Identification et description
Nom du jardin Jardin de l'abbaye des Petites Soeurs de Bethleem
Nom ancien Abbaye N.-D. du Vivier
Nom ancien Abbaye de Marche-les-Dames
Date de création vers 1775; années 1990
Province Namur
Arrondissement Namur
Commune Namur
Coordonnées Rue Notre-Dame du Vivier, 1535024, Marche-les-Dames
Localisation Latitude : 50.4877407
Longitude : 4.958732400000031

Historique

La première mention d'un monastère cistercien dénommé Vivier Sainte-Marie apparaît en 1236. La plupart des bâtiments réguliers - quartier abbatial et hôtellerie - sont relevés entre la fin du XVe et le début du XVIIe siècle puis reconstruits dans le courant du XVIIIe siècle à l'exception de l'église (qui sera restaurée en 1904-1905), de l'aile orientale et de l'hôtellerie. Vendu comme bien national en 1796, l'ensemble est racheté par l'Evêché de Namur. Lors de sa visite vers 1740, p. -L. de Saumery décrit les prairies riantes et fertiles qui occupent le fond de la vallée. A cette époque, on entre dans l'enceinte abbatiale par une porte monumentale - la « Porterie » - située à l'ouest. « Le Ruisseau [la Gelbressée] qui y coule lave le pié d'une grande enceinte de murailles. » Ce n'est, semble-t-il, que dans les années 1770 que son cours est canalisé en souterrain et que des jardins apparaissent clairement au sud du complexe bâti, comme l'atteste la carte de Ferraris. Des carrés de culture associés à des vergers ont subsisté à cet endroit, au moins jusqu'au début du XXe siècle, séparés de la cour par un mur de clôture auquel s'adossait une longue serre à vignes. Récemment redessinée dans le cadre d'une importante campagne de restauration du site à laquelle participe la terrasse est et ses pavillons ainsi que la Porterie, la nouvelle composition régulière tente de retrouver l'esprit d'un jardin traditionnel distribué en une suite d'espaces clos de haies taillées. Ses axes s'organisent à partir d'un bassin central répondant à l'escalier de la longue terrasse surplombant l'entièreté du jardin. Dans cette entreprise de recréation, on regrette toutefois un certain manque de cohérence dû à une sélection végétale mal adaptée. Le découpage en quatre carrés de verdure est malheureusement mal perçu depuis la terrasse en raison de l'absence de rigueur appliquée au rythme des séquences plantées.

Description

Éléments architecturaux : Elevé dans le mur de limite ouest, important porche en brique set pierre calcaire daté 1774 à la clé du portail, servant jadis d'accès à l'abbaye depuis la route de Naninne. Dénommée « Porterie », la construction de style classique de trois niveaux sous pavillon d'ardoises est marquée au-dessus du portail (en façade est) d'une dalle aux armes de l'abbesse Marie-Josèphe de Boron et, à l'ouest, d'un cartouche à la Vierge. Son état actuel résulte d'une restauration intégrale opérée en 1991-1992. Adossée au mur d'enceinte est de la propriété, longue terrasse en pierre calcaire dominant l'ensemble des jardins. Accessible par un escalier axial à volée double et montées convergentes - dont le massif raidi de pilastres abrite une pièce fermée -, la terrasse est couronnée d'un garde-corps métallique où les panneaux alternent avec de courts pilastres en pierre ouvragée. L'ensemble est cantonné de deux élégants pavillons identiques, édifiés en 1781 sous l'abbatiat de Marie-Josèphe de Boron. De plan carré, en briques et pierre calcaire sur une haute assise de moellons, ils sont couverts d'une toiture d'ardoises à la Mansart dont la corniche déborde à l'arrière, au-dessus du mur d'enceinte. Terrasse et pavillons ont été entièrement reconstruits à l'identique en 1995.

Éléments végétaux : Au centre du jardin, le bassin circulaire est entouré de quatre segments courbes de haie de charme (Carpinus betulus). De part et d'autre de ce cercle planté, vers le nord et le sud, allée plantée de haies de troène (Ligustrum ovalifolium). Bordant le mur d'enceinte ouest, au-delà de la Porterie, alignement simple de tilleul (Tilia x europaea). Perpendiculaires à cet ensemble, contre-allées de noisetier (Corylus avellana) en port libre. Dans l'axe de la « Porterie », petites tables taillées mêlant le noisetier, le cornouiller, le fusain et le genêt. Les différents espaces enherbés clos de haies sont plantés de fruitiers en variétés et d'âges différents.

