Identification et description
Nom du jardin Parc du Château de Fooz
Nom ancien Château de Foz
Date de création début du XVIIIe siècle; seconde moitié du XVIIIe siècle; XIXe siècle; après 1975
Province Namur
Arrondissement Namur
Commune Namur
Coordonnées Chaussée de Dinant, 11055100, Wépion
Localisation Latitude : 50.41368420000001
Longitude : 4.880536600000028

Historique

Etabli sur la rive gauche de la Meuse, cet ancien siège d'une seigneurie foncière acquise par Albert de Tamison en 1623 devient seigneurie hautaine dès 1753 lorsqu'elle est rachetée par Thomas Malotteau, Président du Conseil provincial. Propriété des Montpellier dès 1793, le bien est cédé dans le courant du XIXe siècle aux Wasseiges. Le château connaît différentes phases de construction au XVIIe et au XVIIIe siècles, suivies de transformations et d'agrandissements au XIXe et au XXe siècles. Le double corps en briques et pierre bleue, tourné vers la Meuse, est prolongé d'une aile sud dans la première moitié du XVIIIe siècle. Dans la seconde partie de ce siècle, une seconde aile vient refermer le carré tandis que la façade ouest est remontée dans le style classique. En 1881, une tourelle circulaire est accolée au sud et une nouvelle aile au nord. Lors de la visite de Saumery vers 1738, la propriété est agrémentée d'un jardin classique - aujourd'hui presque totalement disparu - décrit en ces termes : « Bâtie à la Rive droite de cette rivière qui baigne les murs de son jardin, elle jouit de la plus belle vûë qu'on puisse souhaiter que la Rivière, des colines garnies de Bois qui s'élèvent par étages, et sur-tout ainsi que je viens de le dire, sur les magnifiques dehors du château de Dave (...) Le jardin qui est grand carré long, peut-être nommé une belle Terrasse côtoiée de la Rivière. Ces murs de pierre de taille ne sont élevés en dedans qu'à hauteur d'appui couvert(s) de Tablètes propres à porter des vases et des caisses d'Arbustes et de Fleurs, et tapissés de Charmilles de la même hauteur proprement taillées. Le côté de ce jardin parallele au Mur qui regne sur la Rivière, est une des plus belles Terrasses fermée d'un Grand Mur garni d'Espaliers bien entretenus, et terminée par deux grands Cabinets en mansarde, d'où la vûë est enchantée. Une Alée qui coupe la longueur du Jardin, aboutit au milieu du Mur qui borde la Rivière, où est un très beau Balcon saillant dans le chemin, et à un très-propre Escalier de pierre de taille cantonné de deux Pilastres où sont posés deux bustes. Les compartimens, les Arbustes taillés de diférentes figures, les Plates-bandes, où l'on cultive les fleurs de toutes les Saisons, qui y sont presque toûjours un agreable émail, tout y plaît et flatte les yeux » (DE SAUMERY Pierre-Lambert, Les délices du Païs de Liège, Liège, 1740). De ce jardin en terrasses du début du XVIIIe siècle, on conserve l'empreinte au sol des différentes allées, les niveaux des terrasses ainsi que les deux élégants pavillons d'angle et le mur de soutènement bordant les rives de la Meuse. Depuis le début du XIXe siècle, le jardin accueille de nombreuses plantations d'agrément aux abords des terrasses, dont un remarquable magnolia parasol probablement planté par la famille Montpellier. La cour côtoyant jadis les communs est aménagée dans le style paysager dans le courant du XIXe siècle. Un chemin ceinture un large parterre de gazon aux contours souples, agrémenté de grands arbres d'essences nobles (hêtre pourpre, marronnier, etc.). Dans les années 1970, l'ancien potager qui dominait jadis la composition régulière est scindé de la propriété ainsi que le grand verger au sud. Un nouveau jardin légumier accompagné d'un petit verger complètent aujourd'hui la partie nord du parc.

Description

Éléments architecturaux : La propriété est limitée au nord par un haut mur en moellons calcaires élevé sans doute au début du XVIIIe siècle. A l'opposé, un mur récent clôture l'extrémité sud du parc. L'entrée ménagée à front de rue dans un mur en pierre témoigne également d'un réaménagement des enceintes sur le côté ouest de la propriété. Un mur de soutènement en moellons calcaires datant probablement du début du XVIIIe siècle borde la propriété côté Meuse. A proximité de l'actuel potager, anciennes écuries du milieu du XVIIIe siècle en moellons de grès sous bâtière d'ardoises à coyau. Perpendiculaires au château, remises à voitures en briques sous toiture à la Mansart de la fin du XVIIIe siècle. Dans le parc, sur un même alignement, deux élégants pavillons de jardin de style classique marquent les angles de l'ancien jardin régulier. Ces pavillons carrés en briques avec chaînages d'angle en pierre bleue s'ouvrent largement sur trois côtés par une baie à linteau droit. Le pavillon sud, transformé en chapelle en 1872, a été prolongé d'une petite abside vers le nord. Les toitures à la Mansart coiffant ces deux édifices témoignent d'une intervention dans le courant du XIXe siècle.

