées orthogonales, répondant aux entrées, découpent nettement les surfaces gazonnées en quatre parterres rectangulaires. Ceux-ci sont plantés, le long des deux murs d'enceinte, de grands arbres. A la croisée des allées, quatre segments de haie d'if entourent un petit parterre circulaire. A l'extérieur de l'enceinte, les pâtures qui entourent celle-ci conservent les traces des grands vergers déjà attestés au XVIIIe siècle.

Description

Éléments architecturaux : Long mur d'enceinte en moellons de grès altéré (dit pierre d'avoine), formant un rectangle englobant le château et le jardin. Occupant l'angle oriental, pavillon carré (en ruine) en moellons de grès à encadrements de baies et chaînages d'angle en calcaire, coiffé d'une toiture d'ardoise en pavillon piquée d'une aigrette. Sous le pavillon, chambre souterraine, peut-être à usage de pièce de fraîcheur. Le long de la route de Dolembreux, au n°91, demeure l'ancienne maison du garde-chasse de Guillaume Dallemagne, une petite habitation traditionnelle en pierre du pays. Entrée du château marquée par une grille ouvrante scellée dans deux piliers carrés à coiffe moulurée sommée d'une urne à couvercle, le tout en pierre calcaire.

Éléments végétaux : Longue allée simple d'accès, en pente, d'érable sycomore (Acer pseudoplatanus) remplacant l'ancienne allée d'orme coupée en 1944-1946. Sur l'îlot du plan d'eau, un saule pleureur (Salix babylonica). Surplombant le mur du bassin, un robinier faux acacia (Robinia pseudoacacia 'Umbraculifera') et près de la grille d'entrée, un frêne pleureur (Fraxinus excelsior 'Pendula'). A l'intérieur de l'enceinte, sur les carrés de gazon, un vieux platane (Platanus x acerifolia), un tilleul (Tillia platyphylos) et un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). A la croisée des chemins, quatre petits segments courbes d'if (Taxus baccata) taillé. Prolongeant le grand axe du jardin à l'extérieur de l'enceinte, allée de châtaignier (Castanea sativa) comprenant 2 x 10 sujets.

Potager : Au nord de l'ensemble formé par le château et la ferme, en regard de la longue façade, chemin menant à une haute enceinte rectangulaire dont la maçonnerie alterne les moellons de calcaire et les lits de grès. A l'entrée, portail cintré en calcaire, orné d'une pierre armoriée gravée des blasons des familles de Bémy et Stiennon surmontant l'inscription« VIEILLE TOUR D'AVIONPUITS RUINEE DEVIENT UN JARDIN ». Le potager a en effet été construit vers 1697, à l'emplacement de l'ancienne maison-forte médiévale et ses murs ont été élevés avec les pierres récupérées de celle-ci. Le chemin qui y conduit occupe l'endroit du pont-levis primitif. On y voit encore une serre adossée contre le mur nord. Celle-ci devait être prolongée sur la droite par un second volume, comme en témoignent les traces d'appui conservées sur le mur est.

L'eau : En contrebas du haut mur de soutènement de la terrasse engazonnée située au pied de la façade nord, petit plan d'eau de maçonnerie accueillant un îlot. Haut mur en moellons assisés, creusé de trois niches et couronné d'un garde-corps en fer forgé scandé par des piliers carrés en calcaire supportant des vases d'annuelles. Niche centrale agrémentée d'un vase à l'italienne. En bordure du plan d'eau, petit décor de rocaille. Un maigre ruisselet alimente encore les anciens fossés entourant le jardin potager avant de se perdre dans le trou Maka. En partie haute de la grande prairie sud, bassin en béton du début du XXe siècle qui dut servir de réservoir pour l'alimentation du domaine.

État de conservation : Les éléments les plus remarquables et les plus anciens du parc sont les murs d'enceinte des deux jardins. Celui du potager, en calcaire et grès, est étonnamment en bon état alors que l'espace est totalement désaffecté. Les murs du grand jardin, en pierre d'avoine, présentent à plusieurs endroits des affaissements, notamment sur le mur sud. Le pavillon d'angle est en ruine. Le bassin qui apparaît déjà sur la carte de Ferraris a été récemment restauré avec son décor de rocaille au pied du pont. La division du grand jardin en quatre carrés de gazon confirme un tracé formel ancien complété ultérieurement (vers la fin du XIXe siècle) de quelques arbres et bouquets d'arbres donnant à l'ensemble clos un caractère plus naturel. Sur la terrasse surplombant le plan d'eau, le robinier est un des derniers éléments du jardin décoratif qui agrémentait encore cet espace au début du siècle et qui a aujourd'hui disparu pour une surface gazonnée et quelques plates-bandes fleuries.

Maintenance : L'organisation du jardin, simple et de taille modeste, permet un entretien soigné de l'enclos et des abords directs du château. Le jardin potager est laissé à l'abandon de même que les anciennes douves qui le ceinturent toujours. Leurs berges sont colonisées par une végétation spontanée extrêmement vigoureuse.

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 192/3

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 49/2 (Esneux) Impr. coul. 1890

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 49/2

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 49/2/1

Autre(s) source(s) cartographique(s) : Plan-masse, dans Le patrimoine Monumental de la Belgique Wallonie, vol. 8, tome 1, fig. 188.

Iconographie

Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Souvenir d'Esneux - Le domaine d'Avionpuits. Carte postale, n°41, édit. E.C., vers 1900.
Esneux - Château d'Avionpuits à M. Dallemagne. Carte postale E. Desaix, édit. Bruxelles, début du XXe siècle.

Bibliographie

AMBOISSE V., Avionpuits : son histoire de 1300 à 1979, Hony-Esneux, 1979, 96 p., ronéotypée.

BAUDOUIN Jean-Claude et de SPOELBERCH Philippe, Arbres de Belgique. Inventaire dendrologique 1987-1992, s.l., 1992, p. 434.

Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. MARDAGA, 1972 à 1997, vol. 8, t. 1, p. 266-268.

NELISSEN A., « Avionpuits dans le passé », Le Vieil Esneux. Archéo-Contact, Cercle archéologique Ardenne-Condroz, 2e semestre, 1987, p. 3-25.

POSWICK Georges, Les délices du duché de Limbourg, Verviers (Coll. Archives verviétoises, t. IV), 1992, p. 433-438.

Informations administratives

Intitulé du classement : Site

Éléments classés : parc, drève d'érables et alentours

Arrêté : 1991-12-09

Publié : non

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin

Date de création de la notice : 1999-03-01

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : fermé au public

Classement : Site

Type de jardin : Paysager