Identification et description
Nom du jardin Parc du Château de Mielmont
Date de création XIIe siècle (fossés défensifs); XIXe siècles; XXe siècle; 1995
Province Namur
Arrondissement Namur
Commune Jemeppe-sur-Sambre
Auteur/ Créateur Jean-Noël Capart, paysagiste à Bruxelles (1995)
Coordonnées Château de Mielmont5190, Onoz
Localisation Latitude : 50.5014663
Longitude : 4.70258530000001

Historique

De nombreuses allées traversant les bois et les champs mènent jusqu'au château de Mielmont, implanté sur un éperon rocheux dominant la vallée de l'Orneau. Siège d'une ancienne seigneurie hautaine de Namur, citée en 1125 comme propriété de Renier de Merlemont, le domaine est passé depuis entre les mains de plusieurs propriétaires. Malgré les nombreux remaniements aux cours des siècles, le château conserve une allure de forteresse défendue par le relief escarpé à l'ouest et entourée d'un ancien fossé défensif. L'ensemble élevé en moellons autour d'une étroite cour triangulaire ouverte sur la vallée, garde l'empreinte d'un long passé: un imposant donjon du XIIe siècle côtoyant des parties plus récentes comme la tour d'entrée, élevée en hors d'oeuvre probablement durant la seconde moitié du XVIIe siècle, ou encore la remise à voitures datée 1774 et conservée dans l'aile nord reconstruite en 1923 sous les Beauffort, propriétaires des lieux de 1831 à 1994. Depuis quelques années, tant le château que le parc font l'objet d'importants travaux, notamment la réhabilitation de l'ancien potager. Tout en respectant son organisation orthogonale, une suite de petits jardins réguliers devrait y être implantés. Plus au sud et jouxtant l'espace légumier, un verger accueille toujours de nombreuses vieilles variétés fruitières. Aujourd'hui dégagé au milieu de vastes zones enherbées, le château est ceinturé par une large frange forestière et bordé à l'ouest par le cours de l'Orneau. Plusieurs allées d'arbres centenaires rappellent la structure du parc du XIXe siècle.

Description

Éléments architecturaux : Au sud du château, vaste ferme clôturée en calcaire établie sur les bases d'un quadrilatère du XVIe siècle jadis relié à la ferme et dont ne subsistent que les deux tours circulaires au sud ainsi que l'amorce de l'enceinte ouest. L'enclos comprend une vaste grange, sans doute du XVIIe siècle, ainsi qu'un corps de logis et des étables de la seconde moitié du XVIIIe siècle; l'ensemble est marqué par des remaniements au XIXe et au XXe siècles. Face à la ferme s'étend un vaste potager entièrement clôturé d'un haut mur en pierre percé d'une entrée monumentale à l'ouest, en vis-à-vis du château. De récentes grilles en fer forgé noir et or sont portées par de hauts piliers en pierre surmontés chacun d'un boulet lithique. Le potager est ouvert sur les trois autres orientations de manière plus modeste. Face au potager, la tour d'entrée du château qui doit probablement dater de la seconde moitié du XVIIe siècle était autrefois défendue par un pont-levis, remplacé par un pont de pierre à deux arches. Dans la cour intérieure du château, la tour ouest ménagée dans les remparts séparant la cour de la vallée de l'Orneau et datée du XVIe siècle, abrite encore un puits. La façade orientée vers la cour a été remaniée dans le courant du XIXe siècle. Dans la zone boisée vers le sud, se dresse encore un pont massif en pierre percé d'une haute arche en plein cintre. Daté 1646 et restauré en 1904, il reliait le château au centre du village d'Onoz; il surplombait un autre chemin, sans doute une ancienne servitude, rejoignant l'Orneau plus au sud. A la limite forestière vers le nord-est, petite dépendance de chasse en briques.

Éléments végétaux : Le parc est parcouru de nombreuses allées : depuis l'entrée est, allée de tilleul (Tilia vulgaris) et allée de hêtre (Fagus sylvatica) bordant le potager. Non loin des trois croix, allée d'épicéa (Picea abies), allée de peuplier (Populus nigra 'Italica') et groupe de huit marronniers (Aesculus hippocastanum) plantés en cercle. Une allée de marronnier (Aesculus hippocastanum) précédée par une allée de tilleul commun (Tilia vulgaris) conduit au pont de 1646. Au nord-ouest, une dernière allée de hêtre (Fagus sylvatica) dépérissant cadre une perspective sur la vallée de l'Orneau. Plusieurs corbeilles de buis ornent les abords du château. Dans le potager, quelques vieux éléments de charmille (Carpinus betulus) et nombreux alignements d'érable plane (Acer platanoides 'Globosum').

