Identification et description | |
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Nom du jardin | Jardin du Monastère des Bénédictines |
Nom ancien | Château d'Ermeton |
Date de création | XVIIIe siècle; XIXe siècle et XXe siècle |
Province | Namur |
Arrondissement | Namur |
Commune | Mettet |
Coordonnées | Rue du Monastère, 15644, Ermeton-sur-Biert |
Localisation | Latitude : 50.2991724 |
Longitude : 4.71312510000007 |
Ancienne seigneurie foncière au XIVe siècle devenue seigneurie hautaine en 1603 sous Jean de Waha, la propriété d'Ermeton est rachetée en 1612 par Richard Godard, maître de forges, à qui l'on doit la tour d'angle ainsi que la chapelle castrale qui s'y adosse. En 1749, Jacques-Michel de Flaveau, époux de Louise-Martine de Godard, modernise le château d'Ermeton, lui conférant un style classique. A partir du XIXe siècle, plusieurs propriétaires se succèdent sur le site. Au début du XXe siècle, la famille de Villermont modifie sensiblement le château. En 1936, l'ensemble est repris par une communauté bénédictine. Le château de style classique et traditionnel des XVIIe, XVIIIe et XXe siècles forme un grand quadrilatère entouré d'un parc au sud et à l'ouest. Les premières traces connues d'aménagement de jardin de cette demeure historique remontent seulement à la fin du XVIIIe siècle. Un jardin régulier agrémente alors la façade sud du château. Disposés de part et d'autre de l'axe central, deux bassins classiques à margelle de pierre s'inscrivaient dans des parterres de gazon aux contours chantournés soulignés de plates-bandes fleuries et ponctués de topiaires de buis. L'aménagement actuel montre un tracé simplifié sous la forme de deux surfaces gazonnées. Concluant l'axe central de cette perspective, deux volées d'escalier enserrent un grand bassin circulaire, aujourd'hui remblayé mais dont subsiste la margelle en pierre. Plus à l'ouest, une vaste prairie bordée de hautes tiges mène à une butte communément surnommée « la colline »; celle-ci est un ancien boccage agrémenté d'essences fruitières. La promenade qui la contourne offre un panorama sur la vallée de la Molignée et permet d'apprécier l'extension ancienne de la propriété avant son morcellement et sa mise en vente en 1935.
Éléments architecturaux : Le monastère forme un vaste quadrilatère en calcaire, dont les constructions traditionnelles et classiques ou néoclassiques appartiennent à la première moitié du XVIIe siècle, aux XVIIIe et XXe siècles. A l'angle sud-est du complexe, le noyau ancien est composé d'une tour carrée à laquelle est adossée, à l'extérieur du quadrilatère, la chapelle Saint-Georges, construite en 1632. A gauche de celle-ci, une grille en fer forgé s'ouvre sur une première entrée marquée de piliers carrés surmontés d'urnes en pierre. Au-delà de la tour s'étend l'aile est, percée d'une imposante tour-porche classique, de plan rectangulaire et chapeautée d'un toit d'ardoise à la Mansart. En retour d'angle et contemporaines au porche, remises à voitures rythmées respectivement, au nord et au sud, par cinq et quatre portails harpés en plein cintre, aujourd'hui murés. Une entrée, flanquée d'une grille en fer forgé, a été aménagée dans le mur bordant le monastère au nord; elle permet d'accéder, depuis l'extérieur, à une chapelle contemporaine, aménagée dans l'aile nord réalisée en 1955 par Jules Mineur. Au-delà, le mur d'enceinte décrit un retrait concave soulignant l'entrée nord-ouest flanquée de pavillons d'angle de plan carré surmontés d'une toiture à la Mansart et probablement contemporains de l'aile ouest du quadrilatère, datée 1903. La propriété est bordée d'un mur d'enceinte à l'est, au nord et au sud. Ce dernier est percé d'une entrée secondaire marquée d'une porte pleine. Dans l'angle sud-est, ancien moulin à eau appartenant autrefois au domaine. En fond de propriété, à l'ouest, chapelle Saint-Joseph, petite construction de bois du milieu du XXe siècle. Face au potager, ancienne bergerie.
