Identification et description
Nom du jardin Parc du Château de Colonster
Date de création milieu du XIXe siècle
Province Liège
Arrondissement Liège
Commune Liège
Auteur/ Créateur Claude Strebelle, architecte à Tilff (parking paysager)
Coordonnées Allée de Erables4000, Sart-Tilman
Localisation Latitude : 50.5783308
Longitude : 5.594494499999996

Historique

La seigneurerie de Colonster est déjà mentionnée au XIVe siècle, lorsque l'Evêque de Liège la concède en fief à Jean de Prez. Propriété d'Erard de la Marck dans le premier quart du XVIe siècle, le château entre en 1524 dans la famille de Horion qui le conserve jusqu'à la Révolution. Le noyau primitif est agrandi par l'adjonction d'un corps de bâtiments à l'ouest, flanqué de deux tourelles circulaires, puis par la construction des communs au sud et d'un corps de logis au nord, dont il ne subsiste rien. Au début du XVIIIe siècle, le complexe bâti forme un grand quadrilatère, renfermant une esplanade, dont les angles sont marqués par quatre tourelles circulaires. Un jardin régulier, divisé en deux fois quatre carrés par des allées orthogonales prolonge le quadrilatère vers l'ouest. D'après P.-L. de Saumery, « c'est un terrein grand et bien entretenu, orné de divers ouvrages de menuiserie treillissée et d'un Bassin de trente piés de diametre, avec un jet d'eau d'une belle hauteur. Ce jardin aboutit à une Alée de Charmille longue de près de huit cent pas, par où l'on peut entrer dans les Bois voisins. ». A l'avant du château, tout le versant abrupt du coteau ainsi que les prairies en bord de l'Ourthe sont couverts de vergers. Depuis la vallée, au pied de la façade est du château, un double chemin monte le coteau en zig-zag et conduit à la grille d'entrée du potager. Ce chemin demeure partiellement lisible sous le couvert des arbres. Toujours d'après P.-L. de Saumery, la cour du château est décorée de fresques et d'un bassin de fontaine. Vers 1750, le château est à nouveau transformé par Maximilien-Henri-Hyacinthe, comte de Horion, qui lui adjoint deux nouvelles ailes à l'est et au sud. Cet état subsistera pratiquement jusqu'en 1963, date de l'acquisition du domaine par l'Université de Liège. Au XIXe siècle, plusieurs modifications affectent cette fois les communs. L'aile ouest est démolie entre 1777 et 1812-1820 puis la grande aile nord qui fermait l'esplanade du côté de la vallée, en 1863. Seule est conservée la tourelle circulaire à environ 80 mètres du château. Le parc de cette époque est mal connu. D'après des dessins de la seconde moitié du siècle et d'après la carte militaire (levée en 1867 et révisée en 1885), le dessin du jardin régulier a disparu tandis que des zones arborées, au sein desquelles apparaissent des essences résineuses, enserrent librement l'emprise des anciennes terrasses dont le relief présente un léger dénivelé. Un bassin circulaire subsiste à l'emplacement de l'ancienne croisée des chemins du premier jardin. Le château, incendié et reconstruit en 1966, puis restauré pour l'Université de Liège, a perdu sa cour intérieure et sa façade vers le parc a été entièrement remontée. Les terrasses sud du potager ont été supprimées pour aménager un accès pavé au château. La chapelle et l'orangerie, qui prolongeaient l'aile des communs, ont respectivement été démontées et abattues, libérant l'espace entre cette aile et la tour sud du château. Le coeur du parc paysager occupe une grande surface gazonnée en pente douce dont se dégagent notamment un cercle de hêtre pourpre et un remarquable ptérocaryer. Cet espace est fermé au sud par une frange végétale et bordé au nord-ouest par un grand sous-bois qui occupe tout le versant dominant la vallée de l'Ourthe. Vers l'ouest, il est prolongé par de grandes prairies mises en pâtures, ponctuées de deux cercles de pin et de wellingtonia. Le chemin qui longe le sous-bois conduit à l'ouest au jardin botanique de l'Université de Liège où la promenade se poursuit à travers les collections systématiques de plantes ligneuses (arbres et arbustes), les deux parties du domaine étant aujourd'hui intimement liées. Les plantations qui occupent le haut du coteau visible depuis la vallée de l'Ourthe, offrent au château un écrin paysager de qualité.

