Identification et description
Nom du jardin Parc du Château de Boussu
Date de création fin du XIXe siècle; 1952
Province Namur
Arrondissement Philippeville
Commune Couvin
Auteur/ Créateur Auguste Licot de Nismes, ingénieur agronome (1844)
Coordonnées Rue A.Thomas, 85660, Boussu-en-Fagne
Localisation Latitude : 50.0770378
Longitude : 4.471974999999929

Historique

Seigneurie dépendant de la châtellenie de Couvin dès le XIe siècle, le château passe au cours des siècles aux mains de différentes familles et connaît plusieurs grandes phases de construction(s) et de restauration(s). Sur les bases de l'ancien donjon du XIe siècle est élevé, vers 1550, un château dont subsiste la tour d'angle et le porche d'entrée. Moins d'un siècle plus tard, sous l'égide de la famille Marotte, le corps de logis est reconstruit. En 1784, de nouvelles dépendances complètent la cour à l'ouest du château. Auguste Licot, maître de forges à Nismes, acquiert la propriété en 1844 et s'attache les services de l'architecte L.P. Suys qui, en 1860, confère sa physionomie néogothique au corps de logis. A cette époque, sont réalisés la conciergerie, une petite ferme avec dépendances et le vaste potager toujours en activité. Aucun élément ancien ne peut attester l'existence d'un jardin antérieur à l'aménagement de Licot. A cette époque, les douves sont retracées et consolidées. Les abords du château font l'objet d'un aménagement régulier. En regard de la façade nord-ouest, un parterre de gazon aux profils chantournés est ceinturé d'une double haie basse de buis et ponctué de topiaires. Les douves sont ceinturées par une large bande de gazon rythmée du nord au sud par des topiaires d'if taillés en cône tandis qu'une charmille en berceau clôture l'ensemble à l'ouest. Au-delà, les anciens prés sont transformés en parc paysager. Une partie du cours de l'Eau Blanche qui délimite la propriété au nord est détournée pour désormais la traverser. Plusieurs ponts ou passerelles permettent de franchir le bras d'eau. Un réseau de promenades circulaires contourne différents espaces plantés de fruitiers, d'arbres solitaires ou en massifs. Aux détours des chemins à l'orée des bois se dégagent de longues vues en direction du château ou des paysages de la Fagne. Dès l'achat de la propriété en 1869, le Comte de Riocourt, agronome de formation, valorise le domaine par la plantation régulière d'essences nobles et variées (hêtre pourpre, marronnier, sapin du Colorado, ...). Malgré la diversité des styles qui se côtoient tant dans les bâtiments que dans le parc, l'ensemble conserve néanmoins un caractère homogène s'intégrant dans l'environnement naturel de la Fagne.

Description

Éléments architecturaux : Un mur en moellons calcaires borde la ruelle longeant la propriété depuis la conciergerie jusqu'au potager. L'entrée ménagée à front de rue s'ouvre par une grille en fer cantonnée de deux imposants piliers en pierre à imposte débordante. Postée à droite de l'entrée, conciergerie en brique sur soubassement en pierre bleue datée 1860. Dans le prolongement du mur de clôture, à l'est du château, dépendances du XIXe siècle abritant écuries, porcherie et grange. La cour s'ouvre sur la ruelle par un portail classique de remploi du milieu du XVIIIe siècle. Dans le parc, vers l'ouest, poulailler de 1920. Les différents bâtiments en moellons calcaires constituant le château s'articulent autour d'une cour carrée. Dans l'angle est, tour d'angle et porche d'entrée de la seconde moitié du XVIe siècle. Vers le nord, corps de logis en L reconstruit en 1677 et réaménagé vers 1860. A l'opposé, dépendances et tour-colombier datées 1748. Celles-ci abritaient jadis les écuries et les remises à carrosses s'ouvrant par cinq portails jointifs; l'étage comprenait un logement pour le personnel.

Éléments végétaux : Près de la conciergerie, deux chênes sessiles (Quercus petraea). Entre la conciergerie et la ferme, un hêtre vert (Fagus sylvatica), un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), un tilleul argenté (Tilia tomentosa) et deux marronniers d'Inde (Aesculus hippocastanum). Face au château au nord-est, parterre de gazon bordé d'une double haie basse en buis (Buxus sempervirens). Non loin de là, deux corbeilles de buis (Buxus sempervirens) plantées de rosiers (Rosa sp.). Au sud et au nord du château, bordant les douves, alignements de topiaires d'if (Taxus baccata) en cône. Au sud, deux courtes allées se succèdent : la première en tilleul de Hollande (Tilia platyphyllos) suivie par une deuxième en marronnier (Aesculus hippocastanum). Près du poulailler, un remarquable chêne pédonculé (Quercus robur). En fond de propriété (à l'ouest), quatre boules de buis (Buxus sempervirens) encadrent un pont. Proche de celui-ci, un peuplier picard (Populus x canescens), un massif de frêne (Fraxinus excelsior) et un massif de hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'). Le long du chemin bordant l'Eau Blanche, trois sapins du Colorado (Picea pungens) et un robinier faux-acacia (Robinia pseudoacacia).

