Identification et description
Nom du jardin Parc du Château d'Ermeton-Sur-Biert
Nom ancien Château Amand
Nom ancien Château de la Molignée
Date de création fin du XVIIIe siècle; vers 1850
Province Namur
Arrondissement Namur
Commune Mettet
Coordonnées Rue d'Anthée, 185644, Ermeton-sur-Biert
Localisation Latitude : 50.3002341
Longitude : 4.722082300000011

Historique

Depuis l'entrée nord, un chemin gravillonné enjambant la Molignée conduit derrière le château. Construit sur des bases anciennes, le corps principal de style néoclassique sous un toit à la Mansard est flanqué (à l'ouest) d'une tour d'angle de plan carré, couverte d'une toiture campaniforme coiffée d'un bulbe. Le jardin s'étage en trois terrasses perpendiculaires au château. Celui-ci occupe l'avant-scène de la terrasse médiane et s'ouvre, depuis le perron arrière, sur un jardin régulier aménagé avant 1789. Cet aménagement occupe une longue terrasse gazonnée aux profils chantournés, ponctuée de quelques topiaires de buis taillés en cube. Les plates-bandes fleuries bordant l'allée de côté et les bandeaux de rosiers soulignant les contours de la pelouse apportent une touche colorée à cet ensemble au dessin rigoureux. Deux volumineux topiaires clôturent la perspective alors qu'au-delà, s'ouvre une échappée paysagère. Jouxtant l'allée de côté sud, un escalier tournant à deux volées, ceinturant une rocaille et un petit bassin en pierre d'inspiration italienne, mène à la terrasse supérieure occupée par un élégant pavillon-belvédère. Depuis ce point de vue s'ouvre un large panorama sur le jardin paysager aménagé en contrebas. Conçu vers 1850, il a su préserver son caractère romantique. Alimenté par la Molignée qui traverse la propriété d'ouest en est, deux plans d'eau occupent le centre de la composition inscrite dans des pelouses caractérisées par d'heureux mouvements de sol. Sur le premier plan d'eau, le plus vaste, une passerelle en bois rejoint une petite île où se dresse une tonnelle abritée sous un frêne pleureur. Le deuxième plan d'eau, plus étiré, serpente jusqu'à un ancien moulin utilisé comme forge au XIXe siècle, avant de rejoindre la Molignée.

Description

Éléments architecturaux : Disposés le long de l'allée de côté sud, deux piliers en pierre provenant de l'ancienne entrée principale. Entre le jardin régulier et le jardin paysager, mur de soutènement en pierre. Sur l'île du grand étang, tonnelle métallique. Plusieurs ponts enjambent la rivière qui traverse la propriété : le premier, face à l'entrée nord, à tablier droit cantonné d'un garde-corps à balustres piriformes en pierre; le deuxième, arrondi, bordé de rambardes en béton imitant le branchage. Le dernier, métallique, situé en fond de propriété, permet de franchir une retenue d'eau. Au nord, imposante grille en fer forgé à panneau plein à la base, cantonnée de deux piliers en pierre calcaire. Bordant la cour d'entrée, imposantes dépendances en brique - dont une remise à voitures de deux travées - surmontées de lucarnes à croupes, prolongées par des communs. Un mur en pierre percé d'un porche et d'une petite porte surmontée d'un oculus, sépare la cour d'entrée des jardins. A l'extrémité de ce mur, tour d'angle de plan carré d'inspiration médiévale, surmontée d'une toiture bulbeuse.