Potager : A l'est du château, vaste potager d'un hectare, clos d'un haut mur en pierre. Déjà attesté au XVIIIe siècle, il fait actuellement l'objet d'un nouvel aménagement par Jean-Noël Cappart. Dans le respect de son tracé traditionnel, l'espace est divisé en différentes parcelles et un petit bassin en pierre occupe la croisée des chemins. Seule une petite partie de cet espace accueille encore une zone de culture; la plus grande partie est convertie en surfaces gazonnées bordées de lignes de jeunes érables planes. Comme semble le confirmer la présence d'une vieille charmille, certaines zones du potager étaient autrefois subdivisées selon un plan orthogonal. Adossée au mur nord, grande serre à vignes et à fleurs en parfait état, percée d'une porte centrale. Deux petites dépendances en pierre servant de remise à outils occupent les angles nord-ouest et sud-est du potager. Adossées au mur sud et extra muros, deux serres en mauvais état jouxtent un verger; la première surmontée d'une verrière accueille quelques ceps de vigne; de la seconde ne subsistent que les murs de soutènement en briques.

L'eau : Dans la zone forestière, plan d'eau aux formes sinueuses, récemment réaménagé. Dans la cour intérieure du château, présence dans une tour d'un puits alimenté par une source au niveau de l'Orneau s'écoulant environ 50 mètres en contrebas.

État de conservation : Initialement implantée dans une large zone boisée, la propriété a conservé son caractère forestier. Les différentes allées qui constituent l'essentiel de son aménagement sont toujours présentes bien que dans un mauvais état sanitaire. Les abords du château, laissés à l'abandon pendant de nombreuses années, ont retrouvé une nouvelle vocation après un récent défrichement : les anciens fossés défensifs creusés dans la roche ont été récemment aménagés dans l'esprit d'un jardin rocaille, tandis que les prairies ont été transformées en surfaces gazonnées. Au sud, un verger est précédé d'un vaste potager maintenu sur son périmètre originel. Autrefois divisé en quatre parcelles, il présente actuellement six carrés de gazon bordés de haies basses en buis doublées par un alignement de hautes tiges. Cet espace légumier, dont le mur d'enceinte a été restauré dernièrement, est actuellement en phase de réhabilitation et devrait accueillir d'ici peu une succession de petits jardins formels dont une roseraie et un espace de culture. Les corbeilles de buis situées dans l'axe du pont-levis sont appelées à disparaître prochaînement.

Maintenance : Depuis quelques années, l'ensemble du domaine est entretenu de manière rigoureuse et fait l'objet d'une nouvelle étude paysagère. Toutefois, certaines allées anciennes présentent un état déplorable et devraient être remplacées dans un avenir proche afin de conserver le caractère forestier de la propriété.

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 98/2, 97/4

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 47/2 (Spy) Impr. coul. 1901

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 47/2

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 47/2/3

Iconographie

Vue du château depuis la vallée de l'Orneau. Esquisse au crayon et à l'encre du Général de Howen, septembre 1817. In : BASTIN Nestor & DULIERE C., Namur et sa province dans l’oeuvre du général de Howen (1817-1830), Crédit Communal de Belgique, s.l., 1983 (Histoire, 11), p. 371.
Château de Mielmont. Lithographie In : VASSE Abraham-Jacques, La province de Namur pittoresque ou vues des châteaux, des sites pittoresques, des ruines et des monuments de la province, dessinées d’après nature. Lithographiées par Lauters, Fourmois, Ghémar, Kindermans, Bruxelles-Paris, [1844].
Château de Mielmont. Lithographie. In : BRUYLANT Emile, n.d. [vers 1880], t. III, p. 45.

Bibliographie

Castella [Châteaux de Belgique], Lierneux, 1992-1993, p. 127.

GENICOT Luc-Francis (dir.), Le grand livre des châteaux de Belgique, Bruxelles, Vokaer, 1977, t. 1, p. 183-184.

Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 5, t. 2, p. 656-658.

Informations administratives

Intitulé du classement : Monument et site

Éléments classés : murs du jardin clos (M) ; alentours du château et de la ferme (S)

Arrêté : 1997-09-12

Publié : oui

Superficie : 4 hectares (bois non compris)

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau

Date de création de la notice : 2000-04-05

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : fermé au public

Classement : Site

Type de jardin : À la française