Identification et description | |
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Nom du jardin | Parc du Château de Villers-Lez-Heest |
Date de création | vers 1772; début du XIXe siècle |
Province | Namur |
Arrondissement | Namur |
Commune | La Bruyère |
Coordonnées | Chaussée de Namur-Perwez, 51-535080, Villers-lez-Heest |
Localisation | Latitude : 50.5325486 |
Longitude : 4.844179899999972 |
Depuis l'entrée principale à l'est, une longue allée de hêtre pourpre délimitant deux bosquets conduit au château. Cette ancienne seigneurie hautaine, déjà citée au XIVe siècle, est propriété de la Famille Cuvelier de 1731 jusqu'au milieu du XIXe siècle. Celle-ci a marqué l'histoire de la propriété et de ses aménagements extérieurs par la construction, en 1738, d'un nouveau château d'esprit classique en briques et pierre bleue. Précédant une vaste cour pavée, celui-ci présente un corps central rythmé de cinq travées sous bâtière d'ardoises à croupe et coyau, encadré de tourelles pentagonales du XIXe siècle, et flanqué de deux longues ailes latérales. Bordant la cour, de longues dépendances en briques sous bâtière d'ardoises abritaient autrefois des remises à voitures et des écuries. Au devant de la cour, des anciennes douves reconverties en plans d'eau rappellent qu'une enceinte défendait autrefois le château. Ce n'est cependant qu'en 1772, comme semble l'affirmer le chronogramme gravé au XIXe siècle sur les piliers d'entrée du domaine, que celui-ci est complété d'aménagements extérieurs. D'après la carte de Ferraris, la propriété était agrémentée d'une partie potagère, d'un vaste verger et de plusieurs jardins réguliers compartimentés. Ces jardins étaient prolongés par une zone boisée traversée de longues perspectives. Au début du XIXe siècle, les propriétaires entreprennent, avec l'aide d'un paysagiste anglais - dont le nom demeure malheureusement inconnu - d'importants travaux d'embellisssement du site, modifiant sensiblement le profil du terrain et transformant les jardins réguliers compris derrière le château alors que le dispositif formel en façade avant est conservé. Jadis établi en pente douce, le jardin est profondément remodelé pour donner l'illusion d'une petite vallée étroite et encaissée. Un long plan d'eau et son bras d'alimentation occupaient jusqu'il y a peu le centre de ce décor paysager. Différents sentiers de promenade enjambant des ruisseaux proposaient aux visiteurs de nombreuses scènes romantiques ainsi que plusieurs belvédères offrant des échappées plongeantes sur le parc ou sur la campagne environnante. Ces cheminements étaient ponctués de statues, de piloris et de nombreux arbres remarquables dont certains sont toujours présents. Aujourd'hui, malgré le remblayage du plan d'eau, le parc en pleine maturité conserve néanmoins son identité paysagère du début du XIXe siècle.
Éléments architecturaux : Au nord du château, datant des années 1661, bel ensemble agricole en briques et pierre bleue sur soubassement en moellons, disposé en quadrilatère autour d'une cour pavée. Encadrant la cour d'honneur, longues dépendances en brique et pierre bleue sous bâtière d'ardoise, datées 1731. Prolongeant symétriquement celles-ci vers l'est, annexes en briques et pierre bleue néoclassiques sous toiture en terrasses soulignée d'une balustrade en pierre rythmée à son sommet d'une suite de vases, pommes de pin et pyramides. Bordant les anciennes douves, ces annexes abritaient peut-être des salles de fraîcheur. En effet, le pignon est de chacune d'elles s'ouvre largement sur les douves par deux baies en plein cintre tandis que les façades sur la cour ne présentent respectivement qu'une simple porte. Marquant l'entrée de la cour d'honneur, piliers en pierre à imposte saillante supportant d'imposants vases lithiques. En vis-à-vis, à l'autre extrémité d'un pont enjambant les douves, piliers en briques surmontés d'urnes en pierre. Dans l'angle nord-ouest de la cour, tour-pigeonnier du XIXe siècle. Dans l'angle opposé, des piliers à refends en pierre ornés de vases encadrent l'accès au potager. Celui-ci est précédé d'un escalier en pierre cantonné de deux courts piliers également surmontés de vases. Le potager est séparé du parc par un haut mur de briques dans lequel est ménagée une petite orangerie. A l'angle sud-ouest de l'espace de culture, église paroissiale Saint-Georges. Inspiré de l'architecture anglaise, petit édifice néogothique en grès et calcaire construit en 1891 par l'architecte Jamar. A front de rue, l'entrée est marquée par de hauts piliers à refends en pierre sommés de deux griffons présentant les blasons des familles Pitteurs de Budingen et Cartier d'Yve, propriétaires depuis le milieu du XIXe siècle. A l'arrière du château, glacière sous voûte en briques, creusée à flanc de la colline. Au nord, le parc est délimité par un mur de soutènement en briques.
