Identification et description
Nom du jardin Jardin de l'institut Saint-Roch
Nom ancien Maison Grandjean
Date de création seconde moitié du XVIIIe siècle ; vers 1870 ; début du XXe siècle
Province Liège
Arrondissement Verviers
Commune Theux
Coordonnées Marché, 24910, Theux
Localisation Latitude : 50.52778859999999
Longitude : 5.8211824999999635

Historique

L'Institut Saint-Roch occupe l'ancienne Maison Grandjean, une habitation bourgeoise de la seconde moitié du XVIIIe siècle agrandie au siècle suivant. En 1838, Jean-Henri Genin cède la propriété à Jean Gluck. L'acte de vente mentionne« une maison de maître avec cour, bâtiment, remise, jardin potager avec pavillon entouré de murailles, jardin d'agrément, bosquet, etc. ». Au décès de Gluck, la maison passe par héritage à sa fille Charlotte qui la transmet ensuite à ses deux filles Marie-Agnès et Lucy-Anna. En 1863, la propriété est rachetée en vente publique par Laurent-Thomas-Alfred Grandjean, commissaire en draperie à Verviers. Celui-ci conserve la maison et son jardin durant 16 ans avant de la revendre en 1879 aux Sœurs de Notre-Dame. Rappelées en Allemagne, celles-ci échangeront la propriété avec les frères lazaristes dès 1880. Ceux-ci édifie la chapelle néoghotique pour laquelle il faut détourner le canal d'adduction du bassin. En 1921, l'Eveché achète le bien pour une somme dérisoire pour y installer l'école normale de Saint-Roch. En 1925, une nouvelle aile comprenant le gymnase et des salles de travaux est accolée sur la droite de l'ancienne maison Grandjean. Des toiles peintes de la seconde moitié du XIXe siècle, tendues sur les murs du premier petit salon, donne une image de la propriété et de ses abords dans la seconde moitié du XIXe siècle soit l'époque de Grandjean. Le jardin y est représenté de manière précise témoignant d'aménagements conséquents et singuliers, sans équivalent dans la région. Autour du pavillon apparaît très clairement tout son décor original constitué d'un petit plan d'eau d'agrément adossé à une paroi de rocaille accueillant une cascade et dont la partie supérieure est constituée de roches dressées. La scène peinte montre également le choix et la disposition des plantations ainsi que plusieurs éléments aujourd'hui disparus dont une étonnante serre et une fontaine. Un dessin de l'artiste verviétois Jean-Simon Renier, donnant une vue depuis la voie ferrée, permet lui aussi d'apprécier le rôle du pavillon dans la composition du jardin dans les années 1860-1870. Depuis la reprise de la propriété par la communauté lazariste, la construction de nouveaux bâtiments et les modifications successives apportées pour la réaffectation des locaux ont fait disparaître la majeure partie du jardin dont ne subsiste aujourd'hui que le pavillon accompagné de son plan d'eau. Dans la cour intérieure comprise entre l'habitation et la chapelle, a été aménagé au début du XXe siècle un petit jardin composé de parterres de gazon, de corbeilles et de plates-bandes de rosiers, ponctué d'éléments taillés.

Description

Éléments végétaux : Dans la cour intérieure, six topiaires d'if (Taxus baccata) et suite de segments de haies dans le même matériau, ensemble décoré de corbeilles et de plates-bandes de rosiers.

L'eau : La pièce d'eau dans laquelle est installé le pavillon est entourée d'un petit canal à parois de béton doté de plusieurs vannes. Ce dispositif d'alimentation et de régulation relève au plus tôt des années 1890 lorsqu'on a édifié la chapelle à l'emplacement de la rocaille qui formait décor au pavillon et à son plan d'eau. A cette époque, le plan d'eau était alimenté par une large cascade aménagée dans le mur de rocaille et plusieurs petits ponts arqués de même style donnaient passage au-dessus du petit bras d'évacuation.

Particularités : Situé entre la route de Spa et la chapelle, remarquable pavillon de la seconde moitié du XVIIIe siècle sis au milieu d'une pièce d'eau, seul vestige du jardin de l'ancienne Maison Granjean, attesté par les toiles peintes conservées dans le petit salon intérieur et par un dessin de Jean-Simon Renier, deux documents de la seconde moitié du XIXe siècle. Elevé sur un soubassement à quatre arcs cintrés à clé passante, pavillon quadrangulaire à pans coupés en brique et pierre calcaire. Trois baies à encadrement de pierre et linteau cintré à clé passante, jadis à petits bois. Côté nord-est, porte à linteau cintré et tympan ornemental en bois accessible par un escalier droit en pierre à rambarde en fer forgé. Chaînage d'angle et bandeau plat continu sous une toiture d'ardoise en pavillon, sommée d'un épi et d'une girouette. Ce pavillon témoigne d'une typologie très particulière, restée sans équivalent dans le pays.

État de conservation : Du jardin du XVIIIe siècle, ne demeure que l'élégant pavillon et son plan d'eau partiellement transformé. L'état du pavillon est préoccupant et nécessite une restauration urgente. Les éléments les plus altérés sont l'escalier d'accès (partiellement disparu), la couverture d'ardoise et les menuiseries. La grotte qui voisinait avec le pavillon, dans laquelle sourdait une cascade, a disparu. D'énormes blocs érodés de cette construction artificielle gisent aujourd'hui de part et d'autre du « Pré l'Evêque ».

Maintenance : Le plan d'eau et son pavillon sont laissés à l'abandon. Seuls un débroussaillage et un nettoyage superficiel du petit canal d'eau sont effectués. Le jardin de la cour intérieure est entretenu régulièrement.

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 214/1

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 49/4 (Spa) Impr. coul. 1893

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 49/4/1

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 49/4/1

Iconographie

Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Diverses vues des jardins et de la maison. Toiles peintes tendues sur les murs du salon à gauche du vestibule de l'immeuble, non signées, non datées (vers 1860).
Vue de la propriété depuis le chemin de fer dans la vallée. Dessin de Jean-Simon Renier (1818-1907), non daté (seconde moitié du XIXe siècle) (coll. de Limbourg à Theux).

Mention(s) ou citation(s) : Les toiles ont sans doute été réalisées pour Laurent-Thomas-Alfred Granjean soit entre 1863 (date d'achat de la propriété) et 1879 (date de la vente aux Sœurs de Notre-Dame).
Ce dessin permet d'apprécier la composition du jardin à l'époque de L.Th.A. Granjean.

Bibliographie

DE HARLEZ DE DEULIN Nathalie, « Theux : ancienne 'maison Granjean' (actuel Institut Saint-Roch), Marché n°2. Aperçu de l'histoire de la propriété à travers les archives de l'Administration de l'Enregistrement et des fonds notariaux aux Archives de l'Etat à Liège et évocation de son étonnant pavillon de jardin », note dactylographiée, XII/ 2003.

JORIS Laurent, Pavillon de jardin de l'Institut Saint-Roch à Theux. Etude préalable et proposition de restauration, travail de fin d'études à l'Institut supérieur d’architecture Lambert Lombard à site de Liège, 2003-2004.

Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. MARDAGA, 1972 à 1997, vol. 12, t. 4, p. 1493-94.

Recensement des arbres et haies remarquables de Wallonie, Ministère de la Région Wallonne.

Informations administratives

Mérite le classement pour : le pavillon du XVIIIe siècle

Publié : non

Superficie : environ 30 ares

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin

Date de création de la notice : 1998-05-12

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : fermé au public

Type de jardin : À la française