Identification et description | |
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Nom du jardin | Parc du Château de Vierves |
Date de création | début du XVIIIe siècle; milieu du XIXe siècle |
Province | Namur |
Arrondissement | Philippeville |
Commune | Viroinval |
Coordonnées | Place Albert 1er, 185670, Vierves-sur-Viroin |
Localisation | Latitude : 50.08026479999999 |
Longitude : 4.634594300000003 |
Ancienne forteresse élevée sur un éperon rocheux dominant le Viroin, le château de Vierves constitue un important fief de l'évêché de Liège avant de devenir une baronnie au XVe siècle. A partir du siècle suivant, et jusqu'en 1852, celle-ci est au main de la famille Hamal qui fait reconstruire une grande partie des bâtiments après un terrible incendie antérieur à 1762. Philippe-Alphonse, Comte de Hamal, édifie un nouveau château sur les substructures médiévales tout en conservant de nombreux éléments antérieurs comme la haute et élégante tour dite d'Attila, l'ancienne courtine est, la tour carrée qui lui fait suite le long de la place du village ainsi que l'aile de dépendances du XVIIe siècle bordant la place. L'enceinte médiévale est entièrement maintenue, conférant au château du XVIIIe siècle - encore modifié au XIXe siècle par l'ajout d'une tour d'angle et d'une tour-porche - un air de château-fort. Passée la tour-porche qui marque l'aile d'entrée sur la place de Vierves, une vaste cour-jardin enherbée plantée de grands et beaux arbres précède la façade classique du château de deux niveaux présentant une travée centrale en léger ressaut sommée d'un fronton courbe aux armes des Hamal - Ysendoorm, accompagnée de la devise « Anno fortiter et fideliter » et du millésime « 1762 ». Deux courtes ailes flanquent le corps de logis, celle de droite masquant la base de la tour dite d'Attila relevant du XVIIe siècle. Disposées en biais contre la face est de cette tour, d'anciennes dépendances rythmées en façade d'arcades aveugles ferme la cour intérieure de ce côté. Sur le pignon oriental est accolée une étonnante volière métallique octogonale du XIXe siècle. Derrière les dépendances, une lourde porte de bois donne accès à une longue rampe en zig-zag aboutissant au sommet d'un important escalier en pierre descendant à l'ancien grand jardin régulier déjà décrit avec intérêt par Saumery vers 1740 en ces termes : « fermé de bons Murs flanqués de quantité de Tourelles, et des mieux cultivé. On s'y promène dans des Alées bordées d'Arbres artistement taillés, parmi lesquelles on en trouve plusieurs impénétrables aux ardeurs du Soleil, et sur-tout un Berceau des mieux ménagé, qui a cinq cent piés de long. Le milieu est distingué par un Bassin de trente piés de diamêtre où l'on voit un Neptune de plomb bronzé pesant onze cent livres, couché sur une (sic) groupe de Dauphins et armé d'un Trident, d'où sortent trois Jets d'eau de quarante piés de hauteur (...) Les eaux s'écoulent dans un Etang, où l'on a formé le dessein de plusieurs napes et autres pièces d'eau, en perspective d'une vaste Prérie plantée d'Arbres bien rangés qui forment une espèce de labirinthe. La rivière qui se trouve entre-deux, y fait un charmant coup d'oeil. » De ce beau jardin représentatif du début du XVIIIe siècle en principauté de Liège, seul demeure aujourd'hui un bassin circulaire marquant le centre d'un grand rectangle gazonné ceinturé de murs d'enceinte sur trois côtés. Vers le sud, les vestiges du mur subsistant semblent postérieurs. En effet, d'après les représentations connues, l'emprise du jardin s'étendait au-delà, vers les rivages du Viroin où deux pavillons carrés en marquaient peut-être les angles. Récemment, de grands travaux de nettoyage ont permis de retrouver une vision d'ensemble de cet ancien jardin disparu au pied de l'enceinte. Parallèlement, de longues promenades enherbées ont été rétablies au sud sur plusieurs niveaux de l'enceinte grâce à un important programme d'abattage. Des chemins arborés accompagnés de petites stations de repos complètent le parcours descendant vers la rivière. Depuis la vallée, on apprécie particulièrement le caractère fortifié et dominant du château ainsi que ses soutènements étagés à nouveau parfaitement lisibles.
