Identification et description
Nom du jardin Parc du Château d'Andoy
Date de création début du XIXe siècle; début du XXe siècle; 1975
Province Namur
Arrondissement Namur
Commune Namur
Coordonnées Rue du Château, 885100, Wierde
Localisation Latitude : 50.4354802
Longitude : 4.93172770000001

Historique

Siège d'une ancienne seigneurie hautaine, le château d'Andoy est un important ensemble en briques et pierre bleue bâti sur la crête du village à partir d'un donjon carré du XIVe siècle. Sur celui-ci est venu se greffer un logis au XVIIe siècle, lui-même englobé à la fin du XVIIIe siècle dans un château en U doté d'un nouveau corps central et dont l'aile gauche cerne désormais l'ancien donjon sur trois côtés. L'ensemble est prolongé vers le nord par les volumes de la ferme de la fin du XVIIIe siècle, entourant une vaste cour carrée tandis qu'au sud-est subsistent d'anciennes remises à voitures transformées. Le parc, desssiné dans le premier quart du XIXe siècle, fait l'objet d'un traitement paysager conforme à la mode de l'époque où de grandes zones arborées, parcourues de promenades au tracé souple, occupent la majeure partie du versant sud-est de la propriété. Ce parc arboré est agrémenté en partie haute d'un long étang aux formes naturelles. En regard du corps principal du château, une longue et vaste prairie de fauche, libre de plantation, ouvre une large perspective vers le sud contribuant à la lecture de l'ensemble construit depuis la route de Namur au sud. Jadis, un chemin traversait cette prairie d'est en ouest. Précédant le château à l'ouest, un petit jardin régulier récemment agrémenté d'un bassin circulaire à la croisée des chemins constitue l'espace le plus jardiné. Fermé au sud par une haie basse épaulant une grille d'accès, le jardin est délimité sur ses trois autres côtés respectivement par l'aile en retour du château prolongée de communs (à l'est), par une haute orangerie (au nord) et par une étonnante volière (à l'ouest). La position axiale et légèrement surélevée de l'orangerie donne son caractère à ce petit ensemble conçu au début du XIXe siècle pour accueillir en été les plantes en caisse et les végétaux de collections gélifs. La présence rapprochée d'une élégante construction à usage de volière en renforce encore l'intérêt. Il s'agit en effet d'un rare exemple de volière ancienne conservée jouant également le rôle de pavillon d'agrément.

Description

Éléments architecturaux : Face aux anciennes remises à voitures, tour carrée en briques isolée, percée d'oculus ovales (dont l'un est aujourd'hui comblé) en partie haute. Toiture d'ardoise débordante à quatre pans, sommée d'un volume cubique sous toiture similaire ayant peut-être abrité jadis un colombier. Cette construction est traditionnellement appelée « tour chinoise » en raison de la forme légèrement incurvée de sa toiture à laquelle étaient anciennement suspendues des clochettes.

Éléments végétaux : La plus grande partie de la couverture végétale consiste en un grand sous-bois densément planté d'essences régionales (hêtre, chêne, frêne) en partie ouest, en contrebas du grand plan d'eau. L'entrée ouest est flanquée, sur la gauche, de deux grands platanes (Platanus x acerifolia) suivis d'un frêne commun (Fraxinus excelsior) et de cinq beaux châtaigniers (Castanea sativa). Dans la frange ouest du parc, on distingue un hêtre vert (Fgus sylvatica) de taille remarquable. De l'autre côté du chemin d'accès, groupes serrés de chêne d'Amérique (Quercus rubra), de châtaignier (Castabea sativa) et de hêtre vert (Fagus sylvatica). A proximité de la berge sud de l'étang, plusieurs noyers (Yuglans regia), un vieux tilleul (Tilia platyphyllos) très abîmé par les récentes tempêtes et qui porte déjà un cerclage métallique. De nombreux rejets naturels de saule masquent les berges.

Potager : Au nord-ouest de l'ensemble bâti, vaste potager enclos d'un mur de briques percé de trois entrées et précédé, vers le sud, d'un petit complexe de couches et de serres métalliques réservées aux semis et aux bouturages. L'entièreté des anciennes surfaces de culture ont perdu leur fonction et sont laissées en friche.

L'eau : En partie nord-est du parc, vaste plan d'eau de forme étirée partiellement colonisé par des roseaux. L'étang est établi dans le prolongement du château, sur le même niveau du plateau. Privé de soins, il a aujourd'hui perdu son caractère décoratif.

