Identification et description | |
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Nom du jardin | Parc du Château de La Rochette |
Date de création | vers 1815 |
Province | Liège |
Arrondissement | Liège |
Commune | Chaudfontaine |
Auteur/ Créateur | Georges Lambert Bernard de Lance [dit chevalier de Lance, paysagiste belge |
Auteur/ Créateur | Ledent, architecte belge (attribué à) |
Coordonnées | Avenue de la Rochette, 54050, Chaudfontaine |
Localisation | Latitude : 50.5883477 |
Longitude : 5.653052900000034 |
Aménagé sur le site d'une ancienne forteresse médiévale dominant la Vesdre, transformée en château de plaisance vers 1700, le château de la Rochette est une première fois reconstruit à la fin du XVIIIe siècle et, une seconde fois, suite à l'incendie de 1922. Elevé sur un plan en U, dans le style néo-classique, l'édifice est rythmé de cinq travées dont les trois centrales, encadrées de pilastres engagés à refends, sont couronnées d'un fronton triangulaire. Ce bâtiment a été démonté en 1968 pour faire place à une grande villa en brique rouge édifiée sur ses fondations. En 1815, lorsque Conrard-Joseph-Hubert Grisard achète la propriété en vente publique, la terre de la Rochette consiste en« un beau château construit à la moderne, cour, basse cour, écurie, remise, avenues, grand jardin composé et divisé en jardin d'agrément, jardin potager et jardin anglais » (STEKKE J., p. 204). Aujourd'hui, il est difficile de dire dans quelle mesure le parc conservé correspond à ce premier« jardin anglais » ou si celui-ci résulte d'aménagements directement postérieurs à la vente de 1815. Dans tous les cas, les frais engagés pour sa mise en oeuvre sont importants et le résultat témoigne d'un paysagisme tout à fait représentatif des tendances pittoresques du début du XIXe siècle dans les provinces wallonnes. Celles-ci se manifestent notamment dans la volonté du créateaur d'intégrer plusieurs fabriques à caractère rustique, placées dans des endroits périphériques, devenus aujourd'hui confidentiels. La partie basse, la plus décorative, est occupée par un long plan d'eau agrémenté d'un îlot cerné d'enrochements. Vers le nord, une passerelle enjambe l'étranglement de l'étang et surplombe une petite cascade où l'eau s'écoule sur des cailloux superposés. Tous les abords de l'étang sont plantés de grands arbres constituant un ensemble paysager particulièrement réussi. Au-delà de la passerelle, le chemin de promenade s'élève pour rejoindre la rampe engazonnée précédant le château. L'accompagnement végétal de cet espace a connu plusieurs phases de replantation perturbant la composition. Au-delà de l'habitation, les limites de l'ancienne plate-forme fortifiée sont plantées d'alignements de tilleul encadrant une surface gazonnée. Au pied de celle-ci, le parc est limité par des plantations naturelles. Vers le nord-est, une promenade ombragée conduit au portail monumental couramment appelé Tour Malakof.
Éléments architecturaux : Flanquant l'entrée ancienne de la propriété, deux pavillons carrés identiques, en moellons de grès à fort chaînage en calcaire et toiture d'ardoise en pavillon percée d'oculi et sommée d'un épi en pomme de pin. Reliant les pavillons, grille en fer forgé sur muret en calcaire, dont les panneaux centraux ouvrants sont compris entre deux piliers en calcaire, panneautés, sommés d'un important amortissement décoratif mouluré. Marquant l'entrée nord-est, le long de la route de Romsée, portail monumental à deux portes, en moellons de grès et calcaire, construit en 1855, l'année de la chute du Fort Malakof à Sébastopol. La porte de droite à arc cintré mène à la maison du jardinier. Elle est surmontée d'une courte tour circulaire couverte d'une poivrière en ardoise. La porte de gauche, ouverte en plein cintre et couverte d'une petite bâtière à croupes, conduit au château. Son massif oriental chaîné forme la jonction avec le mur d'enceinte de la propriété. Dans le parc, vestiges de deux fabriques d'ornement : une cabane rustique en moellons de grès et couverture de chaume (partiellement disparue), en bordure du sentier qui montait en zig-zag sur le flanc du coteau ouest dominant l'étang ; une« grotte » comprenant deux pièces souterraines cachées derrière une façade rustique marquée d'un arc en pierre, située en contrebas de la grande surface gazonnée précédant le château.
