Identification et description
Nom du jardin Parc du Château de Morialme
Date de création vers 1750 ; premier tiers du XIXe siècle
Province Namur
Arrondissement Philippeville
Commune Florennes
Coordonnées Rue du Château, 2315620, Morialmé
Localisation Latitude : 50.276993
Longitude : 4.565774899999951

Historique

A partir du XVIIe siècle, la terre de Morialmé appartient aux seigneurs de Bryas originaires d'Artois en France. Charles de Bryas reçoit la « baronnie de Morialmé » en 1633 de son oncle maternel Ghislain de Nédonchel, chanoine de Tournai. Créé Comte en 1649 par le roi d'Espagne Philippe IV, Charles de Bryas est Gouverneur de Mariembourg. C'est sans doute lui qui fait construire le corps central du château actuel formé d'un long volume de dix travées de deux niveaux. Le corps d'habitation est encadré de deux ailes classiques en H ajoutées vers 1750. L'ensemble est précédé d'une vaste cour d'honneur bordée d'entrepôts et de remises à voitures de la même époque abritées derrière deux suites de six arcades surbaissées entre pilastres et sous une haute toiture d'ardoise à la Mansart (à droite seulement). Le château est bordé au nord-ouest par une importante ferme en carré, au sud et à l'est par des fossés secs. On accède au jardin par une porte modeste ménagée dans la façade arrière du corps de logis donnant directement sur un pont à deux arches qui enjambe l'ancien fossé oriental. Depuis celui-ci, une volée d'escaliers donne latéralement accès au fond de celui-ci. Au-delà subsiste une grande surface enherbée bordée à l'est par un sous-bois mixte de conifères et de feuillus et, au sud, par le chemin prolongeant la grand'rue du village. Cette surface, qui occupe l'espace du jardin régulier du XVIIIe siècle, ne conserve comme seuls vestiges de celui-ci que de courts talus enherbés sur ses limites et un vieux châtaigner ponctuant l'angle sud-ouest de la propriété, à proximité de l'entrée actuelle. D'après les documents cartographiques et iconographiques disponibles, le long jardin entièrement emmuré était divisé en surfaces régulières de culture dont le caractère apparaît peu décoratif en regard de l'importance des murs qui le ceinturaient. La plus grande partie des espaces proches du château était affectée en jardins de rapport : fruitiers et légumiers. Depuis l'extrême fin du XVIIIe siècle, époque à laquelle les comtes de Bryas quittent Morialmé pour retourner vivre en Artois, les jardins se sont peu à peu dépréciés au cours du temps pour disparaître vers le début du XXe siècle. L'état actuel pose de surcroît le problème de la surélévation du sol des jardins qui se trouvent aujourd'hui plus élevés que le niveau du rez-de-chaussée du château.

Description

Éléments végétaux : A proximité de l'angle sud-est du château, vieux châtaignier (Castanea sativa) plus que séculaire. En contrehaut de la douve, un noyer (Yuglans nigra). Vers le sud, en bordure de la route, deux frênes communs (Fraxinus excelsior).

Potager : Compris entre l'aile nord du château et l'arrière de la ferme, espace de culture carré récemment remis en activité. Au XVIIIe siècle, cet espace productif était prolongé au nord et au sud-est par des vergers.

L'eau : En limite nord de la propriété existaient, jusqu'en 1812 au moins (plan parcellaire), deux grandes surfaces d'eau rectangulaires communicant entre-elles et alimentées par le ruisseau de la Sémenne. Il s'agissait de bassins de réserve pour l'alimentation du fourneau de Morialmé construit par Charles de Bryas en 1745-1746. Malgré leur disparition, l'emprise des plans d'eau est encore lisible en contrebas de l'enceinte nord. Un plan d'eau décoratif a récemment été creusé légèrement en aval des bassins disparus dans la propriété voisine.

État de conservation : Les documents cartographiques établis à partir du dernier tiers du XVIIIe siècle font clairement apparaître les murs d'enceinte qui délimitaient les jardins au sud et à l'est. Quatre édicules étaient insérés dans cette enceinte : quatre au sud en bord de route, le cinquième à l'angle nord-est des jardins. Ces constructions ne figurent plus sur la réduction des plans cadastraux établie en 1850 alors que le mur d'enceinte subsiste. Deux segments de mur perpendiculaires définissent un jardin carré en regard de la façade arrière du château. Tous ces murs qui délimitaient les jardins productifs et d'agrément ont aujourd'hui disparu. Seuls des reliefs gazonnés marquant ponctuellement le pourtour du jardin semblent rappeler leur existence passée. L'état actuel résulte d'une disparition progressive des structures mises en place au XVIIIe siècle et attestée par la carte de Ferraris (vers 1770). Aucune intervention majeure n'a été apportée au jardin depuis cette époque.

Maintenance : A l'exception du potager sommairement réexploité, les travaux dans le jardin sont limités au strict minimum. Le jardin fait en effet actuellement l'objet - comme l'ensemble des bâtiments du château - d'une étude préalable à sa restauration.

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 100/1

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 53/5 (Philippeville) Impr. coul. 1893

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 53/5

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 53/5/1

Iconographie

Autre(s) source(s) iconographique(s) :
VASSE Abraham-Jacques, La province de Namur pittoresque ou vues des châteaux, des sites pittoresques, des ruines et des monuments de la province, dessinées d’après nature. Lithographiées par Lauters, Fourmois, Ghémar, Kindermans, Bruxelles-Paris, [1844].

Bibliographie

CHARLIER Béatrice, Etude du décor en stuc de la « salle d'armes » du château de Morialmé, Mémoire de licence en Histoire de l'art et archéologie, Université de Liège, faculté de Philosophie et Lettres, 2002-2003.

DE HARLEZ DE DEULIN Nathalie, Le château de Morialmé. Etudes préalables à la restauration des jardins. Etudes historiques et documentaires, Ministère de la région wallonne, Direction générale de l'Aménagement du Territoire, du Logement et du Patrimoine, Division du Patrimoine, Direction de l'Archéologie, 2003.

DE SAUMERY Pierre-Lambert, Les délices du Païs de Liège, Liège, 1738-1744, t. IV, p. 393.

DE TRAZEGNIES Olivier, « Morialmé. Noble réminiscence d'un passé tumultueux », La Maison d'Hier et d'Aujourd'hui, sept. 1974, n°23, p. 30-51.

GENICOT Luc-Francis (dir.), Le grand livre des châteaux de Belgique, Bruxelles, Vokaer, 1977, t. 2, p. 195-196.

Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 9, t. 1, p. 288-292.

Recensement des arbres et haies remarquables de Wallonie, Ministère de la Région Wallonne.

VERBEEK Marie, Château de Bryas à Morialmé/Florennes, sondages archéologiques dans le parc du château. Rapport de fouilles : objectifs et résultats, Automne 2002, Namur, SPN, Service de l'Archéologie.

Informations administratives

Intitulé du classement : Site

Éléments classés : alentours du château

Arrêté : 1979-12-21

Publié : oui

Superficie : environ 2 hectares (non compris les bois et les pâtures)

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Serge Delsemme /Nathalie de Harlez de Deulin

Date de création de la notice : 2001-05-07

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : fermé au public

Classement : Site

Type de jardin : À la française