Identification et description | |
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Nom du jardin | Jardin du Château de La Thylère |
Nom ancien | Cense Tiler |
Nom ancien | Château de la Thyler |
Date de création | XVIIIe siècle (avant 1770); vers 1830; 1860-1862 |
Province | Namur |
Arrondissement | Dinant |
Commune | Hastière-Lavaux |
Coordonnées | chaussée de Givet, 175540, Hastière-Lavaux |
Localisation | Latitude : 50.21111299999999 |
Longitude : 4.8188016999999945 |
Sur la rive occidentale de la Meuse est implantée, dès le XVIIe siècle, la Cense Tiler. La carte de Ferraris montre un complexe en U agrémenté de jardins exposés au sud : un espace potager, deux plans d'eau et quelques alignements d'arbres prolongent la façade au sud-est tandis qu'un verger ceinturé d'une haie occupe les terres au sud-ouest. Dès la fin du XVIIIe siècle, la propriété est transformée en gentilhommière intégrant le logis primitif et s'accompagnant de jardins réguliers. L'édifice d'esprit classique présente sur les jardins une façade à trois niveaux en brique et pierre calcaire, enduite d'un lait de chaux rouge, sous toiture d'ardoises à brisis et coyaux. Au-delà de la cour d'honneur pavée, délimitée par un filet d'eau s'écoulant dans une rigole en pierre, s'ouvre un jardin formel étagé en deux terrasses longées par des allées de côté et traversées par une allée de front; celle-ci forme un premier axe de perspective jusqu'aux limites de la propriété.Perpendiculairement à ce premier axe, un second emprunte la croisée des chemins du potager, divisant la terrasse supérieure marquée à cet endroit par un petit muret en pierre. Dans la première partie de la terrasse supérieure, deux carrés de gazon soulignés par une haie basse de buis sont ponctués aux angles de topiaires d'if taillés en cône. Au centre, quelques ifs taillés à hauteur d'appui forment des motifs en rosace abritant chacun une statue enfantine. Au-delà du muret, deux imposants topiaires taillés en plateau encadrent l'axe principal et précèdent deux parterres gazonnés aux profils chantournés.Un escalier en arc de cercle, probablement remanié dans les années 1950, permet d'accéder à la terrasse inférieure occupée par deux carrés de gazon aux angles marqués par des topiaires. Succédant à cet espace régulier, une zone paysagère intégrant d'anciens cheminements est aménagée vers 1830. Ceux-ci sont encore marqués à certains endroits par des portions de charmilles et d'allées de tilleul.De nombreuses essences (cèdre bleu, hêtre pourpre, marronnier) sont plantées à cette époque au pourtour d'une surface gazonnée. Au sud-ouest, les terrasses sont bordées d'espaces intégrant les deux grands plans d'eau déjà mentionnés par Ferraris. Le premier, parallèle au château et de plan rectangulaire est surmonté au sud-ouest par une charmille formant salon de verdure, inscrit autour d'une petite terrasse marquée par deux piliers en pierre et deux topiaires d'if. Depuis ce premier plan d'eau s'offre un nouvel axe de perspective orienté au sud-est, occupé en son centre par le second plan d'eau. Long et étroit, ce dernier est ceinturé d'une margelle en pierre et bordé d'alignements de tilleuls anciennement palissés qui lui confèrent l'allure d'un canal.Le nord-est de la propriété est occupé depuis le XVIIIe siècle par un espace potager divisé en croix et par une petite zone fruitière. Depuis le début du XXe siècle, la propriété s'est enrichie de quelques îlots fleuris et d'une treille ornée de rosiers grimpants agrémentant les abords du grand bassin. Ces apports viennent rehausser la structure ancienne des jardins dont le dessin régulier est parfaitement conservé.
Éléments architecturaux : Dans le prolongement du château vers la droite, est annexée vers 1830 une petite maison ainsi que des dépendances et remises à voitures. En retour de celles-ci s'élève une porte datée 1831.
Éléments végétaux : Dans les jardins réguliers, nombreux topiaires d'if (Taxus baccata) et haies basses en buis (Buxus sempervirens). Bordant le grand bassin (au nord-ouest), allée de cerisier du Japon (Prunus serrulata). Clôturant la perspective depuis le grand bassin, salon de verdure formé par une haute charmille (Carpinus betulus). Autour du canal, alignement de tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphyllos), anciennement palissé et étêté depuis quelques années. Entre les deux plans d'eau, un frêne pleureur (Fraxinus excelsior 'Pendula'). Bordant le chemin de ceinture (anciennes allées de côté), portion de charmille (Carpinus betulus), portion d'allée de tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphyllos) et portion d'allée de marronnier d'Inde (Aesculus hippocastanum). Dans la partie paysagère, un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea') et deux cèdres du Liban (Cedrus atlantica 'Glauca') encadrent la perspective. Dans l'ancien verger et prolongeant le potager, quelques fruitiers hautes tiges dépérissants, un frêne commun (Fraxinus excelsior), un massif d'if (Taxus baccata) vraisemblablement ancien topiaire, et un tilleul à grandes feuilles (Tilia platyphyllos), dernier sujet d'un ancien alignement.
