Identification et description | |
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Nom du jardin | Parc du Château de Wagnée |
Date de création | première moitié du XVIIIe siècle; 1804-1808; vers 1824; vers 1865; début du XXe siècle |
Province | Namur |
Arrondissement | Namur |
Commune | Assesse |
Auteur/ Créateur | Félix du Pont d'Ahérée, propriétaire (vers 1865) |
Auteur/ Créateur | Casimir de Modave, propriétaire (vers 1824) |
Coordonnées | Rue de Wagnée, 85334, Florée |
Localisation | Latitude : 50.37906570000001 |
Longitude : 5.067629200000056 |
Le château de Wagnée est construit au milieu du XVIIe siècle sous la forme d'un quadrilatère flanqué de tours d'angle carrées. De cet ensemble, on ne conserve que l'aile nord et ses deux tours surplombant un bassin. L'aspect actuel de la façade principale (sud), en briques et pierres calcaires, résulte des transformations opérées au XIXe siècle puis encore au XXe siècle lors de la suppression des rotondes aménagées l'une en volière et l'autre en jardin d'hiver (1856), et de la galerie vitrée qui reliait ces deux édicules. La façade arrière (nord), élevée sur un haut soubassement biseauté en moellons calcaires plongeant dans l'eau du bassin, présente un avant-corps sous la forme d'une grosse tour semi-circulaire, percée d'une porte donnant sur un petit balcon. L'organisation du parc actuel résulte des modifications successives apportées au XIXe siècle par les familles de Modave et d'Ahérée, sur un site plus ancien. La description des jardins que dresse Saumery en 1743, nous laisse penser que ceux-ci ont déjà atteint un état de maturité et que certains aménagements et plantations ont donc dû être mis en place au XVIIe siècle. Dans son « Histoire du château de Wagnée », Félix du Pont d'Ahérée mentionne en effet qu'en 1790 « les troupes autrichiennes coupèrent l'allée de charmille plantée par Jean de Berlo au début du XVIIe siècle ». Au milieu du XVIIIe siècle, celle-ci forme « une magnifique Avenue de gros ormes et Faux, de deux mille deux cens piés de long [environ 730m] sur vingt-huit de large [environ 7m] : elle forme un Berceau de plus de quatre-vingt piés de haut [environ 27m], impénétrable au soleil. Cette Avenue, qui est à perte de vûe, est cotoiée de Prairies et d'un Labirinthe : son Entrée est taillée en Portique. Vers le milieu de l'Avenue on trouve un grand Berceau ovale (...) Avec un beau Gazon au milieu et des Sièges semblables. Au bout de l'Avenue, il y a une Etoile formée de cinq Alées (...) ». Au pied de la façade principale, « il y a un Etang, ou une Nappe d'eau (...) ou règne de trois côtés une Alée plantée de cornouillers en piramide, ornée de trois Berceaux ombragés par des maroniers, qui lui sert de digue. A côté est un beau Jardin potager rempli d'Espaliers (...) De la Cour, on entre dans un beau Parterre planté d'Ifs en piramides avec des Berceaux de charmille très épais (...) Au Sud, il y a plusieurs terrasses les unes sur les autres, qui sont autant de Parterres et de Jardins avec des Espaliers et des Arbres fruitiers en piramide, dans lesquelles il y a une Grotte. Ce Parterre est séparé par un Fossé de pierre de taille, où il y a une Fontaine qui coule dans l'Etang. Au delà du Fossé est une plate-forme plantée de tilleuls entrelacés d'Ifs [actuelle roseraie] : on y passe sur un Pont fermé par une Porte de fer. » La description de Saumery permet de comprendre qu'à l'époque un fossé et une lourde porte séparaient les parterres proches du château de la grande allée en berceau, du labyrinthe et des chemins en étoile tracés à l'extrémité est du parc. Dans cette partie du parc - la plus ancienne - on ne conserve que quelques traces de cheminements sous couvert de hautes futaies de part et d'autre de la longue allée de tilleul. Dans les années 1900, en regard de la façade sud du château toujours cantonnée des deux rotondes édifiées en 1856, est créée une ample composition décorative organisée autour d'un bassin à margelle chantournée. Cette création intègre de nombreux parterres découpés, certains en gazon, les autres plantés de vivaces et d'annuelles en tapis, sertis dans un entrelac de chemins engravillonnés. Une suite de vases sur pied, complétée de quatre hauts vases en treillage destinés à recevoir des plantes grimpantes, ponctue la composition. De nombreuses plantes d'orangerie, en pot ou en caisse, sont disposées tout le long de la façade. De cet ensemble, seuls subsistent le bassin central et les bases carrées en calcaire sur lesquelles reposaient les vases en treillage.
Éléments architecturaux : Interrompant le mur d'enceinte au sud-est, chapelle du XIXe siècle, en moellons de grès sous toiture à deux versants et clocheton, dédiée à Notre-Dame de la Salette. Bien qu'accessible depuis la route, l'édifice présente sa façade la plus décorative côté parc. L'entrée de la propriété (au sud) est marquée par la présence de quatre piliers carrés à bossage, couronnés d'un entablement mouluré supportant un amortissement décoratif au caractère singulier. Des grilles en fer forgé à lancettes relient les piliers, les deux panneaux centraux étant ouvrants.
