Identification et description
Nom du jardin Jardins de l'abbaye Notre-Dame de Leffe
Date de création XVIIIe siècle; 1946
Province Namur
Arrondissement Dinant
Commune Dinant
Auteur/ Créateur chanoines prémontrés français
Auteur/ Créateur Père de Borman, agronome
Auteur/ Créateur Jacques Disy, agronome (1946)
Coordonnées place de l'Abbaye, 15500, Dinant
Localisation Latitude : 50.2692517
Longitude : 4.907211999999959

Historique

Situé à la sortie de la vallée encaissée de la Leffe, non loin de son confluent avec la Meuse, le site connaît une première occupation par un prieuré prémontré dépendant de l'abbaye de Floreffe au XIe siècle, érigé en abbaye indépendante en 1200. Dévastée par une inondation en 1460 puis mise à sac six ans plus tard, l'abbaye est reconstruite au XVIIe et XVIIIe siècle. Un état des lieux du début du XVIIIe siècle est donné par un dessin de R. Leloup (vers 1738) réalisé peu après la construction de l'église abbatiale dont le long et haut vaisseau domine les bâtiments au nord. Vers l'est s'étendent de vastes jardins productifs (vergers) délimités par une enceinte agrémentée à l'est de plusieurs pavillons. Des terrasses plantées (sans doute de vignes) s'étagent sur le coteau. Pillée et partiellement détruite durant la Révolution (notamment l'église abbatiale construite de 1714 à 1719) l'abbaye est vendue en 1798 et finalement rachetée par les religieux qui l'occupent jusqu'en 1812. Durant le XIXe siècle, les bâtiments abritent différentes manufactures (verrerie, papeterie, fabrique de lin) exploitant l'énergie procurée par la Leffe. L'église est progressivement détruite et les bâtiments laissés à l'abandon. En 1902, des chanoines prémontrés français en exil s'y installent, commencent la restauration de l'abbaye et édifient un cloître en brique dans la partie occidentale de la cour intérieure. Ils sont suivis à partir de 1928 par une communauté de chanoines de Tongerlo.Vers 1940, la galerie orientale du cloître qui traversait la cour intérieure est supprimée, permettant l'aménagement de jardins d'agrément réalisés en 1946. Le quadrilatère irrégulier qui ceinture ces jardins comprend : à l'est, l'ancienne prélature (1747) entièrement en pierre; au nord, l'ancien hôpital et le quartier des hôtes complété d'un aileron néobaroque (1930-1944); à l'ouest, l'église aménagée en 1903 dans le volume d'une ancienne grange; enfin au sud, une aile en brique et pierre composée de trois volumes d'époques différentes dont le bâtiment médian, élevé perpendiculairement, montre une belle façade-pignon datée 1661 formant une avancée sur le jardin. Un petit porche néobaroque du XXe siècle est accolé à sa façade ouest. Deux compositions régulières animent cette cour. La première, au devant de l'ancienne prélature, s'organise autour d'un bassin ceinturé de plates-bandes de rosiers. La seconde, encore bordée sur deux côtés par les galeries du cloître du début du XXe siècle, comprend quatre parterres de gazon coupé ras, ponctués de topiaires de buis et d'if. Au centre de ceux-ci, une haute colonne de pierre marque un parterre circulaire. Des mixed-borders encadrés de haies basses de buis isolent les deux compositions.Un troisième jardin contemporain occupe l'espace du cloître ancien derrière l'église de 1903 (à l'ouest). Fermé de murs à l'est et au nord - où a été rapportée la portre de l'ancien béguinage de l'abbaye - ce petit jardin dessiné en 1946 par Jacques Disy montre une influence du style Arts and Crafts dans le traitement de ses petits ouvrages de soutènement, ses escaliers et son revêtement de sol en dalles de calcaire. Quatre courtes volées d'escaliers axiales mènent à un petit bassin circulaire logé dans un soutènement carré en moellons calcaires. Au sommet des escaliers, des circulations et des zones gravillonnées encadrent le petit jardin en creux où les espaces plantés de forme triangulaire, délimités par des plats métalliques sont exclusivement consacrés aux officinales. Un charme désuet émane de ce jardin dont l'esprit créatif a été maintenu jusqu'à nos jours.

