Identification et description | |
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Nom du jardin | Parc du Château de Fontaine |
Date de création | seconde moitié du XIXe siècle; années 1930 (bassins de pisciculture) |
Province | Namur |
Arrondissement | Dinant |
Commune | Hamois |
Coordonnées | chaussée de Liège, 1-55363, Emptinne |
Localisation | Latitude : 50.3334844 |
Longitude : 5.149455900000021 |
La terre de Fontaine relevait anciennement de la principauté de Liège. Elle est érigée en seigneurie hautaine en 1683 au profit de Ferdinand de Mérode. Au XVIIIe siècle, elle devient la propriété des Montpellier - Pierpont. Isolé au coeur d'un vallon d'un affluent du Bocq, l'ensemble en calcaire comprend, à l'est, les restes d'un château-ferme fortifié du XVIIe siècle, en grande partie remanié au XVIIIe siècle mais dont l'entrée est toujours annoncée par l'ancienne tour-porche coiffée d'un pavillon d'ardoises. Seule subsiste une partie des ailes sud et est prolongées d'une grange en large et de bâtiments agricoles plus récents (XIXe - XXe siècles). A l'ouest de l'ensemble fortifié et séparé de celui-ci par une cour d'honneur plantée de ce côté d'une ligne de tilleul et fermée au nord par des volumes de dépendances des XVIIIe et XIXe siècles, figure une longue demeure classique à double corps de deux niveaux et demi sur caves, en briques et pierre calcaire. Les façades sont rythmées de seize travées centrées par un avant-corps désaxé couronné d'un fronton triangulaire millésimé 1768 côté cour (à l'est), et portant les armes des Montpellier - Pierpont côté parc (à l'ouest). Cette façade, entièrement essentée d'ardoises donne aujourd'hui sur un parc paysager doté de grands étangs.A la fin du XVIIIe siècle (carte Ferraris, vers 1770), des jardins existent déjà à cet endroit, en regard du corps de logis. Un enclos rectangulaire contenant plusieurs surfaces de terrain cultivées est enserré à l'ouest et au sud par un canal en L. Des vergers occupent les parcelles au sud. Un siècle plus tard, ce jardin enclos a disparu au profit d'une surface gazonnée qui désormais précède un grand étang dont les limites est et sud, parfaitement rectilignes, rappellent l'emprise du canal. Au nord du quadrilatère apparaît un vaste rectangle de culture empiétant sur les vergers qui occupent le coteau. Cet état consigné sur la carte militaire (levée en 1868) a peu évolué au cours du XXe siècle et définit encore en grande partie la situation actuelle de la propriété dont le caractère principal tient dans son grand plan d'eau paysager - complété après 1930 de deux viviers en aval - et dans l'existence d'un réseau d'alimentation garantissant une bonne gestion de l'eau dans le site. Celui-ci alimente toujours pour partie un curieux buffet d'eau apparaissant au coeur d'un ouvrage de rocaille où il forme un décor inattendu sur la berge sud du grand étang paysager.Les plus beaux arbres du parc se trouvent à proximité de la façade du château où l'élan et la rondeur de leurs couronnes contrastent avec l'étendue des surfaces d'eau prolongées de grandes prairies à faucher ne présentant que peu de relief. A l'ouest du château, une longue passerelle arquée enjambant un bras d'eau apparaît dans un décor arboré formant une des plus jolies scènes du parc. En contre-haut demeure un bel espace de culture emmuré en voie de reconditionnement. Au-delà de la passerelle, on accède à un sous-bois occupant le flanc du coteau que traverse une promenade dominant les deux étangs de pisciculture en aval de la propriété.
Éléments végétaux : En regard de la façade sud-ouest du château apparaissent les couronnes de trois beaux arbres : un tilleul argenté (Tilia tomentosa), un remarquable érable champêtre (Acer campestre) et un tulipier de Virginie (Liriodendron tulipifera). Flanquant les grilles du pont enjambant le bras d'eau, un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea') et un frêne commun (Fraxinus excelsior). A proximité, en bordure du grand étang amont, un frêne pleureur (Fraxinus excelsior 'Pendula') et en regard du château, une jolie cépée de marronnier à fleurs jaunes (Aesculus Flava). Près des cascatelles, deux hauts frênes pleureurs (Fraxinus excelsior 'Pendula') dont un dépérissant. De nombreux hêtres pourpres et tilleuls se distinguent dans les franges végétales. Au-delà des cascatelles, l'angle sud du parc est occupé par des jeunes plantations d'arbres hautes tiges, majoritairement des érables. Une ligne de tilleul (Tilia x europaea) borde la cour d'honneur à l'est, au pied du muret grillagé qui la sépare du château-ferme.
