Identification et description
Nom du jardin Parc du Château de Waulsort
Nom ancien Jardins de l'abbaye bénédictine Notre-Dame de Waulsort
Date de création 1820-1822; Entre-Deux-Guerres; vers 1947
Province Namur
Arrondissement Dinant
Commune Hastière
Coordonnées rue de Meuse, 45540, Waulsort
Localisation Latitude : 50.2176552
Longitude : 4.878593300000034

Historique

Fondée en 945 par Eillert, Seigneur de Florennes, l'abbaye bénédictine est érigée sur la rive gauche de la Meuse. Un dessin de Remacle Leloup réalisé vers 1738 permet d'apprécier l'ampleur du complexe, l'organisation des différents bâtiments et des jardins au début du XVIIIe siècle. Réalisé depuis les hauteurs de la rive opposée, le dessin montre un vaste domaine clôturé comprenant plusieurs parcelles de culture. A l'ouest, à flanc de coteau, un vaste verger et une surface de culture dévalent jusqu'à la Meuse. Au sud, délimité par des murs et des pavillons d'angle (disparus au début du XXe siècle), figure un jardin potager divisé en carrés de culture. Bien que l'affectation de ces espaces ait été modifiée au cours des sciècles, la topographie des lieux demeure inchangée. Nationalisée en 1796, l'abbaye est rachetée par d'anciens religieux puis cédée en 1817 à André de Halloy dont les descendants en sont restés propriétaires. Vers 1820, la suppression de nombreux bâtiments conventuels ravagés quelques années auparavant par des incendies permet d'agrandir le jardin.Au sud, une partie de l'espace potager est remplacée par des surfaces gazonnées plantées de hautes tiges - parmi lesquels des épicéas et un tulipier - et quelques parterres fleuris. A l'ouest, le verger situé sur le versant est supprimé au profit d'une large prairie cotoyant une exploitation forestière. En 1860, la propriété est traversée par la ligne de chemin de fer Givet - Dinant. Dans l'Entre-Deux Guerres, l'espace potager au sud est définitivement abandonné au profit d'un aménagement paysager sobre, toutefois ponctué de topiaires d'if en ligne. Toujours à cette époque, le versant ouest est planté de quelques essences paysagères (cèdre, hêtre pourpre) en lisière du bois, la cour de l'ancienne ferme est ornée d'une compostion régulière et axiale relevée de huit topiaires de buis en forme de dôme et de quatre hauts topiaires d'if taillés en cône sur une double basse carrée. Les murs de la cour sont ornés d'une succession de fruitiers palissés. En 1947, les derniers bâtiments conventuels subsistants sont supprimés. Le potager au sud disparaît dans sa totalité pour faire place à un aménagement paysager.Dans les années 1980, une allée de hêtre pourpre remplace l'ancienne et remarquable charmille centrale du potager nord. Celui-ci est encore exploité sur une petite surface et de nombreuses haies basses en buis en délimitent encore les surfaces de culture. Malgré les remaniements successifs et la césure provoquée par la voie ferrée, le parc conserve d'évidentes qualités paysagères à la fois par l'homogénéïté de son implantation et par la présence d'un patrimoine arboré intéressant.

Description

Éléments architecturaux : Un mur d'enceinte en pierre calcaire borde la propriété vers la Meuse. Au-delà du château, le mur est interrompu par un portail en anse de panier couvert d'ardoises menant à un porche intérieur s'ouvrant sur l'ancienne basse-cour. Au centre du corps de logis, un porche donne également accès à cette cour cernée vers le nord par un ensemble de dépendances agricoles adoptant un plan en fer à cheval. Edifiés dans la seconde moitié du XVIIIe siècle et complétés au début du XXe siècle, ces volumes sont en moellons blanchis et coiffés de bâtières d'ardoise. Dans l'axe du premier porche, un second porche colombier (entrée initiale de l'abbaye) donne accès à l'ancienne zone potagère où se tient encore une faisanderie cernée par un muret en brique surmonté de grilles.

Éléments végétaux : Principalement occupée par des espaces de culture jusqu'à la fin du XIXe siècle, la propriété compte néanmoins quelques beaux sujets. Le plus vieil arbre est un épicéa (Picea abies) planté vers 1820, isolé au sud du château. Non loin, un remarquable tulipier (Liriodendron tulipifera), un hêtre pleureur (Fagus sylvatica 'Pendula') et une section de triple alignement de tilleul de Hollande (Tilia plathyphyllos) dont un exemplaire est le troisième de Belgique. Toujours au sud, un cyprès (Chamaecyparis pisifera), un wellingtonia (Sequoiadendron giganteum), un érable (Acer rubrum) et une suite de topiaires d'if (Taxus baccata) dont les bases carrées sont surmontées de cônes angulaires. Dans la cour au nord du corps de logis, alignement de topiaires de buis (Buxus sempervirens) taillés en boule ou en cône évasé et de topiaires d'if à deux étages (Taxus baccata). Le long des murs s'accrochent de nombreux fruitiers palissés.Au nord des dépendances, à l'emplacement d'une ancienne charmille, allée de hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). A l'est des dépendances, un cèdre bleu (Cedrus atlantica 'Glauca'). A l'ouest, une vaste zone d'intérêt forestier regroupe des essences indigènes. Quelques beaux sujets dominent toutefois l'ensemble : un frêne commun (Fraxinus excelsior), un cèdre bleu (Cedrus atlantica 'Glauca') et quelques hêtres pourpres (Fagus sylvatica 'Atropurpurea').

