Identification et description | |
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Nom du jardin | Parc des Ducs |
Nom ancien | Château de Florennes |
Date de création | début du XVIIIe siècle; vers 1830; à partir de 1950 |
Province | Namur |
Arrondissement | Philippeville |
Commune | Florennes |
Coordonnées | Place de l'Hôtel de Ville5610, Florennes |
Localisation | Latitude : 50.2508637 |
Longitude : 4.603517300000021 |
L'histoire du château de Florennes et son parc est ancienne et complexe. Une première forteresse dotée de nombreuses tours et remparts est élevée au Xe siècle à l'emplacement du château actuel, c'est à dire au sud-ouest de la ville. Elevé sur un roc, le château est protégé par des fossés et par la présence de deux ruisseaux qui se rencontrent à ses pieds : le ruisseau des Forges s'écoulant le long de la façade nord et le ruisseau des Récollets longeant le bâtiment au sud. La forteresse est déclassée durant la première moitié du XVe siècle mais son démantèlement ne s'opère qu'à partir de 1704 suivant l'ordonnance de Louis XIV qui concerne toute l'Entre-Sambre-et-Meuse. Suite au siège de 1408, Isabelle de Lorraine, alors seigneur de Florennes, entreprend d'importants travaux au château avec la création d'une grande terrasse, et au parc. Au milieu du XVIe siècle, le château passe aux mains de la Maison de Glymes-Jodoigne (1556-1771) et, à partir de 1771 aux Beaufort-Spontin (1771-1896). Vendue pour la première fois en 1896, la propriété est scindée en trois parts en 1902 : le château et le parc de 17 hectares vont aux Pères Jésuites Français; la ferme du château, les terres et les bois sont rachetés par M. Lambin; le potager par M. Dupiereux. En 1951, le château et une partie du parc sont repris par le Comité scolaire de Florennes. Un parc existe à cet endroit depuis le XVe siècle, modifié à plusieurs reprises sous les Glymes puis sous les Beauforts, avant d'être démembré puis finalement en grande partie supprimé au profit d'aires de parcage et de zones récréatives. La plus ancienne description du parc est donnée par Saumery dans « Les délices du pays de Liège » en 1743, qui en souligne à la fois l'étendue et la beauté. A cette époque, une partie des tours et des remparts subsiste. Le corps de logis est doté d'une magnifique terrasse avec galerie regardant un beau parterre agrémenté d'un jet d'eau. « De là, on passe dans une charmante étoile accompagnée d'un labirinthe, dont les Alées sont à perte de vûë et d'une grande hauteur : au milieu de la grande Alée est un beau jet-d'eau, & au bout de l'étoile, on trouve deux Etangs, au milieu desquels sont deux Isles, isolées par des fossés de plus de quarante piés de large, tous revêtus de pierre de taille; ces deux Isles forment deux Jardins ou Parterres, dont le plus grand (...) renferme un Cabinet très-propre (...). « L'ensemble est cotoyé d'un grand parc « où l'on trouve de belles Fontaines & de belles Alées à perte de vûës ». L'une de celles-ci conduit vers le sud à la porte de Philippeville située au-delà de la ferme du château. A partir de cette époque, le parc est entièrement entouré de murs d'enceinte. Vers 1830, une partie de ce parc magnifique maintenant doté d'une orangerie subsiste. De Cloet évoque en effet « dix bonniers entourés de murs [qui] offrent un parallélogramme régulier, entrecoupé d'allèes et de deux étoiles (...) des charmilles qui ont cent-cinquante ans d'ancienneté, des frênes et des érables d'une épaisseur et d'une élévation prodigieuse (...) A côté, se prolonge une seconde plantation entourée de haies vives et qui offre une promenade charmante, d'environ cinq quarts de lieue. Dix-huit cents bonniers de bois et plusieurs belles fermes composent la partie utile de cette belle possession. » Depuis la grande terrasse, la vue embrasse également « d'immenses prairies au milieu desquelles serpente un canal artificiel animé par trois jolies cascades. » Ce bras d'eau issu du ruisseau des Récollets sera par la suite endigué et reculé au-delà de l'actuelle plaine de jeux pour s'écouler désormais au pied du coteau. En 1862, un incendie endommage le donjon médiéval (dit tour aux Archives) et détruit une dizaine de maisons de la rue de la Montagne. Le duc de Beaufort restaure la tour, la dote de crénaux et agrandit la cour d'honneur en rachetant les ruines des maisons. A partir de la fin du XIXe siècle, le parc se dégrade. Pour faire place à des bâtiments scolaires, une partie de l'allée de marronnier est abattue. En 1909, l'escalier percé sous l'orangerie et sommé des armes de la Maison de Glymes est doté d'une nouvelle rampe en béton qui conduit maintenant à une roseraie plantée là où passait jadis le ruisseau des Récollets. Celle-ci disparaît à sont tour vers 1950 au profit de grandes surfaces asphaltées en liaison avec l'activité sccolaire. A la même époque, le cours du ruisseau est dévié vers le sud pour s'écouler au pied du coteau, à l'ombre des grands arbres où il offre aujourd'hui une agréable promenade de fraîcheur. Depuis une petite passerelle jetée sur son cours, on rejoint un ancien escalier droit gravissant le coteau et conduisant à mi-pente à une longue promenade dont le départ est encore planté de vieux pieds de charmes. A l'extrémité ouest du parc toujours délimité par son mur d'enceinte du XVIIIe siècle, se trouve un étang avec îlot du XIXe siècle. Celui-ci occupe précisement l'emplacement du jardin d'eau qui terminait la vaste composition régulière du débt du XVIIIe siècle, reproduite de manière détaillée sur la gravue des Délices du pays de Liège réalisée d'après Remacle Leloup. Ce jardin malheureusement entièrement disparu, mais dont l'enceinte demeure, représentait à l'époque une réalisation majeure caractérisée par le rôle et l'utilisation de hautes palissades de verdure définissant des chambres et des couloirs ainsi qu'un jardin d'eau.