Potager : Situé derrière le long volume de dépendance fermant la cour d'honneur au nord et en contrehaut de celui-ci, grand rectangle de culture emmuré sur deux côtés (à l'est et au nord) entièrement enherbé, actuellement en voie de réaménagement. Quelques reliefs de poiriers palissés en double U subsistent sur le long mur exposé au sud. Au-delà, un beau verger occupe le coteau.
L'eau : Dans la cour d'honneur, bassin de forme rectangulaire flanqué de deux hémicycles à margelle moulurée, contourné par un étroit bandeau gazonné. Au centre, un élément rocheux entièrement couvert de mousse est agrémenté de courts jets d'eau retombant en parapluie. En regard de la façade sud-ouest du château, un premier grand plan d'eau décrit d'amples courbes au coeur des surfaces enherbées. Depuis celui-ci, un large bras d'eau latéral canalisé traverse les surfaces gazonnées pour venir enserrer le pignon sud du château tandis que, vers l'ouest, un second bras d'eau beaucoup plus court est enjambé par un pont métallique faiblement arqué doté de garde-corps en fer-forgé à motifs de S. Le pont est précédé de deux panneaux ouvrants en fer forgé fixés à des colonnes de fonte sommées d'un amortissement décoratif et respectivement soutenues par une jambe de force pourvue, sur toute sa hauteur, de longs ergots en fer forgé à caractère défensif. Sur la berge sud du plan d'eau et axé sur la façade du château subsiste un ouvrage de rocaille traité à la manière d'un buffet d'eau, où celle-ci s'écoulait en une suite de huit petites nappes. De hauts blocs rocheux dressés confèrent un caractère rustique à la scène. Le petit buffet d'eau est alimenté à son sommet par un aqueduc en pierre constituant un des nombreux ouvrages d'un important réseau d'adduction de rigoles et de collecteurs maçonnés, jalonnés de vannes, qui conduisent et distribuent les eaux de source en limite sud du parc et vers les deux grands viviers situés en aval du grand étang décoratif.
État de conservation : La configuration actuelle du parc est proche de l'état consigné sur la carte militaire au 120.000e levée en 1868. On peut penser que le parc paysager et son grand étang ont été mis en place vers le milieu du XIXe siècle, en même temps que le grand potager et que l'ensemble du système d'alimentation en eau traversant toujours les prairies au sud du grand étang. A l'exception de quelques grands arbres et massifs arbustifs, aucun élément remarquable n'a disparu. Le buffet d'eau est toujours alimenté mais trop faiblement pour former des nappes régulières sur des escaliers de pierre partiellement déstabilisés. Les nombreux petits ouvrages liés à la gestion de l'eau présentent eux-aussi diverses altérations portant préjudice à la bonne alimentation des plans d'eau. Les deux étangs inférieurs ont été créés dans les années 1930 comme bassins de pisciculture et sont toujours réservés aujourd'hui à cette activité.
Maintenance : De grands travaux de nettoyage et de reconditionnement ont été réalisés ces dernières années aux abords du grand étang supérieur et se poursuivent en aval, au pied du coteau boisé et à proximité des viviers. Les murs d'enceinte du potager ont été consolidés et les parties effondrées reconstruites. Sa surface devrait être prochaînement réhabilitée. Afin de créer un écran protecteur vis-à-vis de l'échangeur routier, diverses plantations ont été mises en place dans l'angle sud de la propriété, malheureusement peu en accord avec le caractère paysager et champêtre du site.
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 138/2
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 54/2 (Ciney) Impr. coul. 1891
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 54/2
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 54/2/3
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
VASSE Abraham-Jacques, La province de Namur pittoresque ou vues des châteaux, des sites pittoresques, des
ruines et des monuments de la province, dessinées d’après nature. Lithographiées par
Lauters, Fourmois, Ghémar, Kindermans, Bruxelles-Paris, [1844].
GENICOT Luc-Francis (dir.), Le grand livre des châteaux de Belgique, Bruxelles, Vokaer, 1977, t. 2, p. 102.
Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 2, t. 22, p. 589-591.
Recensement des arbres et haies remarquables de Wallonie, Ministère de la Région Wallonne.
Publié : oui
Superficie : 5 hectares
Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin
Date de création de la notice : 2001-05-21
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Type de jardin : Paysager