Éléments végétaux : Depuis l'entrée principale à l'est, longue allée de hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea') bordant deux bosquets délimités sur trois côtés par un alignement de hêtre vert (Fagus sylvatica). Respectivement au sud et au nord des douves encadrant l'entrée, un alignement de tilleul à feuilles cordées (Tilia cordata). Dans la cour d'honneur, quelques topiaires d'if (Taxus baccata) et de buis (Buxus sempervirens). S'accrochant aux murs des ailes du château, nombreux fruitiers palissés en palmette verrière. Bordant les deux plans d'eau au nord, alignement de tilleul commun (Tilia vulgaris) en mauvais état sanitaire. En limite du parc paysager, vestige de deux charmilles (Carpinus betulus). Dans le fond du parc (à l'ouest), alignement de tilleul commun (Tilia vulgaris) et deux châtaigniers (Castanea sativa) isolés. Dans les zones boisées, nombreux tilleuls (Tilia s.p.), frênes communs (Fraxinus excelsior) et marronniers (Aesculus hippocastanum).
Potager : Situé au sud et en contre-haut du château, vaste potager clos par un haut mur de briques au nord. Encore partiellement utilisé et cultivé à l'ouest, il a conservé son tracé en croix. Les chemins, bordés de haies basses de buis, sont doublés par des fruitiers conduits en contre-espaliers. Le mur est garni de nombreux fruitiers en espaliers de formes diverses et anciennes. Jadis un petit puits alimentait le potager. Précédant cette partie, un complexe de serres est toujours utilisées pour la culture des fleurs et de la vigne. Plus au nord, un petit plan d'eau en « L » servait probablement jadis de vivier. Prolongeant le potager au sud, un vaste verger comprend encore de nombreuses hautes tiges fruitières.
L'eau : Rythmant l'axe nord/sud, suite de quatre bassins réguliers maintenus dans des berges en pierre; les deux premiers (au sud) - subsistance des anciennes douves - sont disposés dans l'axe du château et encadrent l'accès à la cour d'honneur. Dans le potager, petit vivier en « L ». Au nord-ouest, dissimulée dans un bosquet, source précédant un petit plan d'eau alimentant les différents bassins. Dans la partie paysagère du parc, long et sinueux plan d'eau remblayé mais dont le tracé au sol reste marqué par la présence de portions de berges.
État de conservation : Comme le montre la carte de Ferraris, un ensemble de jardins réguliers agrémentait les abords du château dans les années 1770. La cour d'honneur était occupée en son cpar un bassin, aujourd'hui disparu; celui-ci a fait place à un parterre de gazon rehaussé de topiaires. Alentours, le potager, le verger, les différents plans d'eau et les parcelles de culture divisées par des chemins rectilignes demeurent inchangés. A l'arrière du château s'étirait une composition régulière constituée de quatre parterres précédant une large zone boisée traversée de chemins dont l'extrémité ouest est marquée par un tracé rayonnant. Au début du XIXe siècle, les jardins réguliers à l'ouest sont supprimés au profit d'un parc paysager. Toutefois, quelques éléments anciens subsistent notamment des sections des charmilles qui bordaient la propriété au nord et au sud. Le long plan d'eau central, étroit et sinueux, ainsi que son bras d'alimentation ont été asséchés pour des raisons sanitaires. A la fin des années 1990, un des piloris en fond de propriété a été volé.
Maintenance : La propriété bénéficie de tous les soins nécessaires à sa conservation. De nouvelles plantations assurent déjà la pérennité du parc. Toutefois, les cheminements en sous-bois et les charmilles bordant la propriété au nord et au sud mériteraient un entretien plus régulier et les plans d'eau un nettoyage conséquent. Les tilleuls en ligne bordant les plans d'eau au nord sont aujourd'hui sénescents.
Extrait de la Carte de Ferraris, éd. Du Crédit communal de Belgique, planchette 115/4. © Inventaire des parcs et jardins historiques de Wallonie
Château de Villers-Lez-Heest, commune de Warisoulx, canton de Dhuy appartenant à M. le Baron de Cuvelier de Warisoulx. Lithographie de T. Fourmois d'après un dessin de A. Vasse, [1844]. © Inventaire des parcs et jardins historiques de Wallonie
Un des deux bassins carrés précédant la cour d'honneur. Cliché G. Focant © Service Public de Wallonie (SWP)
Etang créé dans la première moitié du XIXe siècle. Cliché G. Focant © Service Public de Wallonie (SWP)
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 115/4
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 47/3 (Namur) Impr. coul. 1902
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 47/3
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 47/3/2
Château de Villers-lez-Heest. Lithographie In : VASSE Abraham-Jacques, La province de Namur pittoresque ou vues des châteaux, des sites pittoresques, des ruines et des monuments de la province, dessinées d’après nature. Lithographiées par Lauters, Fourmois, Ghémar, Kindermans, Bruxelles-Paris, [1844].
BOUVIER E., Le miroir de la Hesbaye, Tournai, 1970, p. 144 et 148.
Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 5, t. 2, p. 795-796.
Recensement des arbres et haies remarquables de Wallonie, Ministère de la Région Wallonne.
Intitulé du classement : Site
Éléments classés : parc et alentours du château; Monument : murs des douves, deux piloris dans le parc
Arrêté : 1974-10-04
Publié : oui
Superficie : 6 hectares
Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau
Date de création de la notice : 2000-04-03
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Classement : Site
Type de jardin : À la française