Éléments végétaux : Dans le jardin régulier, nombreuses topiaires de buis (Buxus sempervirens) et d'if (Taxus baccata). Des haies basses de buis (Buxus sempervirens) ceinturent les longs parterres de bégonia (Begonia sp). Des plates-bandes de rosier (Rosa polyantha) soulignent le contour du parterre de la pelouse. A l'entrée du parc paysager, un tilleul commun (Tilia vulgaris) et un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). Sur la petite île du premier plan d'eau, un frêne pleureur (Fraxinus excelsior) s'appuie sur une tonnelle métallique; non loin, un érable sycomore (Acer pseudoplatanus). Près du pont en béton imitant le branchage, un platane (Platanus occidentalis). Longeant la propriété au nord, allée de marronnier (Aesculus hippocastanum). Sur l'île du deuxième plan d'eau, un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). Au-delà du jardin régulier et de son belvédère, l'axe est-ouest est bordé d'une allée de vieux charmes (Carpinus betulus) autrefois conduits en charmille. De part et d'autre du pavillon-belvédère, un if (Taxus baccata).

Potager : Implanté au sud de la propriété, derrière le pavillon-belvédère, le potager est constitué essentiellement de couches aujourd'hui entièrement destinées à la culture des fleurs à couper. Le pavillon-belvédère est encadré de deux serres, non visibles depuis le jardin régulier. Adossées aux murs prolongeant la façade nord de celui-ci, les deux serres, élevées sur un muret de soubassement en brique et pierre, abritent quelques ceps de vigne et un espace réservé aux semis. A flanc de colline, dans le prolongement du potager, le verger escarpé accueille encore quelques fruitiers, et s'étage en terrasses et talus alternés, accessibles par un petit escalier en pierre.

L'eau : Au nord, la propriété est traversée par la Molignée dans l'axe est-ouest. Celle-ci est enjambée par trois ponts. En amont, la rivière est détournée afin de former un petit ruisseau parallèle, alimentant deux étangs. Le premier, le plus vaste (à l'ouest), est agrémenté d'un îlot accessible par une passerelle en bois. Planté d'un frêne pleureur et d'une tonnelle métallique, il forme une scène romantique. Le deuxième plan d'eau, établi dans le prolongement du premier, est également agrémenté d'une île et d'un banc surmonté d'une pergola. En aval des deux étangs, subsiste un moulin qui a servi de « maka » jusqu'au XIXe siècle.

Éléments remarquables : Dominant le jardin régulier au sud, élégant pavillon-belvédère de style classique, accessible par un escalier double. Ce petit édifice de plan carré, couronné d'un dôme surbaissé en verre coiffé d'un lanterneau carré et d'une flèche en fer forgé, est flanqué de deux serres. Les façades septentrionale et latérales du pavillon sont entièrement vitrées et s'ouvrent sur le potager et sur les serres. Au nord, le pavillon présente une façade enduite, percée d'une ouverture en plein cintre fermée d'une baie vitrée. Dans le prolongement de cette façade, mur en pierre couvert de lierre. Au pied du pavillon, un escalier tournant à deux volées encadre une rocaille d'inspiration italienne précédée d'une nymphe et d'un petit bassin de pierre.

État de conservation : Le jardin régulier de la fin du XVIIIe siècle semble ne pas avoir subi de transformation dans son tracé excepté la charmille devenue sauvage et l'ajout de quelques parterres fleuris. De même, la partie paysagère a conservé son caractère d'origine. Cependant, suite aux violentes tempêtes des années 1980, elle a été amputée de nombreux hautes tiges. La grille d'entrée principale, à l'ouest, a été démontée et les piliers employés pour orner l'allée de côté sud.

Maintenance : Le parc est rigoureusement entretenu. Les haies, topiaires et parterres reçoivent tous les soins nécessaires. De nouvelles plantations devraient assurer le maintien de l'esprit originel du parc. Le verger pourrait retrouver son utilité grâce à la plantation de variétés fruitières traditionnelles.

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 100/2, 118/1

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 53/2 (Mettet) Impr. coul. 1901

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 53/2

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 53/2/4

Bibliographie

DE GROOTE Christine, Le guide des jardins de Belgique, Bruxelles, éd Racine, 1995, p. 188-189.

Informations administratives

Mérite le classement pour : le pavillon-belvédère encadré de deux serres

Publié : oui

Superficie : 3,5 hectares

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau

Date de création de la notice : 2000-02-09

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : fermé au public

Type de jardin : À la française