Identification et description | |
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Nom du jardin | Jardin Privé « Le Tailfer » |
Date de création | fin du XIXe siècle; vers 1910; fin du XXe siècle |
Province | Namur |
Arrondissement | Namur |
Commune | Profondeville |
Coordonnées | Rue des Fonds, 1135170, Lustin |
Localisation | Latitude : 50.390182 |
Longitude : 4.883181700000023 |
Implanté sur la rive orientale de la Meuse, à l'embouchure de la vallée du Tailfer, le site éponyme désigne, au XVIIIe siècle, une forge. Il accueille dès 1777 une bâtisse en moellons calcaires sous bâtière d'ardoises au pied de laquelle est créé, au XIXe siècle, un petit parc paysager. Au début du XXe siècle, le domaine est scindé en trois parties. Les deux parcelles extrêmes conservent leur aspect originel : la première, au sud-ouest comprend le château tandis que la deuxième, à l'opposé, était jadis destinée aux cultures légumière et fruitière. La partie centrale est quant-à elle profondément remaniée par la construction d'une habitation sévère en briques et pierre qui, jusqu'en 1910, accueille le pensionnat de Saint-Thomas de Villeneuve. Les abords sont agrémentés de parterres fleuris au-devant d'une prairie agrémentée de jeunes plantations et traversée par le Tailfer, comme le montre une carte-vue du début du XXe siècle. Suite à d'importantes inondations, cette partie est revendue à un pisciculteur qui y crée cinq étangs étagés sur la longueur du terrain. Des passerelles jetées sur leurs rives permettent de franchir d'étroits canaux reliant ces bassins dont les rives accueillent des roseaux. En 1994, l'exploitation piscicole arrête ses activités. Les différents plans d'eau sont maintenus et le site est progressivement transformé en espace paysager. Fontaines, jets d'eau, cascades, ruisseaux accompagnent désormais une suite d'éléments insolites mis en place dans les années 1970 voire plus tardivement.
Éléments architecturaux : Au tournant du XIXe siècle et du XXe siècle, la propriété est scindée en trois parties : la première au sud, longeant la Meuse, abrite la bâtisse originelle datée 1777. Cette partie est ceinturée par un muret en moellons calcaires surmonté d'une grille basse. L'entrée est marquée par deux piliers à refends en pierre supportant une grille en fer forgé. Dans le prolongement nord-est, la deuxième partie présente encore quelques éléments du domaine originel dont un ancien ermitage en moellons calcaires sous une bâtière d'ardoises transformé dans les années 1990, ainsi qu'un tunnel voûté de plusieurs centaines de mètres dénommé « canal des moines ». Dans cette même zone, haute bâtisse en briques avec chaînages d'angle en pierre bleue sur soubassement en pierre de la fin du XIXe siècle, coiffée d'une toiture à la Mansart. La construction est flanquée d'une tour à l'angle nord. Contemporaines de cette demeure, remises à voitures en briques. A proximité, petit pavillon en bois hexagonal surmonté d'un lanternon. Dans la troisième partie, maison du jardinier en briques.
Éléments végétaux : Dans la partie sud, quelques massifs de hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea') et de marronnier (Aesculus hippocastanum). Quelques topiaires et alignements d'ifs (Taxus baccata). A l'angle nord, remarquable hêtre pleureur (Fagus sylvatica 'Pendula'). Dans la deuxième partie, deux marronniers (Aesculus hippocastanum), un peuplier picard (Populus x canescens). Sur une île, un cyprès chauve (Taxodium distichum). Proche de l'ermitage, un érable commun (Acer pseudoplatanus) et deux hêtres pourpres (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). Nombreux topiaires d'if (Taxus baccata), de buis (Buxus sempervirens) et de troène (Ligustrum x vulgaris) taillés en boule. Dans la troisième partie, un cyprès de Lawson (Chamaecyparis lawsoniana) solitaire et le vaste verger du domaine d'origine ponctué encore de nombreuses hautes tiges fruitières.
