Identification et description
Nom du jardin Jardin Privé à Andenne
Date de création fin du XVIIIe siècle; après 1950
Province Namur
Arrondissement Namur
Commune Andenne
Coordonnées Place Sainte-Begge, 15300, Andenne
Localisation Latitude : 50.4865696
Longitude : 5.101104699999951

Historique

La propriété est voisine de la collégiale Sainte-Begge et de ce que l'on appelait au XVIIe et au XVIIIe siècles les « encloîtres » - sorte de quartier aristocratique formé par les maisons des chanoinesses accompagnées de leurs jardins respectifs, et fermé par une enceinte percée de quatre portes monumentales - sans toutefois en faire partie. L'une de celles-ci, la porte Saint-Etienne, subsiste en contrebas du pignon nord de l'habitation qui domine la place Sainte-Begge. Précédée d'une cour fermée sur trois côtés, la maison en briques et moellons calcaires chaulés présente un noyau du XVIIe siècle agrandi au XVIIIe siècle vers le nord et l'est pour former un L, et complété à la même époque d'une remise à voitures fermant la cour au sud-ouest Le jardin en terrasses occupe le pied du coteau regardant vers la vallée de la Meuse, profitant d'une exposition sud. La réalisation d'importants ouvrages de soutènement et de levées de terre ont été nécessaires pour établir les trois niveaux du jardin qui ont subsisté jusqu'à ce jour. Ces travaux relèvent sans doute du XVIIIe siècle lors d'une phase d'embellissement du bâtiment. Il s'agit peut-être des aménagements entrepris par les soeurs de Loen d'Enschede et mentionnés dans une lettre du 4 décembre 1785 de la chanoinesse de Thiribu : « (...) l'aîné est occupé avec 5 ouvriers à faire transporter des terres sur la montagne et dirige un jardin anglois, qu'elle arrenge par elle-même » (rens. fourni par J.-L. Javaux). Les étroites et longues bandes de terrain définies par de hauts murs de pierre semblent avoir été destinées, dès l'origine, à un jardin de rapport. Aujourd'hui encore, les deux terrasses inférieures sont cultivées en jardins légumiers. Des arbres fruitiers occupent le niveau supérieur où un alignement ancien de charmes taillés en berceau marque la limite de la propriété. La partie est du jardin est occupée par un sous-bois naturel où d'étroites rampes permettent la promenade sous les feuillages. Par sa situation dans le coeur historique d'Andenne, par sa proximité directe avec l'ensemble des « encloîtres » qui encadrent toujours la collégiale et par la permanence de son emprise foncière, cette propriété présente un caractère suffisamment remarquable pour être évoquée.

Description

Éléments architecturaux : Depuis la cour intérieure, une haute volée d'escaliers (datée 1732) est appliquée contre le premier mur de soutènement du jardin établi à flanc de côteau. L'escalier est accompagné d'une rambarde décorative en fer forgé qui se prolonge au-delà de son palier. Celui-ci est limité, côté jardin, par des grilles en fer forgé peintes en noir avec frise supérieure rehaussée d'or, dotées d'un panneau central ouvrant. L'ensemble du jardin est caractérisé par la présence d'une succession étagée de longs murs en moellons de calcaire supportant les différentes terrasses. L'organisation de ces murs qui suit les accidents du terrain naturel met en valeur une suite d'espaces découpés de manière inégale.

Éléments végétaux : La seule plantation ancienne encore en place est un alignement simple de charme (Carpinus betulus) en partie haute du jardin, longeant partiellement le mur d'enceinte surplombant la ruelle des Meuniers. Taillées de manière à former un berceau, les branches ainsi guidées abritent une promenade de fraîcheur. En bordure de la terrasse médiane subsiste un segment d'une large haie de buis (Buxus sempervirens). Quelques châtainiers (Castanea sativa) et noyers (Yuglans regia) plantés après 1950 constituent les principaux sujets.

Potager : Deux surfaces de culture potagère sont maintenues en activité dans la zone la plus abritée du jardin. La première occupe la partie la plus large de la terrasse médiane où elle est divisée en trois zones de culture associées à des lignes de poiriers palissés. La seconde utilise la majeure partie de la longue terrasse inférieure, protégée au nord par le pignon de l'habitation où murissent des figuiers, et vers l'est par un mur de clôture en pierre. Des chemins de circulation encadrent les petites parcelles de culture et les couches en briques.

État de conservation : Du décor végétal ancien ne subsiste en partie haute de la propriété qu'une belle section de charmille. Les nombreux ouvrages de soutènement en moellons de calcaire font l'objet de fréquentes réparations aux endroits où le liant à base de chaux se désagrège, provocant l'effondrement des pans de mur. La parcelle occupée par les fruitiers présente un caractère par trop sauvage, peu en accord avec l'organisation régulière attendue dans un jardin productif participant d'un site aussi ancien.

Maintenance : L'entretien le plus régulier est réservé aux parcelles de culture de la terrasse inférieure. Le verger quant à lui est traité en jardin d'expérimentation fruitière où le propriétaire multiplie lui-même ses souches. Le reste du jardin évolue en sous-bois spontanés où les chemins apparaissent toutefois proprement dégagés.

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 136/2

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 48/1 (Andenne) Impr. coul. 1891

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 48/1

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 48/1/4

Bibliographie

Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 5, t. 1, p. 29-30.

Lettre du 4 décembre 1785 de la chanoinesse de Thiribu (Archives de l'Etat à Arlon).

Informations administratives

Publié : oui

Superficie : moins d'un demi hectare

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin

Date de création de la notice : 2000-01-14

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : ouvert au public

Type de jardin : Mixte