Identification et description | |
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Nom du jardin | Parc du Château de Spy |
Date de création | vers 1840 |
Province | Namur |
Arrondissement | Namur |
Commune | Jemeppe-sur-Sambre |
Auteur/ Créateur | le comte de Beauffort, Directeur de l'Académie des Beaux-Arts |
Coordonnées | Rue du Château, 65190, Spy |
Localisation | Latitude : 50.4913915 |
Longitude : 4.699334300000032 |
Déjà occupé à l'époque paléolithique, le site du château de Spy constitue un point stratégique de premier ordre dès l'Antiquité, puis au VIIe siècle comme en témoigne l'ancienne voie romaine longeant la propriété, les vestiges d'un cimetière franc du IVe au VIIIe siècle découvert à proximité. Place-forte au Moyen Age, comme l'atteste la présence d'une tour fortifiée du bas Moyen Age toujours en place, cette seigneurie foncière engagée en 1613 à Warnier de Dave également Seigneur de Mielmont, passe entre les mains de plusieurs familles avant d'être vendue une première fois en 1748, puis une seconde fois dix ans plus tard, à Eugénie Roose. La propriété reste à ses descendants jusqu'en 1936 lorsqu'elle est acquise par Jean Bastin et la Baronne van Zuylen van Nyevelt. Présentant vers l'avant-cour une façade d'ordonnance classique en briques et pierre, le château actuel remonte au XVIIIe siècle mais il précède des constructions plus anciennes. Le corps de logis décrit avec les ailes latérales un U autour d'une petite cour pavée dite « cour haute », marquée aux angles par des topiaires d'if taillés en cône et occupée en son centre par une corbeille de rosiers bordée de filets de buis. L'ancienne tour fortifiée du XIIIe siècle flanque la cour sur la droite tandis que les angles du château sont marqués par deux tours carrées d'époques différentes: la première (à droite) élevée en 1840; la seconde (à gauche) édifiée vers 1880 pour le Comte van de Straten Ponthoz. Conçu vers 1840 par un paysagiste anglais dont l'histoire n'a pas retenu le nom, le parc est divisé en trois espaces respectivement délimités par une ceinture de hautes tiges. Le premier, compris derrière le château, est agrémenté d'un vaste plan d'eau dans la tradition paysagère. Asséchée depuis 1960, la surface d'eau est aujourd'hui alimentée grâce à un captage réalisé en accord avec la Commune de Jemeppe-sur-Sambre. Un chemin de ceinture contourne cet espace et mène à une vaste prairie vallonnée, entourée d'une épaisse ceinture végétale. Quelques percées offrent des vues vers le plan d'eau et vers le dernier espace occupé par une vaste clairière entourée de hautes tiges ménageant des échappées sur la campagne environnante. Le château occupe l'angle nord-est de ce vaste écrin de verdure.
Éléments architecturaux : Un mur d'enceinte percé de trois entrées borde la propriété sur les côtés sud, est et nord. L'entrée principale (à l'est) est marquée par une élégante grille de fermeture en métal, datée 1878. Les deux vantaux, surmontés d'une traverse portant couronnement et présentant les initiales de Marie-Gabrielle de Beauffort et de Charles-Th. van der Straten Ponthoz, sont flanqués de deux imposants piliers carrés à bossages cubiques un-sur-deux. Des murets arrondis, surmontés de grilles placées vers 1840 par les Beauffort, ferment l'avant-cour du château. L'entrée est encadrée de deux piliers en pierre à entablement surmonté d'une urne. A droite de l'entrée, une petite grille en fer, portée par des piliers monolithes à pointe de diamant, borde un ancien chenil clôturé d'une grille en fer. A proximité des dépendances au nord-ouest, petite chapelle vôtive en pierre dédiée à Saint-Jean. Dans l'axe nord, une grille similaire ouvre sur l'ancien potager en carré emmuré sur deux côtés. Dans l'avant-cour du château, le rez-de-chaussée de l'aile gauche (du début du XVIIIe siècle et donc contemporaine du logis central) accueillait autrefois les écuries du château. A l'arrière de celles-ci sont accolées des dépendances en brique de la seconde moitié du XIXe siècle, abritant autrefois écuries, fenil et remise à voitures. Vers l'ouest, écurie et remises à voitures en brique datées 1854. A l'arrière, un pont en pierre et briques, construit en 1844, occupe le milieu du parc; il est percé d'une arche en mitre encadrée, sur la face est, de deux petites statues de pierre de style néoclassique représentant des hommes en armes sur un socle de pierre. Une frise en briques court tout le long de la rambarde pleine en pierre.
Éléments végétaux : Deux allées marquent les entrées principales de la propriété : la première, à l'est, en thuya (Thuja pliccata) et la seconde, au nord, mêlant le hêtre vert (Fagus sylvatica) et le hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). Proche du château au nord, un frêne commun (Fraxinus excelsior). Dans la cour d'honneur, parterre central bordé de buis (Buxus sempervirens) et quelques topiaires d'if (Taxus baccata). A l'arrière de la demeure, un tilleul commun (Tilia vulgaris) planté en 1749 constitue le sujet le plus ancien du parc. Le long du chemin de ceinture depuis l'est, deux tilleuls à feuilles cordées (Tilia cordata), deux hêtres pourpres (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), un alignement de tilleul argenté (Tilia tomentosa). Proche de l'entrée secondaire, quelques marronniers (Aesculus hippocastanum), deux frênes communs (Fraxinus excelsior) et des chênes d'Amérique (Quercus rubra). Proches du pont en pierre, un noyer d'Amérique (Juglans nigra) planté en 1838, deux tilleuls (Tilia vulgaris), un frêne commun (Fraxinus excelsior) et un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). Plus à l'ouest, massif de frêne commun (Fraxinus excelsior), alignement de marronnier (Aesculus hippocastanum) et deux tulipiers (Liriodendron tulipifera). A l'angle nord-ouest, quelques massifs de hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea') et un châtaignier (Castanea sativa) planté en 1830.