Description

Éléments architecturaux : De l'ancien quadrilatère qui faisait face au château à l'ouest, ne subsistent que l'aile sud des communs et les tourelles qui en marquaient les angles : quatre tourelles en moellons de grès et de calcaire couvertes d'une toiture octogonale d'ardoise à petit bulbe. Tourelles nord-est et sud-ouest accolées au bâtiment ; tourelles nord-ouest et sud-ouest aujourd'hui isolées en bordure du chemin contournant la grande surface gazonnée en regard de la façade ouest du bâtiment. Aile des communs marquée par un pavillon d'entrée du XVIIe siècle avec porche percé d'un plein cintre doublé de la feuillure rectangulaire du pont-levis, surmonté des armes de la famille Horion. Reliant l'aile des communs au château au pied de la tourelle sud-ouest, assise conservée de l'ancienne chapelle Saint-Hubert démontée. A l'extrémité de l'allée de charme qui conduit vers le versant boisé, ancien réservoir d'eau potable du château, petite construction en brique sous toiture à deux versants restaurée en 1990 dans le cadre de l'Année des Fontaines. En contrebas de la nouvelle allée d'accès (ancien potager), glacière sous tertre à couloir droit et deux portes d'accès extérieure dégagée et remise en valeur.

Éléments végétaux : Au sud, longue allée d'accès d'érable sycomore (Acer pseudoplatanus) complétée par trois érables planes (Acer platanoides). A l'ouest, deuxième allée d'accès (condamnée à la circulation) de platane (Platanus x acerifolia). Longeant le parc au sud et l'aile méridionale de dépendance, allée de tilleul argenté (Tilia tomentosa). Une dernière allée donnait accès au château depuis la vallée au nord-est : relief d'une allée de chêne d'Amérique (Quercus rubra) dont ne subsistent que trois sujets complétés de dix érables sycomores (Acer pseudoplatanus). Une dernière allée de charme (Carpinus betulus) conduit vers le sous-bois au nord-ouest. Dans la cour de service, trois tilleuls (Tilia platyphyllos), un robinier (Robinia pseudoacacia), un marronnier à fleurs rouges (Aesculus carnea) et un érable negundo (Acer negundo) au pied de la tour sud-ouest. En bordure de la grande surface gazonnée et du chemin menant à l'allée de charme, un cèdre de l'Atlas (Cedrus atlantica 'Glauca'), un ptérocaryer (Pterocarya fraxinifolia) présentant une cîme particulièrement développée et un drageonnement intense, suivi d'un grand érable sycomore (Acer pseudoplatanus). Non loin du ptérocaryer, cercle de onze hêtres pourpres (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). Sur la grande surface gazonnée au coeur du parc, d'est en ouest, un cyprès de Lawson (Chamaecyparis lawsoniana) suivi d'un vernis du Japon (Ailanthus glandulosa), un épicéa de Koster (Picea pungens 'Kosteriana Glauca'), un platane (Platanus x acerifolia), un tulipier (Liriodendron tulipifera), un groupe de trois châtaigniers (Castanea sativa), un wellingtonia (Sequoiadendron giganteum), un copalme (Liquidambar styraciflua). En partie haute, un hêtre pourpre fastigié (Fagus sylvatica 'Atropurpurea Fastigiata'). Au centre de la surface gazonnée, un chêne pédonculé (Quercus robur) à la couronne exceptionnelle. Précédant l'allée de charme à l'entrée du sous-bois au nord-ouest, deux platanes (Platanus x acerifolia) prolongés d'une série d'arbres aux troncs bien propres et de grande hauteur : tilleul, chêne d'Amérique, érable sycomore, frêne, hêtre, charme. Poursuivant vers l'ouest et annonçant les collections dendrologiques de l'Université, un pin de Weymouth (Pinus strobus) et un groupe de cinq érables de Virginie (Acer dasycarpum), vestiges d'une ancienne vallée menant à la ferme du Sart. A l'extrémité de ce chemin, quatre frênes blancs d'Amérique (Fraxinus americana) et trois chênes d'Amérique (Quercus rubra). En contrebas, dans les prairies, un groupe de sept pins noirs (Pinus nigra) et une magnifique plantation en cercle de six wellingtonias (Sequoiadendron giganteum). Au pied de la terrasse et du château, deux wellingtonias (Sequoiadendron giganteum), un cryptomeria du Japon (Cryptomeria japonica), trois tulipiers (Liriodendron tulipifera). Dans les prairies en contrebas du château, trois frênes à fleurs (Fraxinus ornus), deux cèdres de l'Atlas (Cedrus atlantica et Cedrus atlantica 'Glauca'), un sapin blanc du Colorado ( Abies concolor), un groupe de six copalmes (Liquidambar styraciflua), un groupe de chêne d'Amérique (Quercus rubra) et un noyer commun (Juglans regia). Au pied de la tour du château, deux cryptomerias (Cryptomeria japonica) et de part et d'autre de la tourelle isolée au nord-ouest, un mélèze du Japon (Larix leptolepis) et un catalpa (Catalpa bignonioides). En limite ouest des coteaux enherbés, une pruche de l'Est (Tsuga canadensis).