Potager : Au nord-ouest du complexe abbatial, carrés de culture aujourd'hui laissés à l'abandon. Initialement, le jardin potager se situait au sud des bâtiments où il occupait l'entièreté de la surface intra-muros. A la fin du XIXe siècle, une très longue serre à vignes séparait encore les cultures de la cour du Vivier.

L'eau : Occupant la plus grande partie de l'actuelle cour d'honneur, grand bassin de maçonnerie à margelle en dalles de pierre calcaire dont le dessin est typique des bassins décoratifs du XVIIIe siècle. Le bord sud du vivier est constitué d'un muret en moellons coiffé d'un couvre-mur en calcaire en léger surplomb de la margelle. Trois courts piliers surmontés de petits amortissements décoratifs en marquent les angles. Au centre du nouveau jardin, axé sur l'escalier de la grande terrasse, bassin circulaire à margelle en calcaire inscrite à fleur de sol. A côté de la « Porterie » et adossé au mur d'enceinte, bassin carré à usage domestique, alimenté par une source située hors de l'enceinte. Dans le jardin, proche de l'escalier de la terrasse, regard aménagé de quelques marches en calcaire donnant accès au cours canalisé du ruisseau de la Gelbressée dont le parcours traverse le jardin en souterrain sous une voûte maçonnée. Une dalle gravée marque l'entrée du regard portant l'inscription : « Ecoutez moi et grandissez comme la rose plantée en bord d'un cours d'eau, Siracide 39. »

État de conservation : Une importante campagne de restauration, entreprise 1991 et 1995 sous la direction de l'architecte Christian Dejardin, a été conduite sur la grande terrasse et ses deux pavillons ainsi que sur la « Porterie ». Ces constructions ruinées ont été intégralement rebâties à l'identique. Parallèlement, le jardin situé au pied de la terrasse a été redessiné autour d'un bassin central. Le seul élément décoratif préservé du XVIIIe siècle est le grand bassin régulier de l'actuelle cour d'honneur appelé vivier.

Maintenance : Des soins strictement minimum sont apportés à la taille des haies et à l'entretien des circulations en dolomie.

Documents iconographiques

La grande terrasse cantonnée de ses cabinets de maçonnerie. © Inventaire des parcs et jardins historiques de Wallonie

Ancien vivier au centre de la cour d'honneur. Cliché G. Focant © Service Public de Wallonie (SWP)

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 136/1

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 47/4 (Champion) Impr. coul. 1890

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 47/4

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 47/4/4

Iconographie

Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Abbaye de Marche-les-Dames. Lithographie In : VASSE Abraham-Jacques, La province de Namur pittoresque ou vues des châteaux, des sites pittoresques, des ruines et des monuments de la province, dessinées d’après nature. Lithographiées par Lauters, Fourmois, Ghémar, Kindermans, Bruxelles-Paris, [1844].
Vue générale depuis le sud-est, avant la transformation de l'église par l'architecte Lange en 1904-1905. Photographie. In : TOUSSAINT Jacques, (dir.), Les cisterciens en Namurois, XVIIIe – XXe siècle, Namur, 1998, p. 164.

Bibliographie

DE GROOTE Christine, Le guide des jardins de Belgique, Bruxelles, éd Racine, 1995, p. 196.

DE SAUMERY Pierre-Lambert, Les délices du Païs de Liège, Liège, 1738-1744, t. IV, p. 297-298.

Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 5, t. 1, p. 405-410.

TOUSSAINT Jacques (dir.), Les cisterciens en Namurois, XVIIIe - XXe siècle, Namur, 1998, p. 164-169.

Informations administratives

Intitulé du classement : Monument

Éléments classés : murailles

Arrêté : 1969-01-22

Publié : oui

Superficie : non communiquée

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin

Date de création de la notice : 2000-04-26

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : fermé au public

Classement : Monument

Type de jardin : À la française