Potager : Situé à l'angle est de la propriété, vaste potager clos d'un mur en pierre dont les parcelles toujours cultivées sont encore délimitées par des portions de haies basses de buis. Celles-ci accueillent des carrés de culture légumière, des parcelles de fleurs à couper, des petits fruits et quelques vieilles variétés de fruitiers basses tiges. Dans sa partie est, longue serre à vigne adossée au mur. Proche de celle-ci, quelques couches et les vestiges d'une serre chauffée dont il ne reste que les murs de fondation, le dispositif de chauffage et une cave destinée à conserver les fruits. A l'angle sud-ouest du potager, petit bassin doté d'une vanne avec moine, alimenté par une source souterraine. A l'ouest de la propriété, vaste verger abritant encore quelques dizaines de vieux fruitiers.

L'eau : L'Eau Blanche délimite la propriété de l'ouest au nord-est En amont, un bief de dérivation de la rivière traverse la propriété pour rejoindre son lit d'origine au nord-est A l'ouest, une première passerelle métallique avec garde-corps présente un tablier courbe reposant sur des piliers en pierre; à son embouchure est jeté un deuxième pont en pierre et brique à tablier droit nanti de belles rambardes en fonte finement ouvragées. Entre les deux ponts, un système hydraulique de vannes avec moine permet de réguler le débit d'eau. En amont de cet ouvrage, un pont en pierre à deux arches et tablier droit permet de franchir un petit ruisseau alimentant le bief de l'Eau Blanche. Ceinturant le château, larges douves en moellons calcaires animées par un jet d'eau et munies d'un embarcadère à l'ouest. Un pont en pierre - jadis pont-levis - conduit à l'entrée du château.

Éléments remarquables : A l'ouest du complexe bâti, bordant les douves, longue charmille en berceau plantée dans le dernier tiers du XIXe siècle, sur une longueur approximative de 60 mètres. Soutenu par une armature métallique, le berceau de feuillage est marqué à ses extrémités par quatre tilleuls (Tilia platyphyllos).

État de conservation : Le parc a connu peu de modifications depuis sa conception au milieu du XIXe siècle. Les différents espaces ainsi que les nombreuses perspectives créées à l'intérieur de la propriété et vers l'extérieur restent bien marqués. En 1920, un poulailler est implanté discrètement dans le grand verger. Dans les années 1980, on note la disparition de cinq palmiers en pot disposés sur des socles en pierre dans la cour du château. Enfin, les tempêtes des années 1990 ont causé d'importants dégâts parmi les vieux arbres de la propriété.

Maintenance : Les vastes espaces enherbés mis en pâtures limitent considérablement l'entretien et permettent aux propriétaires de porter un effort constant et régulier aux abords directs du château. Les topiaires et les différentes haies de buis ainsi que la remarquable charmille reçoivent tous les soins essentiels à leur conservation. L'espace potager bénéficie également d'une attention toute particulière. Depuis 1990, les plantations nombreuses et régulières atténuent sensiblement les dégâts causés par les violentes tempêtes.

Cartographie

Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 85/4

Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 57/8 (Couvin) Impr. coul. 1897

Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 57/8

Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 57/8/1

Bibliographie

Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 9, t. 1, p. 78-80.

VILLERMONT Charles (de), « Notice sur Boussu-en-Fagne, Annuaire des châteaux de Belgiqu », 1899, p. 186-187.

Informations administratives

Intitulé du classement : Site

Éléments classés : parc; M:tour-colombier, pont d'accès, douves, mur d'enceinte

Arrêté : 1984-06-25

Publié : oui

Mérite le classement pour : la charmille en berceau (co monument)

Superficie : 11 hectares

Informations complémentaires

Auteur du formulaire : Didier Hoyos / Odile Moreau

Date de création de la notice : 2001-03-19

Caractéristiques du parc/jardin

Statut du jardin : privé

Accueil du public : fermé au public

Classement : Site

Type de jardin : À la française