Identification et description
Nom du jardin Parc du Château « La Neuve Cour »
Date de création 1852; 1910 (allée d'accès)
Province Namur
Arrondissement Namur
Commune Assesse
Auteur/ Créateur Charles-Henri Petersen (1792-1859), paysagiste d'origine allemande (1852)
Coordonnées La Neuve Cour, 35334, Florée
Localisation Latitude : 50.379271
Longitude : 5.085025900000005

Historique

L'actuel château de la Neuve Cour a été édifié vers 1850 par l'architecte Vierset-Godin (1824-1891). L'important volume rectangulaire en briques et pierre calcaire présente en façade sud une semi-rotonde sous dôme dotée, au bel étage, d'une balustrade en pierre. Il semble qu'un belvédère avait initialement été aménagé au sommet de la rotonde, offrant des vues longues en direction du grand étang, tandis qu'une serre était accolée au pignon ouest là où apparaît aujourd'hui une annexe en briques. Le parc est l'oeuvre du paysagiste d'origine allemande Charles-Henri Petersen (1792-1859) dont il constitue un témoignage important avec les parcs des châteaux de Bierbais à Hévillers, de Warfusée à Saint-Georges-sur-Meuse ainsi que le parc de Mariemont. Un dessin aquarellé et signé, projeté en mai 1852, apporte la preuve de la fidélité avec laquelle le projet a été mis en oeuvre à l'exception toutefois du second étang projeté qui a rapidement disparu. Depuis le château implanté en position dominante, de larges surfaces enherbées plantées de quelques arbres isolés descendent en direction du grand plan d'eau de deux hectares et de sa belle île arborée. Les berges de l'étang, libres de plantation, se lisent avec précision dans les prés de fauche, valorisant leurs courbes harmonieuses. Une longue promenade en boucle relie le château à l'étang creusé en contrebas dont elle borde les berges. Au-delà, des aménagements récents incluant deux étangs prolongent le parc vers le sud. Au niveau du château, une seconde promenade relie le verger, le potager emmuré, la ferme et ses dépendances. Traversant des massifs arborés, celle-ci ménage de courtes échappées sur les prairies ponctuées de longues barrières de bois surmontées de jolies silhouettes animalières en métal découpé. Le grand parc au tracé élaboré et à la composition équilibrée intègre une palette végétale relativement sobre, se distinguant en cela des parcs pittoresques et des jardins de collection en vogue à la même époque.

Description

Éléments végétaux : A l'entrée de la propriété, longue allée courbe de hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea') plantée en 1910, contournant l'ancien complexe agricole pour rejoindre l'assiette du château. A l'ouest de celui-ci, large perspective cadrée entre deux alignements de hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), d'aménagement plus récent. Les grands massifs arborés qui constituent le parc sont plantés en majorité de hêtre et de chêne. En partie haute du parc (au nord-est), les promenades ombragées circulant à travers ces massifs sont encore ponctuellement bordées de plantations de symphorine (Symphoricarpus orbiculatus) et de syringa (Philadelphus coronarius). Au milieu des années 1980, l'îlot du grand étang a été planté sur son pourtour de groupes de rhododendron (Rhododendron hybride) en variétés. Au nord-est du château, grand verger de forme ovale enserré à l'intérieur d'une couronne végétale mixte. Replanté à plusieurs reprises depuis sa création et réorganisé selon une trame de plantation différente, cet espace comprend une importante sélection d'arbres à fruits à noyaux associés à des groupes de châtaignier (Castanea sativa) et de noyer (Yuglans regia).

Potager : En contrehaut du verger, grand ensemble potager défini par un haut mur d'enceinte en brique intégrant deux petits logis initialement destinés au jardinier et au personnel de maintenance. Son plan singulier s'inscrit dans un polygone irrégulier dont le plus long côté (au sud) est percé d'un portail d'entrée. Les huits parcelles de culture délimitées par des lignes de fruitiers, précisément représentées sur le plan de Petersen de 1852, ont cédé la place à une culture de jeunes plants forestiers destinés au reboisement. Les deux façades intérieures des petites maisons, autrefois aveugles de manière à éviter toute distraction aux jardiniers durant leur travail, ont récemment été percées de fenêtres.

