Identification et description | |
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Nom du jardin | Jardin du Château de Chantraine |
Date de création | XVIIIe siècle; à partir de 1992 |
Province | Namur |
Arrondissement | Dinant |
Commune | Havelange |
Auteur/ Créateur | Piet Blankaert, paysagiste belge (1992) |
Coordonnées | Chantraîne, 25370, Havelange |
Localisation | Latitude : 50.35213509999999 |
Longitude : 5.247935200000029 |
Le fief de Chantraîne est mentionné dès le XIIIe siècle en terre liégeoise. Les premières pierres du château-ferme sont posées à la fin du XVIe siècle pour la construction du corps de logis reconstruit au départ d'une bâtisse en colombage et torchis. Celui-ci occupe l'aile nord d'un quadrilatère, jadis ponctué de quatre tours d'angle, fermé au sud et à l'est par des volumes de dépendances (étable et grange) du milieu du XVIIIe siècle. L'aile orientale qui conserve ses deux tours circulaires est ponctuée en son centre par une tour-porche de deux niveaux du début du XVIIe siècle précédée d'un pont de pierre donnant accès à une vaste cour intérieure. Depuis le rachat de la propriété au début des années 1990, une suite de jardins a été aménagée à l'intérieur de l'enceinte ainsi qu'au-delà des douves qui la cernent entièrement. La cour intérieure accueille depuis des compartiments de fleurs limités par des haies basses de buis, ponctués de topiaires d'if. Le choix des plantes vivaces et des roses a été opéré avec les conseils de Marie d'Ursel.En regard du pignon de la dépendance sud, un second jardin plus petit comprend des entrelacs de buis associés à des végétaux choisis pour la qualité décorative de leur feuillage grisé. Depuis ces jardins, deux passerelles de bois jetées sur les douves sud et ouest donnent accès à une suite de compositions végétales pour partie formelles avec deux grandes chambres de verdure en if et une singulière structure de hautes haies de charme; et pour partie libre avec un vaste champ fleuri traversé par une longue allée enherbée.Cette succession d'espaces jardinés de nature et de caractère diversifiés forme un ensemble d'importance ou la recherche d'effet décoratif apparaît toutefois un peu trop présente et les liaisons entre les espaces par endroits inexistantes. La qualité des végétaux utilisés et la manière de les conduire donnent toutefois une belle ampleur à la composition formant écrin à l'ancien château-ferme aux volumes de pierre harmonieux.
Éléments architecturaux : Marquant l'angle sud-ouest de l'enceinte primitive et aujourd'hui intégrée dans le plus petit des deux jardins réguliers, fondation (remontée) de l'ancienne tour d'angle circulaire, plongeant dans l'eau des douves. A l'extrémité ouest des jardins, précédant le sous-bois, gloriette métallique de plan carré surmontée d'une haute structure incurvée d'influence orientale. Ses colonnes carrées sont couvertes de lierre et de rosier liane.
Éléments végétaux : Longeant la douve est, courte allée de tilleul commun (Tilia vulgaris) conduisant au pont précédant la tour-porche. D'importants topiaires d'if (Taxus baccata) et de buis (Buxux sempervirens) rehaussent les deux jardins réguliers intra-muros. Les plus remarquables sont deux hauts ifs taillés en plateaux qui encadrent l'accès à la passerelle enjambant la douve ouest. Des haies et des colonnes carrées d'if (Taxus baccata) délimitent ces jardins dont les compartiments réguliers sont formés de haies basses de buis (Buxus sempervirens). Au-delà de la douve sud, deux longues plates-bandes sont constituées principalement d'hortensias paniculés complétées de séquences de plantes vivaces. A l'ouest de cet ensemble, de hautes palissades d'if (Taxus baccata) taillées en formes architecturées définissent deux grandes chambres de verdure dont l'une renferme un jardin de fleurs de plan circulaire. L'allée des hortensias conduit vers le sud à un mur d'enceinte précédé d'une ligne de hauts topiaires d'if (Taxus baccata). Une passerelle sur la douve ouest conduit à un dispositif planté de hautes haies de charme (Carpinus betulus) sinueuses enserrant de petits dômes enherbés. Des massifs de rhododendrons (Rhododendron hybrides) encadrent la gloriette métallique.
Potager : En contrebas des chambres de verdure (vers le sud), deux surfaces cultivées sont en cours d'aménagement.
L'eau : De larges douves récemment réaménagées cernent l'ensemble formé par le château, ses dépendances et les jardins réguliers intra-muros. Ses flancs enherbés sont ponctuellement agrémentés de plantes du bord des eaux. Deux passerelles de bois enjambent les douves sud et ouest tandis qu'un ponton à plancher de bois accolé au pignon ouest du corps de logis accueille une petite terrasse d'agrément. A l'est, un pont de pierre remplaçant l'ancien pont-levis précède la tour-porche.
État de conservation : A l'exception de l'allée d'accès et des surfaces boisées délimitant l'emprise des jardins à l'ouest, l'entièreté des espaces jardinés est une création initiée en 1992, aujourd'hui en voie d'achèvement. Toutefois, des jardins existaient déjà au XVIIIe siècle, lisibles sur la carte de Ferraris. On distingue clairement des vergers de part et d'autre de l'allée d'accès conduisant au sud à un jardin d'agrément compartimenté tandis qu'à l'ouest un grand sous-bois est traversé de chemins en étoiles. Ces aménagements ont déjà entièrement disparu dans la seconde moitié du XIXe siècle.
Maintenance : Les jardins de la propriété ont été récemment achevés. Leur création a nécessité une importante mise en oeuvre tant dans le traitement des sols que dans les compositions végétales. Afin de conférer aux jardins compartimentés de la cour intérieure une maturité immédiate, le choix s'est porté sur l'acquisition de topiaires de taille et de force exceptionnelles. Le même principe a été adopté pour la constitution des haies et des palissades des chambres de verdure. Une attention toute particulière est réservée à la tenue des gazons des chambres de verdure ainsi qu'au tracé des bordures des surfaces plantées. La taille architecturée des haies d'if est exécutée à l'aide de gabarits.
Longue promenade fleurie axée sur le corps de logis et sa cour-jardin par Piet Blankaert (années 1990). © N. de Harlez
Jardin intra-muros scandé de monumentaux topiaires d'if. © N. de Harlez
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 155/4
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 54/3 (Maffe) Impr. coul. 1893
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 54/3
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 54/3/1-2
DE SAUMERY Pierre-Lambert, Les délices du Païs de Liège, Liège, 1738-1744, t. 3, p. 114.
GENICOT Luc-Francis (dir.), Le grand livre des châteaux de Belgique, Bruxelles, Vokaer, 1977, t. 1, p. 76-77.
Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 2, t. 22, p. 720-722.
Intitulé du classement : Site
Éléments classés : alentours du château-ferme
Arrêté : 1983-04-12
Publié : oui
Superficie : environ 1,5 hectare
Auteur du formulaire : Serge Delsemme /Nathalie de Harlez de Deulin
Date de création de la notice : 2002-01-14
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Classement : Site
Type de jardin : Contemporain