Éléments architecturaux : Les vestiges des murs de rempart et des tours d'angle du XIIe siècle sont encore visibles, principalement au nord. Un porche d'entrée monumental en brique chaulée et pierre bleue, daté à la clé 1759, ouvre sur une vaste cour d'honneur clôturée vers le nord par deux ailes basses contemporaines du porche, également en briques chaulées et pierre bleue. A l'ouest, l'ensemble formé par l'abbatiale et différents bâtiments claustraux de la seconde moitié du XVIIIe siècle forme le quartier des moines. Vers l'est, la ferme de l'abbaye décrit un vaste quadrilatère de volumes chaulés de la seconde moitié du XVIIIe siècle, toutefois marqué par d'importantes restaurations au XXe siècle.

Éléments végétaux : L'ancienne abbaye de Gembloux, aujourd'hui Faculté Universitaire des Sciences agronomiques, compte parmi son arboretum plusieurs « champions » dont notamment quelques exemples repris ici par ordre alphabétique du nom latin : un sapin de Grèce (Abies cephalonica), un érable à feuilles de vigne vierge (Acer cissifolium), un marronnier à fleurs jaunes (Aesculus flava), un févier (Gleditsia triacanthos), un charme houblon du Caucase (Ostrya carpinifolia), un chêne à lattes (Quercus imbricaria), un chêne du Caucase (Quercus macranthera), un chêne des marais (Quercus palustris), un thuya du Canada (Thuja occidentalis), un thuya du Japon (Thuja standishii) et un tsuga (Tsuga diversifolia). Les jardins abritent également de nombreux topiaires d'aspects variés (boules, cubes, colonnes) et d'essences traditionnelles : buis (Buxus sempervirens), if (Taxus baccata) et troène (Ligustrum vulgaris).

Potager : Les anciens potagers attestés par la carte de Ferraris ont disparu. Actuellement, les surfaces maraîchères et fruitières sont constituées de couches et de vergers expérimentaux abritant d'anciennes variétés fruitières, mais aussi de nouvelles introductions.

L'eau : Le centre du cloître est occupé par une fontaine en pierre bleue présentant quatre vasques arrondies, articulées autour d'un pilier central à base spiralée et surmonté d'une corbeille de fruits. Un mascaron à visage de lion anime les quatre pans du pilier. Un grand bassin circulaire en pierre, agrémenté de jets d'eau, clôture la perspective dans la cour d'honneur depuis le porche d'entrée. Situé au centre de la cour de la ferme abbatiale, petit bassin circulaire en pierre. Au-delà de la ligne de chemin de fer, au nord-est, deux plans d'eau utilisés pour l'étude du biotope aquatique.

État de conservation : Si l'ensemble architectural conçu par l'architecte L.-B. Dewez a été amputé de certaines ailes et remanié durant les XIXe et XXe siècles, l'implantation des différents jardins dans l'enceinte abbatiale telle que représentée par la carte de Ferraris demeure inchangée. A l'est, la partie potagère et fruitière a été progressivement transformée depuis la création de la Faculté Universitaire des Sciences agronomiques en parcelles expérimentales. Dès 1861, de nombreuses essences issues des zones tempérées ont été introduites. Le jardin du quartier des moines, encore dénommé au XIXe siècle « cour des noyers » (dont les arbres ont aujourd'hui disparu), accueille une collection d'arbustes des milieux acides. La cour d'honneur était jadis occupée par une surface gazonnée, traversée par un axe central reliant le porche au portique d'entrée du palais abbatial. Actuellement, quatre cordons de tilleul ménés en espalier accentuent la perspective occupée en son cpar une vaste pelouse. La plantation récente de haies basses en buis au pied des ailes latérales renforce le caractère classique de l'ensemble. Au sud-est, l'arboretum accueille différentes zones de cultures thématiques : les feuillus, les résineux et quantités d'espèces rares regroupant les variétés caractéristiques de l'hémisphère nord. L'arboretum, créé à la fin du XIXe siècle, constitue prioritairement un lieu de découverte et d'étude.

Maintenance : Les jardins aux abords des bâtiments abbatiaux reçoivent tous les soins nécessaires à leur maintien. Depuis 1988, la Faculté Universitaire des Sciences agronomiques intensifie l'introduction de nouvelles espèces pour l'arboretum, récemment enrichi d'environ trois mille nouveaux plants.