Potager : Disparu, il occupait les terrasses situées au pied de l'aile conservée des communs, exposées plein sud. Les terrasses ont été supprimées après 1963 lors de l'aménagement du nouvel accès pavé menant au château. Le potager fermé par des hauts murs en brique (conservés) était accessible soit depuis la cuisine du château (entrée actuelle) soit par la cour des communs en passant par la grille maintenue à droite de l'allée de tilleul. De là, on découvrait trois terrasses successives reliées par un escalier à deux volées droites opposées. La terrasse supérieure, la plus petite, a été conservée ; les deux autres, plus larges et ornées en leur centre d'un bassin, ont disparu. Un grand verger occupait la longue prairie en pente au sud-ouest du château, le long de l'allée d'accès. Cet espace a été réaménagé en parking paysager dont les cheminements sont élégamment soulignés de haies de charme aux formes courbes et généreuses. Contre le mur de soutènement des communs, derrière le chevet de la chapelle, existait une orangerie largement ouverte vers le sud par de grandes baies en plein cintre. Ce bâtiment est clairement visible sur des documents de la fin du XIXe siècle.

L'eau : Deux ruisseaux traversent le parc. Le premier, le ruisseau du Parson descend le coteau au nord-ouest où il parcourt les collections botaniques. Le second, le ruisseau du Trou du Chien, traverse les prairies situées en contrebas du château où il alimentait un petit plan d'eau, aujourd'hui en voie d'assèchement.

État de conservation : Le jardin régulier du XVIIIe siècle a entièrement disparu y compris les soutènements de ses terrasses. Un petit bassin circulaire conservé au pied du ptérocaryer est le dernier témoin de ce dispositif régulier. A l'exception de quelques arbres très anciens, dont un chêne pédonculé planté à l'extérieur de l'enceinte des terrasses et un châtaignier situé au delà du boulevard du Rectorat, l'ensemble paysager relève pour l'essentiel du milieu du XIXe siècle. Depuis le rachat par l'Université, un ancien verger situé en contrebas de l'allée des érables a été aménagé en parking paysager et quelques plantations commémoratives d'arbres isolés ont été effectuées.

Maintenance : L'entretien se résume à la tonte des grandes surfaces gazonnées, au débroussaillage des abords des promenades dans les sous-bois et à la taille des haies comprises aux abords de l'entrée du château et dans le parking paysager.

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 192/1

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 42/6 (Chênée) Impr. coul. 1890

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 42/6

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 42/6/3

Iconographie

Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Tilff. Parc et château de Colonster. Carte postale, cachet 1910.

Bibliographie

BAUDOUIN Jean-Claude et de SPOELBERCH Philippe, Arbres de Belgique. Inventaire dendrologique 1987-1992, s.l., 1992, p. 439.

BOUCHAT M., « Le château de Colonster », Bulletin de laCommission royale des Monuments et Sites, 1980, t. 9, p. 159-160.

BOUCHAT M., GATHY P., Le château de Colonster et son parc, Université de Liège, s.l. (Coll. Les Guides scientifiques du Sart-Tilman, n°5), s.d.

Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. MARDAGA, 1972 à 1997, vol. 8, t. 2, p. 485-489.

ROBBERTS L., Les glacières à glace naturelle, Liège, Éd. du Perron, 1989, fig.56 ; annexe 2.

Informations administratives

Intitulé du classement : Site

Éléments classés : alentours du château

Arrêté : 1986-04-21

Publié : non

Superficie : 2 hectares

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin

Date de création de la notice : 1999-03-03

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : public

Accueil du public : ouvert au public

Classement : Site

Type de jardin : Paysager