Identification et description | |
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Nom du jardin | Parc du Château de Brumagne |
Date de création | début du XVIIIe siècle ; première moitié du XIXe siècle |
Province | Namur |
Arrondissement | Namur |
Commune | Namur |
Coordonnées | Chaussée de Liège, 10515100, Lives-sur-Meuse |
Localisation | Latitude : 50.4783836 |
Longitude : 4.967909700000064 |
Au Moyen-Age, la seigneurie foncière de Brumagne relève de la principauté de Liège jusqu'en 1500 lorsqu'elle devient seigneurie hautaine du comté de Namur. Le château est élevé au début du XVIIIe siècle (aile ouest) sur la rive droite de la Meuse, face aux rochers de Marche-les-Dames, par la famille de Marbais. Il est modifié une première fois vers 1760-1770 par l'ajout d'une aile nord dotée de deux avancées vers le fleuve puis, au XIXe siècle, par l'allongement de l'avancée nord-est. Dans les années 1920, un pavillon est accolé à l'angle sud-est et un perron à double volée d'escaliers, souligné d'un garde-corps en fer forgé, est adjoint à façade nord. Depuis le XVIIIe siècle et jusqu'à cette époque, l'entrée de la propriété se trouvait du côté de la rivière comme le montre bien la vue peinte par Mlle Dumonceau de Berghendael en 1934. Celle-ci a par la suite été déplacée vers l'ouest. Dès le début du XVIIIe siècle, le château est doté d'un complexe de jardins clos comprenant, en bord de Meuse, un long jardin régulier et, derrière les dépendances, un vaste potager-verger. Seul ce dernier est évoqué par Saumery en 1740. La distribution de ces jardins est clairement visible sur la carte de Ferraris (années 1770) et sur une carte aquarellée d'un étonnant jeu de lotto du XVIIIe siècle qui, toutes deux, font apparaître les murs d'enceinte de la propriété surmontés, côté Meuse, de deux hauts pavillons sur la gauche du château déjà transformé. A l'intérieur du jardin figure un large berceau de verdure tandis que derrière le château apparaît le portail d'entrée sud. Une lithographie réalisée d'après un dessin d'A.-J. Vasse pour « La Province de Namur pittoresque » éditée en 1844, consigne un deuxième état du parc. Un petit temple circulaire sous coupole, profitant des vues de la Meuse, se détache sur des plantations rapprochées de grands arbres occupant le périmètre de l'ancien jardin décoratif. La partie ouest du parc qui comprend aujourd'hui le grand dispositif paysager n'apparaît pas sur la lithographie. Or, cet espace a été planté dès le début du XIXe siècle comme l'atteste l'âge des sept hêtres pourpres plantés en cercle et du grand tulipier. Depuis le portail ouest, on aprécie une mise en scène des végétaux destinée à mettre en valeur le château en fond de perspective. Le chemin d'accès cotoyant de beaux îlots arborés bénéficie vers le nord des vues sur la Meuse et, vers le sud, des perspectives sur le parc paysager. Malgré l'état d'abandon du grand jardin anciennement réservé à la culture des fruits et des légumes, la propriété conserve le caractère d'une maison de plaisance. Ses jardins successifs témoignent toutefois de l'évolution des styles, avec l'abandon de la composition formelle pour un agencement paysager s'inscrivant à l'intérieur de l'emprise ancienne.
Éléments architecturaux : A l'aplomb du mur nord longeant la Meuse, vestige d'un petit pavillon circulaire effondré, dont la couverture conique en ardoises repose aujourd'hui sur le sol.
Éléments végétaux : Près du portail d'entrée ouest, plantation en cercle de sept hêtres pourpres (Fagus sylvatica 'Atropurpurea') voisinant avec des châtaigniers (Castanea sativa) et des marronniers (Aesculus hippocastanum). Entre le cercle de hêtres et le château, quelques arbres isolés parmi lesquels des marronniers (Aesculus hippocastanum) et des noyers (Yuglans regia), un cèdre de l'Atlas (Cedrus atlantica 'Glauca') et un magnolia (Magnolia x soulangiana). Le long du chemin d'accès longeant le fleuve, beau groupe planté associant un haut tulipier (Liriodendron tulipifera), un sophora (Sophora japonica) et un tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphyllos). Le groupe est précédé de deux érables sycomores (Acer pseudoplatanus) plantés de part et d'autre du chemin. A l'est du château, plantation en U composée d'une suite d'arbres de première grandeur parmi lesquels deux beaux platanes (Platanus x acerifolia), un tilleul (Tilia vulgaris), un mélèze (Larix decidua), plusieurs ifs (Taxus baccata), un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), un érable panaché (Acer pseudoplatanus 'Leopoldii'), un copalme (Liquidambar styraciflua), quelques marronniers (Aesculus hippocastanum) et un ostrya (Ostrya carpinifolia).