Potager : D'après la carte de Ferraris et une photographie du début du XXe siècle, le site de l'abbaye était en majeure partie occupé par des espaces potagers. Au sud, au-delà d'une petite zone paysagère s'organisait un vaste espace compartimenté en carrés de culture réservés à la culture légumière. Dans l'Entre-Deux Guerre, ce potager disparaît complètement au profit d'un aménagement paysager. Au nord, un autre espace de culture est divisé en son centre par une haute charmille. A l'ouest de celle-ci, un vaste verger est toujours ponctué de quelques vieux sujets tandis qu'à l'est quelques sections de haies de buis signalent des parcelles de culture abandonnées. Récemment transformée en prairie, la vaste zone nord - où la charmille a été remplacée par une allée de hêtre pourpre - conserve une ancienne faisanderie en brique transformée en chenil et une serre en mauvais état destinée à la culture de la vigne. Adossée au mur sud-ouest des dépendances se dressait jusqu'en 1910 une seconde serre à vigne.

L'eau : Dans la cour, non loin du porche menant au jardin nord, petit bassin trapézoïdal en pierre.

État de conservation : Fondée en 945, l'abbaye subit de nombreux dégâts durant et après la Révolution française. En 1793, un incendie ravage complètement l'église abbatiale et de nombreux bâtiments conventuels. 1820 et 1822, la suppression des ruines permet un agrandissement des jardins vers le sud. Une partie du jardin potager illustré par Remacle Leloup est traitée en jardin d'agrément constitué d'îlots de gazon ponctués d'arbres solitaires dont un remarquable épicéa et un tulipier toujours présents ainsi que quelques alignements de tilleul. En 1860, le tracé de la ligne ferroviaire Givet - Dinant scinde désormais la propriété. Des passerelles permettent de rejoindre le parc paysager et boisé dominant le site à l'ouest. En 1901, le palais abbatial installé en bord de Meuse est agrandi au sud provocant la disparition d'une serre à vigne adossée (1905). Après 1947, quelques bâtiments annexes et conventuels sont supprimés. Du site abbatial d'origine ne subsistent plus qu'une partie du bâtiment conventuel du XVIIIe siècle à l'est et quelques annexes de la ferme au nord.Dans l'Entre-Deux-Guerres, le vaste jardin potager au sud est entièrement réaménagé en jardin d'agrément. Au nord, la longue allée de charme qui partage l'autre espace de culture est remplacée par une allée de hêtre pourpre. A l'ouest de cette allée, le verger comprend toujours quelques vieux fruitiers hautes tiges dépérissants, tandis qu'à l'est les surfaces légumières encore partiellement exploitées sont toujours divisées en carrés de culture bordés de haies basses de buis. Une ancienne serre à vigne en mauvais état est promise à la disparition.

Maintenance : Considérablement simplifié au fil des années et principalement au début du XIXe siècle, le parc est soigné. Les zones paysagères - autrefois potagères - reçoivent tous les soins nécessaires. De nombreux arbres sont arrivés à maturité. Dès lors, il importe de mettre en oeuvre un programme de replantation de manière à garantir l'avenir du parc dans le respect de ses qualités paysagères.

Documents iconographiques

Vue aérienne depuis le nord-est. Photographie, éd. Nels, après 1950. © Inventaire des parcs et jardins historiques de Wallonie

Les dépendances et la tour-colombier de l'abbaye avant 1914. © IRPA

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 119/2

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 53/7 (Hastière - Lavaux) Impr. coul. 1934

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 53/7

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 53/7/4

Iconographie

Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Ancienne abbaye Notre-Dame de Waulsort. Dessin à l'encre de Remacle Leloup, 1738 au plus tard.
VASSE Abraham-Jacques, La province de Namur pittoresque ou vues des châteaux, des sites pittoresques, des ruines et des monuments de la province, dessinées d’après nature. Lithographiées par Lauters, Fourmois, Ghémar, Kindermans, Bruxelles-Paris, [1844].

Bibliographie

BAUDOUIN Jean-Claude et de SPOELBERCH Philippe, Arbres de Belgique. Inventaire dendrologique 1987-1992, s.l., 1992, p. 459.

Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 2, t. 22, p. 690-693.

Recensement des arbres et haies remarquables de Wallonie, Ministère de la Région Wallonne.

Informations administratives

Intitulé du classement : Site

Éléments classés : alentours du château

Arrêté : 1989-10-23

Publié : oui

Superficie : 10 hectares dont 2 hectares de parc

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau

Date de création de la notice : 2001-12-31

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : fermé au public

Classement : Site

Type de jardin : Mixte