Éléments végétaux : Depuis l'entrée principale à l'ouest et bordant une large surface gazonnée, un marronnier (Aesculus hippocastanum), un noyer d'Amérique (Juglans nigra) et deux hêtres pourpres greffés (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). S'appuyant au mur d'enceinte nord et contre le mur ouest des anciennes écuries, nombreux fruitiers palissés selon des formes variées. Longeant le mur de soutènement au pied de la Meuse, allées de charme (Carpinus betulus); non loin, un jeune séquoia (Sequoia sempervirens) déjà de belles dimensions. Plus au sud, trois hêtres pourpres (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). Si la plupart des grands arbres ont été plantés vers 1850, le sujet le plus ancien est sans conteste une splendide cépée de magnolia parasol (Magnolia tripetala) plantée au tournant du XVIIIe et du XIXe siècle par les Montpellier, propriétaires de l'époque et amateurs de plantes rares. De nouveaux massifs arborés ont été progressivement implantés à l'ouest et à l'est de la propriété.

Potager : Jadis située à l'ouest, la surface potagère a entièrement disparu vers le milieu des années 1970. Seuls subsistent les pavillons d'angle déjà décrits par Saumery en 1744 et des sections de mur de soutènement à l'ouest et au nord. Derrière des étables, potager récent abritant un petit poulailler en briques. Prolongeant celui-ci à l'ouest, petit verger composé de fruitiers basses tiges et d'espaliers conduits selon des formes traditionnelles.

État de conservation : Malgré de forts remaniements dans le courant des années 1970, quelques éléments du parc témoignent encore de l'élégante composition régulière décrite par Saumery dans « Les Délices du Païs de Liège » (1744). Jusque vers 1974, l'entrée principale (au sud) était encore bordée de panneaux grillagés en fer forgé et d'une remarquable grille d'entrée de style Louis XIV cantonnée de pilastres à refends respectivement sommés d'un amortissement sphérique. La grille ouvrait sur une allée axiale traversant le parc en direction du château. Elle a été supprimée et remplacée par un mur en pierre lors de la disparition du vaste verger qui prolongeait le parc au sud. Cette longue allée de front était coupée par trois allées de traverse. Les croisées étaient marquées par des parterres circulaires à compartiments accueillant des broderies et des plates-bandes richement fleuries. L'ensemble était ponctué de topiaires. L'allée de traverse principale menait d'un côté vers un balcon à balustrade d'où l'on pouvait admirer la Meuse et le château de Dave voisin (à l'est), et de l'autre vers un escalier conduisant à une terrasse supérieure réservée au jardin légumier (à l'ouest). Deux petits pavillons d'angle carrés, coiffés d'un toit mansardé, cantonnaient le mur de soutènement séparant ces deux terrasses sur lequel s'accrochaient des fruitiers conduits en espaliers. La gravure de Remacle Leloup atteste également l'existence d'un mur aujourd'hui disparu qui reliait le château au pavillon d'angle nord, isolant le jardin d'agrément des communs situés à l'arrière. Devant le château, un parterre ponctué de topiaires formait avant-scène à une courte échappée vers la Meuse se concluant par une balustrade. Malgré de profonds remaniements opérés dans le dernier quart du XXe siècle, l'empreinte au sol des différentes allées et des parterres, les niveaux des terrasses et le maintien des deux pavillons permettent néanmoins de se représenter cet élégant jardin régulier disparu. Dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, le château connaît une nouvelle phase d'agrandissement vers l'ouest avec l'ajout d'un double corps agrémenté d'une façade classique. Il paraît vraisemblable qu'un aménagement contemporain complétait cette nouvelle façade comme semble le confirmer la présence d'un parterre en étoile axé sur la demeure. Vers le milieu du XIXe siècle, l'espace compris à l'ouest du château fait l'objet d'un tracé paysager où est désormais ménagée l'entrée principale de la propriété. Au début du XXe siècle, de nouvelles plantations viennent agrémenter le parc. Dans les années 1970, la grande surface potagère occupant la terrasse supérieure (à l'ouest) est expropriée. De ce côté, des massifs arborés permettent heureusement de masquer les constructions nouvelles.

Maintenance : Fortement simplifié et encore réduit récemment, le parc reçoit tous les soins nécessaires. Les surfaces gazonnées sont coupées régulièrement, les différents parterres fleuris font l'objet de soins courants et attentifs.

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 117/2

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 47/8 (Naninne) Impr. coul. 1933

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 47/8

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 47/8/3

Iconographie

Autre(s) source(s) iconographique(s) :
WEPION - Le Château de Fooz. Carte postale, éd. Heliotype de Orsere (N°4997), Gand, n.d. [vers 1900-1912].

Bibliographie

DE SAUMERY Pierre-Lambert, Les délices du Païs de Liège, Liège, 1740, t. 2, p. 220-221.

Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 5, t. 2, p. 808-809.

Recensement des arbres et haies remarquables de Wallonie, Ministère de la Région Wallonne.

Informations administratives

Publié : oui

Superficie : 3 hectares à l'origine

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau

Date de création de la notice : 2000-08-29

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : fermé au public

Type de jardin : À la française