Éléments remarquables : Encadrant sur deux côtés la petite composition régulière, volière et orangerie du début du XIXe siècle. Volière constituée de deux tourelles polygonales en pierre et briques cimentées, reliées par une galerie couverte fermée à l'arrière (ouest) par un double mur ménageant un étroit couloir. En façade, la galerie est rythmée en partie inférieure de cinq baies en plein cintre séparées par un treillage métallique décoratif reposant sur un soubassement en calcaire. La partie supérieure était occupée par un couloir grillagé sous toiture, jadis isolé de la galerie basse par un grillage ou par un plancher. Une suite de neuf petites arcades métalliques occupe l'espace sous corniche. A ce niveau, le couloir communique de part et d'autre avec les tourelles dont les faces sont percées d'un oculus. Les toitures polygonales couvertes de feuilles de zinc sont toutes deux sommées d'un petit colombier percé de trois étroites ouvertures. L'ensemble est couvert d'une seconde toiture à pans sommée d'un épi et soulignée d'une corniche débordante. Cette volière accueillait des oiseaux de tailles diverses sur trois niveaux, la galerie inférieure étant utilisée comme espace de repos et d'agrément. L'orangerie en briques peintes est constituée d'un double corps de neuf travées de hautes fenêtres bombées surmontées de petites baies en losange. La porte, du même type, est sommée d'un oculus ovale formant cadran solaire. La toiture à versant incliné vers l'arrière est soulignée en façade par une frise de briques décoratives. Le volume intérieur comprend deux petites pièces distribuées de part et d'autre d'un hall d'accès. Sous le bâtiment sont logées des caves à légumes et un fruitier.

État de conservation : Le grand parc arboré qui occupe toute la partie est de la propriété était autrefois ceinturé et parcouru de longs chemins de promenade; ceux-ci sont clairement représentés sur la carte topographique au 120.000e révisée de la fin du XIXe siècle. Ces tracés ne sont plus lisibles aujourd'hui à travers le bois redevenu sauvage. Le grand étang en forme de lentille a lui aussi perdu sa promenade d'accompagnement. Partiellement envahie et colonisée, la surface d'eau n'est plus apréciable dans son extension initiale et ne présente plus aucun caractère d'agrément. Depuis quelques dizaines d'années, le potager est laissé en friche. Le petit jardin régulier accompagnant la volière et l'orangerie résulte d'aménagements successifs opérés depuis le début du XIXe siècle. Déjà partiellement visible sur le dessin à la plume du général de Howen en 1821, on y distingue notamment des plantes en caisse et en pot ainsi que les grands vases à couvercle en pierre qui le bordent au sud. Probablement redessiné au début du XXe siècle, cet espace a encore été doté en 1975 d'un bassin circulaire en béton imitant la pierre dont l'élégante margelle est placée hors sol. Les espaces privatifs compris à proximité de la « tour chinoise » ont été récemment délimités de segments de haies taillées.

Maintenance : Les soins principaux sont apportés au petit jardin régulier et aux différents espaces jardinés attenants aux bâtiments. Les travaux de fauche réalisés dans la grande prairie dévalant en contrebas du château contribuent à la mise en valeur de l'ensemble construit malgré l'absence sensible d'entretien dans les sous-bois et sur les longues haies de limite de la propriété.

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 136/3

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 47/8 (Naninne) Impr. coul. 1901

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 47/8

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 47/8/1-2

Iconographie

Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Une partie du château d'Andoy près de Namur. Dessin à la plume, lavis sépia et blanc de plomb du général de Howen, 1er aôut 1821. In : BASTIN Nestor & DULIERE C., Namur et sa province dans l’oeuvre du général de Howen (1817-1830), Crédit Communal de Belgique, s.l., 1983 (Histoire, 11), ill. 138.
Château d'Andoy. Lithographie de Jobard d'après un dessin du général de Howen. In :DE CLOET Jean-Joseph, Voyage pittoresque dans le Royaume des Pays-Bas, dédié à S.A.I. et R. Madame la princesse d’Orange, Bruxelles, J.B.A. Jobard, 1825, 2 vol, n° 184.
Château d'Andoy. Lithographie In : VASSE Abraham-Jacques, La province de Namur pittoresque ou vues des châteaux, des sites pittoresques, des ruines et des monuments de la province, dessinées d’après nature. Lithographiées par Lauters, Fourmois, Ghémar, Kindermans, Bruxelles-Paris, [1844].
Diverses cartes postales. In : MARCHAL Jacky, Wierde et Andoy, hier, Namur, 1987.

Bibliographie

DE SAUMERY Pierre-Lambert, Les délices du Païs de Liège, Liège, 1738-1744, t. IV, p. 423.

Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 5, t. 2, p. 814-816.

Recensement des arbres et haies remarquables de Wallonie, Ministère de la Région Wallonne.

Informations administratives

Mérite le classement pour : l'orangerie et la volière

Publié : oui

Superficie : 20 hectares

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin

Date de création de la notice : 2000-11-18

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : fermé au public

Type de jardin : À la française