Description

Éléments architecturaux : Dans le mur de clôture nord du jardin aménagé à l'emplacement de l'ancien cloître, portail de l'ancien béguinage de l'abbaye disparu, replacé en 1973 : porte en plein cintre encadrée de larges montants en pierre ouvragée de pilastres du XVIIe siècle sous corniche récente (couronnement disparu). L'écu surmontant la porte est gravé d'une inscription latine. Dans la cour intérieure, le centre de la composition des quatre carrés de gazon est marqué par une haute colonne de pierre surmontée d'un lien dressé présentant un écu.

Éléments végétaux : Les deux petites compositions de la cour intérieure intègrent toutes deux de surfaces de gazon découpé, agrémentées de haies basses, de courts topiaires de buis (Buxus sempervirens) et de cubes d'if (Taxus baccata). Les notes colorées sont apportées par de courtes plates-bandes de rosiers et d'étroits mixed-borders. Dans le jardin de la « porte des Pauvres », un ensemble d'officinales occupe les différents espaces plantés.

L'eau : Un bassin circulaire à margelle moulurée est l'élément central de la composition établie devant la façade de l'ancienne prélature. Un nénuphar en feuilles de cuivre (récent) orne le milieu du bassin. Dans le jardin de la « porte des Pauvres », un soutènement carré en moellons de calcaire intègre un petit bassin alimentant un fin jet d'eau émergeant d'une base moussue.

État de conservation : Au XVIIIe siècle, des jardins s'étendaient vers l'est, à l'extérieur du complexe abbatial, et sur le coteau où ils occupaient plusieurs terrasses agrémentées de cabinets de maçonnerie. Ces jardins ont entièrement disparu. A l'est a été élevé un important bâtiment (actuel home d'accueil Saint-Norbert) tandis qu'une suite de parcelles d'habitation occupe aujourd'hui le pied du coteau. Les compositions existantes dans la cour intérieure et dans le jardin de la « porte des Pauvres » sont des créations de 1946. Les structures végétales de ces jardins sont toujours en place. Seules les plates-bandes fleuries ont perdu de leur éclat.

Maintenance : Les travaux de taille sont effectués avec précision de manière à maintenir les haies et les topiaires dans leur gabarit d'origine. Les bordures de pierre calcaire qui délimitent les petites surfaces gazonnées, parfaitement en place, garantissent le maintien du dessin. Les circulations recouvertes d'un appareillage en cassons de grès et calcaire présentent des joints parfaitement nettoyés et une surface de marche en très bon état résultant d'un entretien régulier et attentif.

Documents iconographiques

Bassin au pied de l'ancienne prélature (1747). © Inventaire des parcs et jardins historiques de Wallonie

Petit jardin recréé derrière l'église en 1946. © Inventaire des parcs et jardins historiques de Wallonie

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 118/4

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 53/8 (Dinant) impr. N/B 1899

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 53/8

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 53/8/1

Iconographie

Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Vue de l'abbaye de Leffe proche de Dinant à la Meuse. Dessin de R. Leloup, 1738 au plus tard.

Bibliographie

Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 2, t. 22, p. 492-498.

NICOLAI A., Notre-Dame de Leffe - Une abbaye prémontrée en pays mosan, Dinant, 1987.

PACCO Maïté, L'abbaye N.D. de Leffe à Dinant, s.l., 1978.

Informations administratives

Publié : oui

Superficie : moins d'un hectare

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin

Date de création de la notice : 2002-03-13

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Type de jardin : À la française, Jardin de cloître