Éléments architecturaux : Accolée au pignon de l'aile de dépendances du château, grande volière métallique de plan octogonal couverte d'une toiture à pans sommée d'un bulbe surbaissé contre lequel sont appliquées des ferronneries décoratives. Une couronne en métal doré repose au sommet. L'édicule, entièrement fermé par un treillis métallique, est probablement une réalisation de la seconde moitié du XIXe siècle. Le long du mur sud de la cour-jardin court une balustrade de pierre interrompue par plusieurs vases sur socle et par un important groupe sculpté représentant deux amours. Devant le mur nord, à proximité de la volière, serre et ancienne cuve de glacière. Donnant accès au grand jardin régulier disparu au pied du flanc sud, important escalier intégré dans l'enceinte, constitué d'une suite de volées droites interrompues par de courts paliers. Dans l'angle nord-est du grand jardin, les substructures de l'enceinte abritent deux pièces voûtées anciennement utilisées comme caves à légumes.
Éléments végétaux : Dans la cour-jardin, plantation en courbe incluant un grand tilleul (Tilia vulgaris), deux marronniers (Aesculus hippocastanum), un hêtre pourpre (Fagus sylvatica 'Atropurpurea'), un catalpa (Catalpa bignonioides) et un phellodendron (Phellodendron amurense). A l'aplomb des murs inférieurs de l'enceinte, de nombreuses essences spontanées (tilleul, érable, charme) forment une ceinture végétale verte autour des substructures du château abritant des promenades ombragées. Quelques nouvelles plantations (liquidambar, buis et horthensia) agrémentent l'angle sud-ouest.
L'eau : Marquant le centre du grand jardin régulier, bassin circulaire à margelle moulurée en pierre calcaire aujourd'hui privé de son groupe sculpté de fontaine original. Alimenté par des eaux de source, son trop-plein rejoint en contrebas le Viroin dont le cours longe le pied de l'enceinte au sud.
État de conservation : Le grand jardin régulier du début du XVIIIe siècle, clairement représenté par Remacle Leloup vers 1740, est encore délimité par ses murs d'enceinte et doté en son centre d'un bassin circulaire. Le long des murs, des barres de métal percées de trous destinés à tendre des câbles rappellent la présence ancienne de fruitiers palissés. Tout dessin de parterre y a disparu au profit d'une grande surface gazonnée laissant apparaître, en période sèche, la trace des chemins en croix qui divisaient le jardin. Les extrémités du mur sud, aujourd'hui partiellement effondré, auraient toutes deux été occupées par un pavillon carré si l'on se fie à la gravure d'après Remacle Leloup. L'escalier qui conduit à ce jardin depuis le château a fait l'objet de récents travaux de consolidation lors desquels certaines marches ont été remplacées et les murs qui l'encadrent ont été relevés. En bordure de la longue promenade enherbée courant sur le flanc sud, le haut des murs a été proprement remaçonné en brique. La plantation de la cour-jardin relève de la seconde moitié du XIXe siècle comme semble en témoigner l'âge des arbres et le choix des essences.
Maintenance : Une importante phase de travaux de nettoyage du site vient de s'achever; elle comprenait le dégagement des longues promenades enherbées courant sur les différents niveaux de l'enceinte, l'abbatage de nombreux arbres et arbustes apparus spontanément au fil des ans, le débroussaillage complet du grand jardin et le réensemencement de la totalité de sa surface. L'entretien de la cour-jardin est assuré par une tonte régulière des gazons et par un nettoyage précis des chemins de circulation.
La longue terrasse gazonnée longeant les murs d'escarpe, consolidés et partiellement couverts de végétation, forme une agréable promenade verte. © N. de Harlez
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 102/4
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 58/5 (Olloy-sur-Viroin) Impr. coul. 1930
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 58/5
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 58/5/2
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
VASSE Abraham-Jacques, La province de Namur pittoresque ou vues des châteaux, des sites pittoresques, des
ruines et des monuments de la province, dessinées d’après nature. Lithographiées par
Lauters, Fourmois, Ghémar, Kindermans, Bruxelles-Paris, [1844].
DE SAUMERY Pierre-Lambert, Les délices du Païs de Liège, Liège, 1740, t. 2, p. 291-293.
GENICOT Luc-Francis (dir.), Le grand livre des châteaux de Belgique, Bruxelles, Vokaer, 1977, t. 2, p. 267-268.
LEMAIGRE G., « Le château de Vierves », La Maison d'Hier et d'Aujourd'hui, n° 17, mai 1973, p. 2-15.
Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 9, t. 2, p. 452-455.
Mérite le classement pour : terrasses fortifiées y compris les murs d'enceinte de l'ancien jardin régulier
Publié : oui
Superficie : environ 1 hectare
Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin
Date de création de la notice : 2001-04-25
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Type de jardin : À la française