Identification et description
Nom du jardin Parc du Château de Weillen
Date de création fin du XVIIIe siècle; deuxième quart du XIXe siècle (pavillon du potager), vers 1850; XXe siècle
Province Namur
Arrondissement Dinant
Commune Onhaye
Coordonnées rue du Château, 15523, Weillen
Localisation Latitude : 50.260563
Longitude : 4.824262900000008

Historique

Dominant le village de Weillen, le château est implanté à mi-hauteur d'un versant en pente douce. Le vaste complexe en brique et pierre des XVIIIe et XIXe siècles intègre quelques éléments traditionnels plus ancien du XVIIe siècle. C'est à cette époque que la seigneurie de Weillen est vendue au maître de forges dinantais Michel d'Auxbrebis. L'ensemble revient en 1736 à Jean-Dominique de Moniot qui fait construire l'aile orientale du château. Le bien passe ensuite aux Wilmet qui, dans le dernier quart du XIXe siècle, remanient une dernière fois le complexe pour lui donner son apprence actuelle avant d'échoir à la famille de Giey. Au fil du temps, l'ancienne seigneurie perd son caractère défensif, ses douves, son pont-levis et ses tours d'angle. Selon le plan de 1684, le château est dès cette époque accompagné de jardins réguliers. Distribué autour d'une cour, l'ensemble castral est bordé au nord et à l'ouest de douves au-delà desquelles s'étendent des vergers. A l'est, le chemin d'accès à la demeure est bordé sur son flanc nord par un jardin étagé sur tois terrasses. lLes deux terrasses supérieures, de dimensions similaires, sont agrémentées de parterres de gazon disposés selon un plan cruciforme à partir d'un petit bassin central. Sur la terrasse inférieure, le jardin est plus vaste et animé d'un jet d'eau. Trois courtes volées d'escalier axiales relient les niveaux, rejoignant une petite chambre de verdure au sommet. Un grand plan d'eau rectangulaire borde le côté oriental de la terrasse médiane. Au-delà des terrasses, une longue allée conduit à un espace boisé coupé d'allées en croix. C'est certainement ce jardins en terrasses, accompagnés d'un verger enclos, que décrit Saumery lors de sa visite des lieux vers 1738 : « On aborde cette Maison par un belle Avenüe, qui continuée autour du Jardin, conduit à un charmant Bosquet, comparti en Alées de Charmilles parfaitement entretenües. On y entre au Levant et au Midi par deux Portes cochères, qui menant dans la Cour où est le logement du Seigneur (…) Le Château moderne, qui vient d'être achevé, est dans une nouvelle Cour, et parallèle à un beau Jardin en terrasses à trois étages, où l'on monte par des escaliers de pierre en suivant la même Alée, qui aboutit à un Pavillon saillant hors du Château dont les murs de pierre, ainsi que ceux des terrasses, sont garnis de beaux Espaliers. La dernière terrasse contient une Alée qui par des grilles se joint à celles qui forment les Avenuës et le Bosquet, et à d'autres Alées de tilleuls qui sont d'un bel éfet (…) Outre le Jardin composé de trois terrasses, dont j'ai parlé, il y en a un second très grand, placé dans le Valon au milieu d'une belle prairie Quarrée entourée de bons murs garnis d'Espaliers de toutes sortes d'arbres fruitiers (…) ». Vers 1850, un parc paysager est créé tout en maintenant certains éléments des jardins anciens : allées, bassin, plan d'eau, murets et grilles de la cour d'honneur, potager emmuré. Le modelé du terrain est adouci, les contours du plan d'eau deviennent plus souples et une petite grotte est adjointe en amont. Les terrasses et l'escalier de la cour d'honneur sont supprimés au profit d'un terrain en pente douce poncté de parterres de gazon aux formes arrondies. Des plantations de hautes tiges (notamment des tulipiers et des hêtres pourpres) soulignent le caractère paysager du site. Quelques éléments insolites sont amnénagés dans la zone boisée au nord : un belvédère depuis lequel la vue plonge vers la vallée de la Molignée, plusieurs chapelles, une charmille formant un petit théâtre de verdure ponctuent les sentiers de promenade établis sur les axes des anciennes allées. Dans le deuxième quart du XIXe siècle, le potagere st doté d'un petit pavillon carré en brique et pierre, probablement à usage d'orangerie. A la même époque, la façade sud du château est remaniée et précédée d'un petit jardin bordé par un muret de soutènement, rehaussé d'une haie et de quelques topiaires d'if. Sur l'axe de l'entrée, le mur

Description

Éléments architecturaux : Le corps de logis est précédé d'une courte terrasse bordée par un mur de soutènement en moellons de calcaire. Les dépendances comprises dans l'aile ouest forment une suite de constructions en brique et pierre, couvertes de bâtières d'ardoise, abritant remise à voitures et communs. L'ensemble est clôturé vers l'ouest par des dépendances agricoles disposées autour d'une cour pavée. Un mur bas surmonté d'une grille isole la cour d'honneur du parc. A l'extrémité du potager emmuré, est implanté un petit pavillon du deuxième quart du XIXe siècle d'un niveau sur cave en moellons assisés et pierre de taille, couvert d'une toiture d'éternit à croupes. Percé de larges baies à linteau droit au sud et à l'est, il aurait peut-être servi d'orangerie. A proximité du plan d' eau figure une grotte de rocaille. L'extrémité ouest de l'allée de traverse s'achève brutalement sur un belvédère dont la butte est soutenue par un mur en moellons. Plusieurs chapelles édifiées entre 1807 et 1875 bordent le chemin de promenade à travers bois.