Potager : Enclos au nord et à l'est par un haut mur en brique et pierre calcaire, le potager aménagé en 1835 est aujourd'hui occupé par une surface gazonnée dont le centre est encore marqué par un petit bassin en pierre rappelant le tracé en croix traditionnel. Deux petits pavillons de style néoclassique encadrent l'ancienne orangerie adossée au mur nord, dans l'axe de l'entrée.
L'eau : Un large plan d'eau aux formes sinueuses occupait autrefois le centre de la perspective en façade arrière du château. Alimenté en amont par le Spinoit, il s'achevait à l'ouest par un ruisseau enjambé par un pont de pierre reliant l'entrée d'honneur au château. Asséché en 1960 pour des raisons sanitaires, son emprise se devine toujours dans le fort dénivelé du sol à cet endroit. En 1999, le plan d'eau a été restauré avec l'aide des services de la Commune de Jemeppe-sur-Sambre qui a, par ailleurs, autorisé le percement d'un puits arthésien pour garantir son alimentation continue.
État de conservation : Occupé par une seigneurie foncière dès le XIIIe siècle, il est probable que le site ait été pourvu de douves défensives au Moyen Age. La carte de Ferraris montre une propriété occupée par des vergers et un plan d'eau au sud, peut-être un vivier, et traversée au nord par deux chemins d'accès dont le tracé est conservé. De cette époque subsiste également un remarquable tilleul planté à l'arrière du château vers 1749. Deux relevés cadastraux, établis respectivement peu avant 1807 et en 1807, attestent la présence d'un plan d'eau de forme régulière ainsi que d'une glacière (aujourd'hui disparue) à l'arrière du château. Toujours selon ces relevés, le Spinoit qui traverse la propriété d'est en ouest, s'élargit face au château pour former un petit plan d'eau. De nombreux bâtiments annexes s'étendaient également autrefois à l'ouest du château. C'est vers 1830 que la famille Beauffort, alors propriétaire des lieux, aménage le parc paysager. Le vivier et le petit plan d'eau alimenté par le Spinoit sont réunis pour former un vaste plan d'eau rétréci en son cet enjambé par un pont, comme le confirme une lithographie de Lauters vers 1840. Au-delà du plan d'eau à l'ouest, un second pont daté 1844 reliait l'entrée des visiteurs au château, et permettait de franchir le Spinoit. Asséché pendant près de quarante ans, le plan d'eau est à nouveau alimenté grâce à un captage établi en 1999.Des nombreux éléments pittoresques qui agrémentaient les abords de la surface d'eau, il ne subsiste que le second pont. Les nombreux cheminements qui parcouraient le parc sont toujours visibles. En 1835, la parcelle à l'angle nord-est, déjà renseignée par Ferraris, se transforme en un vaste potager. Clos d'un haut mur en brique au nord et à l'est, il adopte un tracé en croix ponctué en son cpar un bassin en pierre tandis qu'une orangerie s'appuye contre le mur nord, face à l'entrée. Celle-ci a été récemment flanquée de deux pavillons néoclassiques et réhabilitée en habitation. Actuellement disposés selon un plan en hémicycle, des parterres de fleurs bordés de haies d'if ont remplacé le parterre circulaire initial de la cour arrière du château, comme en témoigne encore une carte postale des années 1930. En 2003, une violente tempête a provoqué la disparition d'un chêne d'Amérique centenaire qui voisinait avec l'entrée secondaire.
Maintenance : L'ensemble de la propriété bénéficie de tous les soins nécessaires : les pelouses sont tondues régulièrement, les haies et topiaires reçoivent toutes les tailles appropriées. Constamment enrichi de nouvelles plantations, le parc présente un bon étagement d'âge de ses hautes tiges qui devrait garantir la pérennité du parc.
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 116/1
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 47/2 (Spy) Impr. coul. 1901
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 47/2
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 47/2/3-4
Autre(s) source(s) cartographique(s) :
Plan cadastral d'après le géomètre du cadastre Mr. Dupont, n.d. (avant 1807) (archives
du château).
Extrait du plan cadastral du Comté de Namur d'après Mr. Bosquet, 1807 (archives du
château).
Château de Spy. Province de Namur. A Monsieur le Comte de Beauffort. Lithographie
de Lauters d'après Kuhnen, Impr. Simonau [vers 1840].
Château de Spy. Province de Namur nord. A Monsieur le Comte A. de Beauffort, Directeur
des Beaux-Arts. Lithographie de L. Ghemar, Lithographie royale P. Degobert, s.d.
Château de Spy. Lithographie In : VASSE Abraham-Jacques, La province de Namur pittoresque ou vues des châteaux, des sites pittoresques, des
ruines et des monuments de la province, dessinées d’après nature. Lithographiées par
Lauters, Fourmois, Ghémar, Kindermans, Bruxelles-Paris, [1844].
Vue aérienne du château de Spy. C.P. N/B, Alpha, n.d. (archives du château).
Vue aérienne. Photographies des années 1990 (coll. N. Bastin).
BASTIN Norbert, « Le village de Spy et son château », Annales de la Société archéologique de Namur, t. 56, 1972, p. 157-177.
Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 5, t. 2, p. 737-739.
Publié : oui
Superficie : 11,5 hectares
Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau
Date de création de la notice : 2000-03-15
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Type de jardin : Paysager