Identification et description
Nom du jardin Jardin du Centre Public d'Aide Sociale
Nom ancien Couvent des Capucins
Date de création XVIIIe siècle; milieu du XXe siècle (cloître)
Province Namur
Arrondissement Dinant
Commune Dinant
Coordonnées rue Bourgmestre Bribosia, 165500, Dinant
Localisation Latitude : 50.2598392
Longitude : 4.910060799999997

Historique

L'ancien couvent des Capucins est installé sur la rive gauche de la Meuse, en amont du faubourg Saint-Médard et en regard du centre actuel de la ville de Dinant. Edifié à partir de 1613, date de l'installation des moines capucins dans cette ville, il forme un quadrilatère en brique peinte et en pierre complété au XIXe siècle de constructions au nord et à l'ouest. Suite à la confiscation des biens de la communauté, les Capucins quittent Dinant en 1796. Au XIXe siècle, les bâtiments abritent d'abord un hôpital - l'église servant de salle des malades - puis un orphelinat et un hospice géré par les Filles de la Charité de Saint-Vincent de Paul. Le service aux malades est maintenu jusqu'en 1968 date à laquelle les quatre dernières religieuses quittent la ville. L'église dédiée à Saint-Marcoul (1615) est aujourd'hui désaffectée. En regard de l'aile méridionale du quadrilatère, s'étirent trois longues terrasses parallèles au fleuve dont les murs de soutènement en pierre parfaitement conservés marquent l'étagement des jardins. Ces structures ont été mises en place par les moines Capucins peut-être dès le XVIIe siècle.Le seul document montrant les jardins est la carte de Ferraris qui en présente déjà un état tardif vers 1770. A cette époque, deux pavillons sont présents en limite sud de la propriété. Ceux-ci ont disparu comme les circulations et l'ensemble du décor végétal. Aujourd'hui, de longues parcelles gazonnées constituent le seul décor des jardins sur lesquelles figurent deux serres restaurées dont l'une rapportée sur la terrasse inférieure. Trois arbres isolés à proximité des façades et du volume de dépendance indiquent une plantation du début du XXe siècle. Cet espace a fait l'objet de remaniements successifs touchant ses ouvrages de soutènement, ses escaliers et rampes d'accès.Dans le cloître - conservé dans un état du XIXe siècle - subsiste un petit jardin de conception originale, composé de haies de buis au dos arrondi formant un dessin dynamique de nature peut-être symbolique. Malgré la perte de son organisation ancienne et des deux pavillons attestés vers 1770, les jardins subsistent sur leur emprise originelle et bénéficient toujours d'une situation privilégiée en franc bord de Meuse et, au-delà, de vues sur la ville ancienne de Dinant et sur la rive droite du fleuve.

Description

Éléments architecturaux : De longs murs en moellons de calcaire soutiennent trois niveaux de jardins en terrasses parallèles à la Meuse. Une volée d'escalier interrompt le mur en son centre, reliant les deux niveaux inférieurs. Au pied de la façade sur jardin, une rampe récente permet de rejoindre le bord du fleuve. A son sommet, deux courts piliers en calcaire sommés d'amortissements rapportés ponctuent l'accès au jardin. Au pied de la façade de l'aile méridionale, le sol est couvert sur quelques mètres de briques à parquetter formant un motif naïf en forme de coeur . A l'extrémité sud de la deuxième terrasse subsiste une glacière sous tertre à cuve ovoïde en brique sous voûte avec ouverture de chargement au nord. L'entrée ménagée dans le mur de soutènement conduit à la cuve par un couloir coudé. Deux longues serres sont toujours en activité. La plus ancienne, adossée au mur de soutènement de la terrasse médiane, est réservée à la culture de la vigne; un pignon en brique et un mur bas en pierre et brique soutiennent une verrière neuve constituée de carreaux rectangulaires en verre plat.La seconde serre, établie sur la terrasse inférieure perpendiculairement à l'axe du jardin, est réservée aux semis et aux multiplications de plantes annuelles. La serre en berceau à châssis métallique a été entièrement restaurée.

Éléments végétaux : Au pied de l'aile méridionale des bâtiments, un robinier (Robinia pseudoacacia) au large tronc occupe le centre d'un petit espace carré emmuré. En contre-haut, de part et d'autre du volume de dépendance isolé de l'ensemble bâti (actuelle remise pour le matériel de jardinage) : à gauche, un haut châtaignier (castanea sativa) présentant une couronne arrondie et de longues branches retombant sur le sol; à droite, un magnolia (Magnolia x soulangiana). Surplombant le tertre de la glacière, groupe de quatre tilleuls. Une haie double de cornouiller mâle (Cornus mas) délimite la terrasse supérieure sur toute sa longueur. Quelques fruitiers palissés subsistent contre le mur de la terrasse inférieure. Le jardin du cloître est constitué de longs segments courbes de buis (Buxus sempervirens) taillé incluant quatre anneaux étirés de formes différentes autrefois plantés de rosiers polyenthas. Ces motifs organiques forment une petite composition singulière.

État de conservation : Le dispositif en terrasses relève d'un aménagement ancien par les moines capucins au XVIIIe siècle voire peut-être antérieurement. Sur la carte de Ferraris, le jardin est traversé par un axe longitudinal séparant des compartiments de culture. Son extrémité sud est ponctée de deux pavillons de plan rectangle dont l'un sur l'axe. Ces architectures ont entièrement disparu. La glacière conservée semble occuper l'emplacement d'un de ces pavillons. Les longs murs de soutènement des jardins en terrasses ont été maintenus en bon état. Par contre, les petits ouvrages d'art et de soutènement situés à proximité des façades méridionales du complexe montrent d'importants remaniements tardifs dans cette zone de circulation.

Maintenance : Les terrasses présentent de longues surfaces gazonnées parfaitement tondues. Les haies de cornouiller sont taillées avec précision. Le jardin du cloître offre un état peu soigné : des pieds de buis sont manquants, les passe-pieds ne sont plus revêtus de gravier, les rosiers ont disparu. Enfin, des arbustes malvenus le long des murs perturbent l'ordonnance de ce petit jardin singulier.

Documents iconographiques

Vestiges des longs jardins étagés en bord de Meuse. © Inventaire des parcs et jardins historiques de Wallonie

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 118/4

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 53/8 (Dinant) Impr. N/B 1899

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 53/8

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 53/8/1

Bibliographie

DE SAUMERY Pierre-Lambert, Les délices du Païs de Liège, Liège, 1740, t. 2, p. 268.

Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 1, t. 22, p. 418-420.

PACCO Maïté, Les bâtiments du CPAS : quelques notes d'histoire, Centre public d'aide sociale, Dinant. Note dactylographiée, s.d.

Informations administratives

Intitulé du classement : Site

Éléments classés : jardin

Arrêté : 1978-12-06

Publié : oui

Superficie : moins d'1 hectare

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin

Date de création de la notice : 2002-03-06

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : fermé au public

Classement : Site

Type de jardin : À la française