Éléments végétaux : Près de l'entrée, un tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphyllos). Dans le jardin régulier, quatre topiaires de buis (Buxus sempervirens). En fond de propriété, le long du Behoute, un tilleul commun (Tilia vulgaris), quelques frênes (Fraxinus excelsior) et marronniers (Aesculus hippocastanum), un alignement de hêtre vert (Fagus sylvatica) et un sapin solitaire (Picea abies). Dans la prairie, au sud d'un mamelon dénommé « la colline », un ancien verger accueille encore quelques vieux fruitiers. Près de la chapelle Saint-Joseph, allée simple de hêtre vert (Fagus sylvatica) et quelques hêtres pourpres (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). Non loin du potager, allée simple de tilleul argenté (Tilia tomentosa). Délimitant la propriété à l'ouest, alignement de hautes tiges constitué de marronnier (Aesculus hippocastanum), d'érable sycomore (Acer pseudoplatanus) et de charme (Carpinus betulus).
Potager : Situé à l'ouest du château, vaste verger encore partiellement utilisé et emmuré, abritant une ancienne serre à vignes adossée au mur nord. Les fondations d'une autre serre du même type ont été reconverties en couche. Une serre contemporaine subvient au besoin de la communauté.
L'eau : La Behoute délimite la propriété au sud, et alimente le grand bassin en pierre qui clôture l'axe central du jardin régulier. Pour des raisons de sécurité, ce bassin a été remblayé de galets.
État de conservation : Aujourd'hui, il ne subsiste environ que 17 des 237 hectares que comptait anciennement cette vaste propriété, morcelée et mise en vente en 1935. Des aménagements antérieurs au XVIIIe siècle, il ne reste aucune trace. A cette époque, la façade arrière du château (au sud) est agrémentée d'un jardin régulier. Attesté par la carte militaires et par des cartes postales, il est agrémenté de parterres fleuris et de deux bassins de forme classique, inscrits dans un parterre de gazon et disposés de part et d'autre d'un axe central. Le bassin clôturant la perspective centrale a, quant à lui, été asséché et remblayé de galets. Le verger situé sur « la colline » disparaît sous la broussaille. L'ancienne bergerie, au nord et au pied de « la colline », tombe en ruine. L'allée d'orme qui conduisait au château, atteinte par la graphiose, est abattue peu après 1934.
Maintenance : Aux abords du château, la propriété est entretenue avec propreté: les topiaires et les surfaces gazonnées reçoivent tous les soins indispensables. Suite aux différentes tempêtes, la plupart des vieux arbres ont disparu. De nombreuses jeunes plantations tardives ont été mises en place et permettront, dans quelques décennies, de reconstituer l'esprit du parc. « La colline », un verger laissé en fermage et mal entretenu pendant de nombreuses années, devrait être replantée de vieilles essences fruitières.
Le quadrilatère des bâtiments n'est plus environné que de larges surfaces gazonnées ponctuées de grands sujets et d'un ancien verger. © Inventaire des parcs et jardins historiques de Wallonie
Les étangs créés vers 1850 sont alimentés par une dérivation de la Molignée. En arrière plan apparaît le pavillon-belvédère flanqué de serres. Cliché G. Focant © Service Public de Wallonie (SWP)
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 100/2
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 53/1 (Mettet) Impr. coul. 1901
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 53/1
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 53/1/4
Château d'Ermeton. Lithographie In : VASSE Abraham-Jacques, La province de Namur pittoresque ou vues des châteaux, des sites pittoresques, des
ruines et des monuments de la province, dessinées d’après nature. Lithographiées par
Lauters, Fourmois, Ghémar, Kindermans, Bruxelles-Paris, [1844].
Photographie aérienne, 1934.
Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 5, t. 1, p. 174-175.
Publié : oui
Superficie : 15 hectares 67 ares 61 centiares (bois compris)
Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau
Date de création de la notice : 2000-02-14
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Type de jardin : À la française