Potager : Au sud de la large plantation en U, caché derrière un haut mur de briques, vaste ensemble fruitier et légumier entièrement à l'abandon dont on devine encore les divisions. Passée une jolie grille d'entrée en fer forgé, on pénètre dans une ancienne promenade couverte dont la structure en métal était destinée à la conduite de fruitiers palissés sur des arcades comme en témoignent la présence de quelques vieux poiriers dépérissants. Dans cet ensemble confus, on distingue encore, sur la gauche, quelques couches vitrées et de rares structures de buis. Sur la droite, quelques vieux fruitiers rappellent la présence ancienne d'un grand verger.
État de conservation : Au début du XVIIIe siècle existaient, à l'est du château, deux grands jardins clos contigus encore clairement représentés sur la carte de Ferraris et dont les murs d'enceinte demeurent aujourd'hui en place. Le premier jardin, à caractère décoratif, était divisé en quatre rectangles distribués autour d'un élément central. Le second jardin, de type productif, comprenait un verger et des rectangles légumiers. Celui-ci, bien que dévasté, conserve sa distribution ancienne. Le jardin décoratif a quant à lui disparu et a été replanté précisément sur ses limites anciennes (intra-muros), probablement dans la première moitié du XIXe siècle. A cette époque, un petit temple monoptère avait été élevé sur le mur longeant la Meuse, là où subsistent aujourd'hui les restes d'un petit pavillon circulaire. Une lithographie réalisée d'après un dessin de Vasse, éditée en 1844, consigne cet état. A cette époque, le château se détache clairement des hautes couronnes des arbres qui lui forment décor.
Maintenance : L'entretien limité consiste dans le fauchage des grandes surfaces enherbées et le maintien des sentiers de circulation.
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 136/1
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 47/4 (Champion) Impr. coul. 1890
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 47/4
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 47/4/4
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Vue du château de Brumagne, vers 1772. Aquarelle sur papier collée sur carton participant
d'un jeu de lotto réalisé vers 1779 pour Nicola Ignace de Woelmont (coll. Musée de
Croix).
Vue du château de Brumagne et de Marche-les-Dames. Esquisse au crayon et à l'encre
du Général de Howen, 22 avril 1817. In : BASTIN Nestor & DULIERE C., Namur et sa province dans l’oeuvre du général de Howen (1817-1830), Crédit Communal de Belgique, s.l., 1983 (Histoire, 11), p. 184, ill. 129.
Les châteaux de Marche-les-Dames et de Brumagne. Dessin à l'encre rehaussé de lavis
sépia et de blanc de plomb du Général de Howen, s.d. [vers 1820]. In : BASTIN Nestor
& DULIERE C., Namur et sa province dans l’oeuvre du général de Howen (1817-1830), Crédit Communal de Belgique, s.l., 1983 (Histoire, 11), p. 184, ill. 129.
Châteaux de Marche-les-Dames et de Brumagne. Lithographie de Jobard d'après un dessin
du Général de Howen. In : DE CLOET Jean-Joseph, Voyage pittoresque dans le Royaume des Pays-Bas, dédié à S.A.I. et R. Madame la princesse
d’Orange, Bruxelles, J.B.A. Jobard, 1825, 2 vol, n° 19.
Château de Brumagne. Lithographie In : VASSE Abraham-Jacques, La province de Namur pittoresque ou vues des châteaux, des sites pittoresques, des
ruines et des monuments de la province, dessinées d’après nature. Lithographiées par
Lauters, Fourmois, Ghémar, Kindermans, Bruxelles-Paris, [1844].
Vue du château de Brumagne. Huile sur toile de Mlle Dumonceau de Berghendael, 1934
(coll. privée).
BASTIN Norbert, DULIERE C., Un jeu de lotto du XVIIIe siècle, éd. Loterie Nationale et les Amis de l'Hôtel de Croix association sans but lucratif, Liège, 1986.
DE SAUMERY Pierre-Lambert, Les délices du Païs de Liège, Liège, 1740, t. 2, p. 99-100.
Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 5, t. 1, p. 371-372.
Recensement des arbres et haies remarquables de Wallonie, Ministère de la Région Wallonne.
Publié : oui
Superficie : environ 2 hectares
Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin
Date de création de la notice : 2000-10-11
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Type de jardin : Paysager