L'eau : En contrehaut du château (au sud), vaste plan d'eau de deux hectares au contour irrégulier dont les courbes appuyées lui confèrent son caractère. L'île naturellement formée avec les terres d'excavation de l'étang n'était à l'origine pas accessible. Une passerelle en bois la relie depuis une vingtaine d'années à la berge nord. A l'extrémité de celle-ci se trouvent deux petites constructions de bois : un embarcadère et une maison de pêche dotée d'un ponton. Durant plusieurs dizaines d'années, ce grand étang a fait l'objet d'une activité piscicole, condamnée il y a une dizaine d'années par l'arrivée de colonnies de cormorans. Un second étang de moindre importance avait été projeté à la suite du premier, à l'ouest. Ce dernier s'est toutefois rapidement asséché, entraînant son abandon. Par contre, au sud-est du parc, deux nouveaux plans d'eau sont aujourd'hui en voie d'achèvement.

État de conservation : A l'exception du second étang dont l'exécution a été rapidement abandonnée, l'important projet de Petersen a été fidèlement mis en place et sa composition demeure en grande partie conservée. On remarque toutefois que le tracé sur plan du verger - parfaitement circulaire - diffère sensiblement de sa configuration actuelle. Un réseau serré de plantation devait par ailleurs former un quadrillage serti dans un double anneau également planté de fruitiers. Ce mode de représentation est caractéristique de l'élégant graphisme déjà apprécié sur plusieurs plans et projets d'aménagement dressés par Petersen pour d'autres propriétés. Dans les prairies comprises le château et l'étang, on constate la disparition de la plupart des arbres isolés résultant de l'occupation continue par le bétail.

Maintenance : Le mode de composition du parc faisant principalement appel à de grandes masses arborées d'essences indigènes alternant avec de larges surfaces enherbées ne nécessite pas une gestion complexe. Par ses dimensions avoisinant les trentes hectares, le parc requiert néanmoins des travaux d'entretien importants. Ceux-ci sont complétés de récentes plantations mises en place au bord du grand étang parmi lesquelles des alignements d'érable argenté (Acer saccharinum) abritant, en sous-étage, des séquences végétales associant des arbres de fer (Parrotia persica), des cotoneasters (Cotoneaster bullatus), des viornes (Viburnum sargentiana 'Onondaga') et des groseillers (Ribes sanguineum). Enfin, des aménagements conséquents ont été entrepris depuis quelques années en partie basse de la propriété. Deux plans d'eau de caractère naturel, aux berges plantées de saule, proposent de nouveaux espaces de promenade isolés du parc ancien par de jeunes plantations où domine l'érable.

Documents iconographiques

Perspective vers le grand étang. © Inventaire des parcs et jardins historiques de Wallonie

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 137/4

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 48/5 (Gesves) Impr. coul. 1890

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 48/5

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 48/5/4

Autre(s) source(s) cartographique(s) :
Plan du parc projeté en mai 1852. Dessin aquarellé par Charles-Henri Petersen.

Commentaire(s) : Ce document peut être rapproché des autres plans et projets d'aménagement de Petersen pour les propriétés de Bierbais (1825), Warfusée (1838), Mariemont (1832) et Dhuy (1847), tant par sa grande qualité graphique que par son mode de représentation des essences arborées figurées en perspective relevée, distinguant clairement les arbres feuillus des conifères. On y reconnaît une similitude évidente dans le traitement des grands plans d'eau aux formes étirées dont les bords sont aménagés en longs chemins de promenade. Le travail de rendu des ombres portées par les arbres isolés et les masses plantées aident à la lecture du projet et à la compréhension des différents espaces projetés. Enfin, on doit relever la forme particulière du potager enclos entièrement cerné d'une frange végétale.

Iconographie

Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Château de la Neuve Cour. Aquarelle de Félix du Pont d'Ahérée, fin du XIXe siècle.

Bibliographie

Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 5, t. 1, p. 200.

SAINTENOY P., Bulletin de l'Académie royale de Belgique, classe des Beaux-Arts, 1933, t. 15, p. 150.

Informations administratives

Publié : oui

Superficie : 30 hectares

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin

Date de création de la notice : 2000-07-15

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : fermé au public

Type de jardin : Paysager