Potager : Disparu. Toutefois, la présence de la maison du jardinier, d'une serre et d'un vaste verger dans la partie nord-est de la propriété permettent de situer l'ancien espace de culture à proximité.
L'eau : La propriété est traversée par le cours du Tailfer et différentes sources alimentent les plans d'eau et quelques fontaines. A proximité de l'ancien ermitage, deux fontaines sont ménagées à flanc de colline : l'une est alimentée par un ruissellement d'eau souterrain débouchant dans le « canal des moines » ; la seconde, logée dans un mur en moellons calcaires, est alimentée par une dérivation de ce canal. La partie centrale de l'ancien domaine de Tailfer est occupée par quatre plans d'eau étagés, reliés entre eux par de nombreux petits canaux. Les deux autres parties, autrefois intégrées dans la propriété, comprenaient également plusieurs plans d'eau. Ceux-ci témoignent de l'activité sidérurgique développées sur les lieux au XVIIIe siècle et remplacée, entre 1910 et 1994, par une pisciculture. Depuis, ceux-ci participent d'une composition paysagère.
État de conservation : Depuis ses origines, la propriété a connu diverses transformations. Depuis l'ancienne forge activée au XVIIIe siècle, le site a été remodelé en parc paysager au siècle suivant avant d'être scindé en trois parcelles au début du XXe siècle. La partie centrale accueille alors une imposante et austère bâtisse en briques abritant le pensionnat de Saint-Thomas de Villeneuve. Une élégante verrière agrémente la façade sud-est faisant face à un pré ponctué de jeunes plantations, régulièrement inondé par les eaux du Tailfer qui le traverse. Les abords de la demeure sont alors ornés de nombreux parterres fleuris comme l'atteste une carte postale du début du XXe siècle. Peu après 1910, cette partie est transformée en pisciculture : cinq plans d'eau sont réaménagés et reliés eux par de nombreux petits canaux; les terres (de déblais) sont utilisées pour la réalisation des digues et pour remblayer la base de la maison de manière à lui donner de meilleures proportions et à l'intégrer à l'environnement complété d'éléments insolites comme des rocailles en ciment. Lorsque la pisciculture cesse ses activités en 1994, un petit plan d'eau aux abords de la maison est remblayé tandis que les quatres subsistants sont dotés de passerelles de bois. De petites scènes aquatiques tirant parti de la présence d'anciennes vannes et de cascades confèrent au parcs un nouveau caractère d'agrément.
Maintenance : La propriété bénéficie de tous les soins nécessaires à sa conservation. Les berges des plans d'eau ont été récemment consolidées. Un programme de plantation et de restauration des différents éléments du parc devrait prochainement en assurer la pérennité. Les pelouses sont tondues régulièrement, les haies et les topiaires reçoivent les soins adéquats.
Les anciens bassins de pisciculture, transformés en plans d'eau décoratifs, forment de jolies scènes associant les volumes de plantes aquatiques et de végétaux taillés au pied des grands arbres. © Inventaire des parcs et jardins historiques de Wallonie
Un cyprès chauve (Taxodium distichum) occupe un minuscule îlot sur l'étang supérieur. © Inventaire des parcs et jardins historiques de Wallonie
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 117/2
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 47/8 (Naninne) Impr. coul. 1933
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 47/8
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 47/8/3
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Pensionnat de Saint Thomas de Villeneuve. Elèves en récréation. Carte postale n/b,
n.d. (avant 1910) (Archives du château).
Pisciculture du Tailfer. Photographie n/b (Archives du château).
Commune de Lustin. Domaine « Le Tailfer ». Plan de géomètre, éch.: 1/500. Namur, le
8 septembre 1955.
Publié : oui
Superficie : 9 hectares à l'origine (divisés aujourd'hui en trois propriétés)
Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau
Date de création de la notice : 2000-08-31
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Type de jardin : Paysager