Éléments végétaux : Jouxtant l'entrée sud (actuelle), trois châtaigniers (Castanea sativa). En bordure de la promenade contournant l'étang, vers l'ouest et le nord, un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), un tulipier (Liriodendron tulipifera), un gros platane (Platanus x acerifolia). Près de la cascade, un hêtre pleureur (Fagus sylvatica 'Pendula'). Tout cet ensemble planté est associé à de nombreux marronniers (Aesculus hippocastanum). Au milieu de l'étang, îlot planté d'un frêne pleureur (Fraxinus excelsior 'Pendula'). En regard, sur la berge est, très beau saule pleureur (Salix babylonica). Dominant l'étang à l'ouest, coteau couvert d'un taillis de chêne et d'érable. En périphérie de l'anneau de gazon occupant la rampe d'accès au château, association de tilleul (Tilia platyphyllos), robinier (Robinia pseudoacacia), lilas commun (Syringa vulgaris) et marronnier (Aesculus hippocastanum). Derrière le château, en limites est et ouest de la terrasse de l'ancien château-fort, alignement de quatre et de sept tilleuls (Tilia platyphyllos) et un marronnier (Aesculus hippocastanum) isolé. A proximité de la tour Malakof, au nord-est, un tilleul (Tilia platyphyllos), un platane (Platanus x acerifolia), des hêtres verts (Fagus sylvatica) et un sophora (Sophora japonica) au houppier très élevé, accompagnés de tables de symphorine (Symphoricarpus x orbiculatus).
L'eau : Occupant toute la partie basse du parc, grand plan d'eau étiré présentant un étranglement vers le nord et bénéficiant d'une petite cascade en rochers, alimentée par le ruisseau du Géloury.
État de conservation : En regard de l'entrée nord-est existait, au début du XXe siècle, une petite habitation en moellons, à fenêtres en ogive et toiture à quatre pans en chaume, appelée« chalet de la Rochette ». De part et d'autre de l'étang amont se trouvaient deux fabriques d'utilité : une orangerie rectangulaire vitrée à structure métallique et une glacière. A l'extrémité nord de l'étang se trouvait, au début du siècle, un petit manège. Celui-ci a subsisté jusque dans les années 1960. La« grotte » conservée en limite sud formait initialement le fond de décor d'une scène pittoresque agrémentée d'une petite surface d'eau aujourd'hui asséchée. Parmi les végétaux disparus, on peut citer l'alignement de marronnier qui dominait la partie nord de l'étang, abattu en 1976 et remplacé par un long massif arbustif incluant de nombreuses essences et variétés. Deux cercles de rhododendron encadraient le départ de la rampe d'accès au château. L'entrée principale du parc, toujours flanquée de ses deux pavillons, n'est plus utilisée. Celle-ci introduisait à une vaste zone paysagère parcourue par un réseau de promenade, aujourd'hui occupée par de la futaie.
Maintenance : Un entretien minimum est apporté aux surfaces gazonnées et aux espaces plantés. L'étang nécessite d'être curé et les berges consolidées. Au-delà de la cascade, le traitement de l'étang supérieur mérite d'importants travaux de nettoyage, de même que les abords directs du chemin d'accès nord-est souffrant d'un ombrage excessif.
Bel ensemble planté en accompagnement du plan d'eau. © N. de Harlez
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 192/1
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 42/6 (Chênée) Impr. coul. 1890
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 42/6
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 42/6/4
Autre(s) source(s) cartographique(s) : Carte manuscrite des environs de Verviers, Theux et Spa par des ingénieurs géographes français, 1761-1762. Feuille 20 de la« Carte d'Allemagne de la guerre de Sept Ans » (Vincennes, Archives de la Guerre, Cartes et Plans, L1, C21).
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Le château de La Rochette vu depuis le nord-ouest. Lavis d'encre de Chine, 1834 (Coll.
Université de Liège).
Le château de La Rochette depuis la rive gauche de la Vesdre. Dessin au crayon par
Emile Puttaert (Coll. Université de Liège).
Vue du château de la Rochette en venant de Trooz. Lithographie par N. Ponsart, extr.
de Itinéraire pittoresque du chemin de fer de Liège à Aix-la-Chapelle par la Vallée de
la Vesdre, Bxl., Berthot et Lithographie Royale P. Degobert, 1843.
Le château de La Rochette. Dessin de Wasse, lithographie de Stroobant, Impr. Simonau
et Toovey, XIXe siècle.
Château de La Rochette près de Chaudfontaine. Dessin du Général de Howen, XIXe siècle (Coll. Université de Liège).
Cartes postales (Coll. Grisard de la Rochette).
DE HARLEZ DE DEULIN Nathalie, Les pavillons et les fabriques de jardin au pays de Liège au XVIIIe et au XIXe siècles, mémoire de licence à l’Université de Liège, 1988, vol. 2, p. 52-53.
Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. MARDAGA, 1972 à 1997, vol. 8, t. 1, p. 208.
STEKKE, Histoire de Chaudfontaine, Liège, éd. Paul Gothier, 1957, p. 199-207.
Vues pittoresques de la nouvelle route de Liège à Aix-la-Chapelle et Spa par Chaudfontaine. Dessinées d'après nature et lithographiées par N. Ponsart. Avec une notice historique, Liège, P.-J. Collardin, 1829, p. 3.
Publié : non
Superficie : 4 hectares de parc
Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin
Date de création de la notice : 1999-02-03
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Type de jardin : Paysager