Éléments architecturaux : A front de rue, un porche donne accès à une cour de service abritant les écuries, les remises à voitures ainsi que la conciergerie, partiellement du XVIIe siècle. Depuis l'angle nord-est de ce premier espace, un portail s'ouvre sur une cour pavée encadrée par l'ancien hôtel de Groesbeeck de Croix, et clôturée à l'est par un petit jardin régulier. Un muret de pierre, rythmé de piliers surmontés de putti, sépare la cour du jardin. Ce muret décrit un arc de cercle s'ouvrant sur le jardin séparé des alentours par de hauts murs en moellons calcaires percés de niches. Clôturant la perspective axiale, pavillon en pierre intégré au mur d'enceinte est, des années 1755-1756. Adoptant un plan en hémicycle, le pavillon s'ouvre largement en façade vers le jardin par une baie cintrée supportée par deux piliers en pierre, encadrés de niches latérales abritant chacune une figure féminine. L'ensemble est coiffé d'une toiture d'ardoise carénée. Adossés au mur sud, deux pavillons carrés contemporains en brique - peut-être d'anciennes orangeries -, dotés de cheminées occupent les angles est et ouest; ils encadraient jadis une serre dont ne subsistent que les murs de soubassement et des traces d'ancrage de la verrière.

Éléments végétaux : Témoin d'un aménagement antérieur au jardin actuel, un remarquable tulipier (Liriodendron tulipifera) planté en 1830. Bordant les murs nord et sud, alignement de tilleul de Hollande (Tilia platyphyllos). De nombreux topiaires d'if (Taxus baccata) taillés en cône. Parterres en broderies de buis (Buxus sempervirens).

Potager : Rien ne peut confirmer l'implantation d'un espace de culture. Toutefois, deux petits pavillons flanquant une ancienne serre - dits orangeries et actuellement réaffectés - et des traces de fixation pour fruitiers palissés attestent l'existence d'une activité maraîchère.

L'eau : A la croisée des chemins et formant miroir, un bassin à margelle de pierre au profil chantourné, constitue l'élément focal de la perspective axiale.

État de conservation : L'aménagement actuel du jardin est le résultat d'un concours d'auteurs de projet lancé en 1934, dans le cadre de la restauration de l'hôtel de Groesbeeck. La restauration des bâtiments est confiée aux architectes Jules et Jean Lalière tandis que l'aménagement du jardin est attribué au paysagiste Hector Mathieu. A l'occasion du concours, plusieurs projets sont soumis aux autorités de la Ville de Namur, notamment celui de Louis Breydel, architecte paysagiste bruxellois dont un plan est conservé dans les archives du musée. Les éléments architecturaux (murs, orangerie, pavillon) et le tulipier confirment l'existence d'aménagements antérieurs où un petit jardin formel devait probablement agrémenter les abords de l'ancien refuge. Restauré une première fois au milieu du XVIIIe siècle, ce jardin est supprimé dans le courant du XIXe siècle pour laisser la place à un aménagement plus libre avant d'être redessiné 1934 et 1937.

Maintenance : Géré par la Ville de Namur, le jardin est entretenu de manière rigoureuse. Les nombreux topiaires, haies et arbres palissés font l'objet de tailles appropriées et soignées. En saison, des plantes annuelles viennent rehausser les parterres.