Éléments végétaux : Bordant la propriété au sud, alignement de marronnier d'Inde (Aesculus hippocastanum) et allée de tilleul (Tilia x europaea) parallèle. En façade sud du château, un gros topiaire d'if (Taxus baccata) en boule. Au nord, un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), un topiaire d'if (Taxus baccata). Dans la partie paysagère, un frêne pleureur (Fraxinus excelsior), un massif de hêtre (Fagus sylvatica). En fin de perspective vers le nord, un alignement d'arbres bordant un sentier comprend des hêtres (Fagus sylvatica) et des tilleuls (Tilia platyphyllos). A son extrémité ouest, une allée de tilleul (Tilia tomentosa) précède un ancien belvédère. Plus au nord, un massif de hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). A proximité, une plantation courbe de tilleul (Tilia platyphyllos) ceinture une chapelle datée 1875.

Potager : Situé au nord des dépendances, cet ancien espace de culture transformé en espace de loisirs, compte encore quelques couches et un pavillon carré, peut-être une ancienne orangerie. Deux vieux poiriers marquent l'entrée.

L'eau : Dans la cour d'honneur, bassin ovale en pierre animé d'un jet d'eau. Au nord-est, un ancien bassin déjà représenté sur le plan de 1684 subit un phénomène d'envasement progressif. En amont, le trop-plein d'un réservoir construit en 1913 déborde au pied d'une petite grotte décorative.

État de conservation : Les douves qui cernaient autrefois le château ont été supprimées. D'après le plan de 1684, les abords du château étaient agrémentés de jardins réguliers jusque vers 1850. A cette époque, l'ensemble est traité sur le mode paysager tout en maintenant certains éléments antérieurs tels les murs d'enceinte et certaines allées plantées. Les parterres de roses de la cour ont toutefois été supprimés. Dans le deuxième quart du XIXe siècle, le potager est complété d'un pavillon - peut-être à usage d'orangerie - récemment réhabilité en pavillon d'agrément. 1807 et 1870, plusieurs chapelles sont bâties en bordure de sentiers de promenade tracés dans la zone boisée, jadis traversée d'allées. Le bassin rectangulaire figuré sur le plan de 1684 a été transformé en plan d'eau paysager et agrémenté d'un îlot central. Une glacière existait contre le pignon oriental du château. Suite à un effondrement, elle a été comblée dans le courant du XXe siècle. Les tempêtes des années 1990 ont provoqué la chute de quelques hautes tiges dont un tulipier, des hêtres pourpres et quelques tilleuls. En 2002, plusieurs tilleulsont dû être abattus.

Maintenance : L'ensemble de la propriété bénéficie de soins réguliers. Les larges surfaces gazonnées, simplifiées depuis de nombreuses années, sont coupées et les topiaires sont taillés. Toutefois, certains arbres montrent un état sanitaire médiocre et nécessitent des soins. Les abords de la grotte mériteraient d'être dégagés et le plan d'eau en aval curé. Une restauration du belvédère et la réouverture de la percée vers la vallée de la Molignée offrirait un nouvel attrait à la promenade. Des replantations de hautes tiges permettraient de garantir le maintien du caractère paysager du parc du XIXe siècle.

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 118/3, 118/4

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 53/7 (Hastière-Lavaux) Impr. coul. 1934

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 53/7

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 53/7/2

Autre(s) source(s) cartographique(s) :
Plan du château de Weillien avec son jardin, vergers, estang et petit bois avec ces allées. Echelle de 30 toises. Plan à l'encre aquarellé sur papier, 1684 (Archives du château).

Iconographie

Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Vue du château de Weillien entre Sambre et Meuse, comté de Namur. Dessin à l'encre de R. Leloup, 1738 au plus tard.
VASSE Abraham-Jacques, La province de Namur pittoresque ou vues des châteaux, des sites pittoresques, des ruines et des monuments de la province, dessinées d’après nature. Lithographiées par Lauters, Fourmois, Ghémar, Kindermans, Bruxelles-Paris, [1844].

Bibliographie

Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 2, t. 22, p. 896-900.

Informations administratives

Publié : oui

Superficie : 15 hectares (y compris des zones boisées)

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau

Date de création de la notice : 2002-05-27

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : fermé au public

Type de jardin : À la française, Paysager