Potager : Déjà représenté sur la carte de Ferraris, il occupe depuis sa création la même situation au nord-est de la propriété. Partiellement ceinturé d'un mur au nord-est et au nord-ouest, il adopte le plan traditionnel en croix. Bien que réduits depuis quelques années, les carrés de culture sont ceinturés de haies basses en buis et huit topiaires de buis taillés en boule encadrent la croisée des chemins. Seule la partie nord-ouest est encore cultivée. Le long des murs s'accrochent encore quelques vieux fruitiers en espaliers conduits en U, qui offrent une belle palette de variétés anciennes (Louise Bonne d'Avranches, Reinette étoilée, Belle fleur, ...).
L'eau : Le ruisseau dit « la Thylerre », alimenté par une source, sépare l'ensemble bâti du jardin. Partiellement canalisé par une rigole en pierre dans la cour d'honneur, il alimente un grand bassin rectangulaire en pierre déjà représenté sur la carte de Ferraris. Au sud-est, un second bassin alimenté par le premier est encadré de berges en pierre et forme un étroit canal bordé d'un alignement de tilleul. A son extrémité, pont en pierre à tablier droit surmonté d'une courte rambarde métallique peinte en blanc. Intégré au mur de la petite cour au pied du pignon sud-ouest du château, un bac en pierre à bordure moulurée est surmonté d'un mascaron en bronze accompagné d'un cartouche portant la date 1769.
Éléments remarquables : Cette propriété révèle un aménagement régulier de dimension modeste mais remarquable par son homogénéité due au maintien de son organisation : terrasses, plans d'eau et alignements déjà figurés sur la carte de Ferraris sont encore en place aujourd'hui.
État de conservation : Cette ancienne ferme dite « cense Tiler », déjà représentée sur la carte de Ferraris, adoptait un plan en U dont seul le corps de logis de la seconde moitié du XVIIe siècle a été conservé pour être agrandi au siècle suivant. Prolongeant la façade sud-est de cet édifice, se déployait un jardin régulier dont la trame a été conservée : l'implantation de l'espace potager, des différents bassins, de certains alignements d'arbres ainsi que d'un petit verger établi dans la suite de l'espace de culture restent fidèles à la représentation de Ferraris. La propriété se prolongeait vers le sud-ouest par un vaste verger ceinturé de haies qui a laissé place depuis quelques années à un sous-bois naturel. Dans le premier tiers du XIXe siècle, la modification probable de la voirie longeant la propriété au nord-ouest a pour conséquence l'implantation des différentes annexes de part et d'autre du corps de logis qui subit également quelques modificactions. Une nouvelle entrée est ménagée à l'angle nord où elle passe sous un porche daté 1831.A la même époque, un petit parc paysager vient prolonger le jardin régulier vers le sud-est tout en respectant le tracé originel des cheminements. Dans les années (1860-1862), une partie du fond de la propriété, au sud-est, est amputée par la création de la ligne de chemin de fer reliant Givet à Dinant. Un siècle plus tard, quelques massifs fleuris et quelques éléments mobiliers sont introduits dans le jardin. Depuis quelques années, l'espace potager a été réduit mais son tracé en croix a été maintenu.
Maintenance : L'ensemble des jardins réguliers fait l'objet des soins les plus attentifs : les différents topiaires et les haies sont régulièrement taillés ainsi que les surfaces gazonnées. Les plates-bandes fleuries aux abords du grand bassin sont entretenues de manière rigoureuse. Toutefois, il serait souhaitable de consolider les berges du canal et de tailler les tilleuls en reformant progressivement les palissades. Les cheminements dans la partie sud-est gagneraient à être retracés et mieux entretenus. Un débroussaillage des sous-bois permettrait également une meilleure lecture de l'ensemble de la propriété. Si le potager est encore partiellement cultivé en partie nord-ouest, les nombreux fruitiers palissés nécessitent un renouvellement.
Perspective axiale des jardins en terrasses sur la demeure du XVIIIe en bord de Meuse. © N. de Harlez
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 119/1
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 53/7 (Hastière - Lavaux) Impr. coul. 1934
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 53/7
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 53/7/3
Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 2, t. 22, p. 663-664.
Mérite le classement pour : le jardin régulier y compris les plans d'eau
Publié : oui
Superficie : 2 hectares
Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau
Date de création de la notice : 2001-05-28
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Type de jardin : À la française