Éléments architecturaux : Contre le corps de logis au sud, orangerie construite dans le deuxième quart du XIXe siècle sur des bases antérieures. Rez-de-chaussée s'ouvrant sur la cour par cinq portails surbaissés surmontés chacun d'une travée de fenêtres à linteau droit. A droite, passage sous le bâtiment conduisant vers le parc par un imposant escalier surmonté des armes des Glymes, doté depuis 1909 d'une balustrade avec rampe en béton. De ce côté, façade néoclassique donnant sur la terrasse de dix travées de pilastres à refends sous chapiteaux en quart-de-rond. Volume intérieur divisé en deux niveaux, rythmé de pilastres à chapiteaux ioniques. Le bâtiment rectangulaire est couvert d'une bâtière d'éternit à croupe. A côté, fermant la cour du château, belle grille en fer forgé surmontée des armes des Beaufort -Spontin. Panneaux ouvrants de style Louis XV et grillages renouvelés fixés entre six pilastres en pierre à panneaux moulurés, sommés de vases d'amortissement à couvercles sur piédouche. Jusqu'en 1957, cette grille fermait l'entrée du parc du côté de l'allée des marronniers.
Éléments végétaux : En limite est du parc, court alignement de marronnier (Aesculus hippocastanum) et, en regard encadrant l'aire de parcage, ligne de quelques tilleuls de Hollande (Tilia x europaea). Entre ces deux alignements et au pied du château subsistent deux grands topiaires de buis (Buxus sempervirens) abîmés. Près de ceux-ci, série de cyprès de Lawson (Chamaecyparis lawsoniana) relevant d'une plantation récente. Dans le coteau boisé, au sud du parc, vestiges de charmille (Carpinus betulus) formant une promenade en partie haute du sous-bois qu'elle traversait de part en part d'est en ouest. Sur l'îlot, un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea') et un tilleul.
Potager : Disparu.
L'eau : Le ruisseau des Récollets s'écoule à ciel ouvert au pied du coteau boisé, parcourant le parc dans sa plus grande longueur au sud. Jusque dans les années 1950, le cours du ruisseau traversait le parc, passant à proximité des façades sud du château. Depuis, il a été endigué et son cours détourné pour faire place à une zone récréative. Un plan d'eau aux formes naturelles, doté d'un îlot planté, occupe l'extrémité est du parc. Cette zone est actuellement laissée à l'état d'abandon.
État de conservation : De l'important jardin régulier du début du XVIIIe siècle décrit par P.-L. de Saumery et des aménagements paysagers qui sont apparus vers 1830, presque rien ne subsiste suite au dernier démantèlement opéré à partir de 1950. A cette époque, de grandes surfaces asphaltées sont mises en place au pied du château provoquant la disparition du dernier aménagement décoratif représenté par une roseraie de la fin du XIXe siècle. De celle-ci demeurent deux topiaires de buis aujourd'hui isolés. Les seuls éléments du XIXe siècle partiellement en place sont d'une part le ruisseau dont le cours a été dévié et d'autre part l'étang situé en partie basse aujourd'hui complètement envahi de végétation spontanée et dont les abords en permanence inondés sont devenus inaccessibles.
Maintenance : L'entretien est limité à la coupe de quelques gazons subsistant aux abords des larges surfaces asphaltées. La partie basse du parc et son plan d'eau sont laissés à l'état de friche.
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 100/3, 100/4
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 53/5 (Philippeville) Impr. coul. 1893
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 53/5
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 53/5/2
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
DE CLOET Jean-Joseph, Voyage pittoresque dans le Royaume des Pays-Bas.Châteaux et monuments des Pays-Bas
faisant suite au "Voyage pittoresque", Bruxelles, J.B.A. Jobard, 1830, t. 1, n° 78.
VASSE Abraham-Jacques, La province de Namur pittoresque ou vues des châteaux, des sites pittoresques, des
ruines et des monuments de la province, dessinées d’après nature. Lithographiées par
Lauters, Fourmois, Ghémar, Kindermans, Bruxelles-Paris, [1844].
DELATTRE P., Florennes. Historique du château, Florennes, 1905.
DE SAUMERY Pierre-Lambert, Les délices du Païs de Liège, Liège, 1738-1744, t. IV, p. 382.
LAMBERT Jacques, Le château de Florennes, Florinas, XI, 1966, p. 4-16.
Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 9, t. 1, p. 256-260.
Recensement des arbres et haies remarquables de Wallonie, Ministère de la Région Wallonne.
Publié : oui
Superficie : environ 3 hectares
Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin
Date de création de la notice : 2001-04-10
Statut du jardin : public
Accueil du public : ouvert au public
Type de jardin : Paysager