Éléments végétaux : A proximité du chemin d'accès, groupe de trois séquoias géants (Sequoiadendron giganteum) dont les cîmes s'élèvent d'un massif arboré densément planté. Entre le château et la grande allée de tilleul, un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea') voisin d'un tulipier (Liriodendron tulipifera). Dans les grandes prairies en contre-bas du château, proche du bassin, un marronnier (Aesculus hippocastanum) isolé et, émergeant d'un large groupe planté, un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). En regard de la façade avant du château, reliefs d'une composition du début du XXe siècle dont seule demeure une suite de topiaires de buis (Buxus sempervirens) de formes variées.
L'eau : En contrebas de la façade arrière, grand bassin de forme asymétrique aux berges maçonnées occupant le niveau le plus bas du parc. La seule vue dominante sur ce bassin s'ouvre depuis la terrasse aménagée en roseraie à l'est du corps de logis. Depuis la grande prairie jouxtant ce bassin, un bélier hydraulique relevait l'eau de source par des canalisations jusqu'au milieu du versant sud, faisant face au château. Ce système d'adduction a alimenté, jusqu'en 1928, le bassin de fontaine occupant le centre de la composition des années 1900.
Éléments remarquables : Plantée en 1804, longue allée simple de tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphyllos) de 192 sujets, formant un coude dans sa partie médiane et présentant un élargissement circulaire dans son dernier tiers. Aujourd'hui très âgés, les tilleuls développent des couronnes particulièrement élancées qui confèrent à l'allée son caractère majestueux et unitaire malgré quelques sujets sénescents. Cette allée, établie au nord-ouest du château, conduisait anciennement à un petit bois traversé de chemins en étoile. Si celui-ci est devenu difficilement lisible, l'allée est toujours complétée latéralement de courts segments plantés perpendiculairement. Depuis près de quatre siècles, cette allée - replantée à plusieurs reprises - demeure l'élément structurant du parc.
État de conservation : L'élément le plus ancien est la longue allée de tilleul. De part et d'autre subsistent les traces des replantations effectuées vers 1865 par Félix du Pont d'Ahérée, mais dont l'organisation précise n'apparaît plus clairement. La grande zone paysagère comprise au nord du château, relève probablement de la même époque. En regard de la façade avant, on conserve les traces d'un petit jardin décoratif des années 1900. A cette époque existaient toujours les deux rotondes terminant les ailes en retour du corps de logis, l'une abritant une volière et l'autre un jardin d'hiver, ainsi que la galerie vitrée appliquée contre la façade où étaient conservés des orangers en caisse. La petite roseraie occupant actuellement la terrasse surplombant le bassin est une création des années 1950.
Maintenance : Des travaux d'entretien et des mesures conservatoires efficaces sont appliqués à l'allée de tilleul et sont menés sur la plus grande longueur de celle-ci. Un entretien courant est apporté au décor végétal faisant face au corps de logis : taille des topiaires, des gazons et des plantes couvrant les talus.
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 137/2, 137/4
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 48/5 (Gesves) Impr. coul. 1890
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 48/5
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 48/5/4
Autre(s) source(s) cartographique(s) :
Les jardins de Wagnée du temps des Sires de Poittiers.Aquarelle de Félix du Pont d'Ahérée,
n.d. [vers 1900].
Les jardins de Wagnée tels qu'ils sont en MDCCCLXXXXIV [1894]. Aquarelle de Félix
du Pont d'Ahérée, n.d. [vers 1900].
Les jardins du haut d'en bas et de l'Etoile du temps de Monsieur Casimir de Modave
[état vers 1824]. Aquarelle de Félix du Pont d'Ahérée, n.d. [vers 1900].
Commentaire(s) : Ces trois aquarelles ont été réalisées vers 1900 par Félix du Pont d'Ahérée, propriétaire durant la seconde moitié du XIXe siècle et décédé en 1907, qui les a utilisées pour illustrer son « Histoire de Wagnée ».
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Château de Wanée. Lithographie In : VASSE Abraham-Jacques, La province de Namur pittoresque ou vues des châteaux, des sites pittoresques, des
ruines et des monuments de la province, dessinées d’après nature. Lithographiées par
Lauters, Fourmois, Ghémar, Kindermans, Bruxelles-Paris, [1844].
Vues du château de Wagnée. Dessins aquarellés de Félix du pont d'Ahérée, n.d. [vers
1900] (coll. privée).
Vues du château de Wagnée. Wagnée. Album de photographies, vers 1900 (coll. privée).
DE SAUMERY Pierre-Lambert, Les délices du Païs de Liège, t. III, Liège, 1738-1744, p. 120-121.
DU PONT D'AHEREE Félix, Histoire du château de Wagnée, s.d. [vers 1900].
LAMBERT Jacques, « Evolution d'un parc du XVIIIe siècle au XIXe siècle. Le parc du château de Wagnée à Florée », Le Guetteur wallon, n° 2, 69e année, 1993, p. 51-56.
Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 5, t. 1, p. 201-202.
Recensement des arbres et haies remarquables de Wallonie, Ministère de la Région Wallonne.
Mérite le classement pour : longue allée simple de tilleul
Publié : oui
Superficie : non communiquée
Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin
Date de création de la notice : 2000-01-19
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Type de jardin : À la française