Identification et description | |
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Nom du jardin | Parc du Château de Mouffrin |
Date de création | première moitié du XIXe siècle; vers 1875 |
Province | Namur |
Arrondissement | Dinant |
Commune | Hamois |
Coordonnées | rue de Mouffrin, 1-25363, Gemenne |
Localisation | Latitude : 50.3281401 |
Longitude : 5.042587400000002 |
Ancienne seigneurie féodale de Ciney relevant de la principauté de Liège, le domaine de Mouffrin est jusqu'au XVIe siècle une possession des seigneurs d'Emptinne. Vendu en 1603 à Claude de Namur, seigneur de Dhuy, il est successivement propriété des Berlo et des Berlaymont au XVIIe siècle puis des Waha qui le cède à Herman-Otto, comte de Hoenbroeck en 1737. Le château dessiné par A.-J. Vasse vers 1840 est planté au sommet d'un petit éperon rocheux dominant la vallée du Bocq. Jusqu'au XIXe siècle, il est précédé au sud d'une importante basse-cour remplacée vers 1875 - lors des transformations du château - par une grosse ferme néoclassique située nettement en contrebas.Le château en U est composé d'un corps de logis de trois niveaux et de deux courtes ailes en retour. L'ensemble est flanqué de quatre tours circulaires sommées de hautes toitures coniques à pans. La cour d'honneur est prolongée vers le sud par une esplanade gazonnée soutenue par un haut mur de terrassement établi sur un plan en courbe, formant un large belvédère sur toute la partie sud et sud-est du parc. Un garde-corps métallique précédé de volumes cubiques recouverts de lierre ceinture l'entièreté de l'esplanade.Au sud-ouest, un long volume de dépendance en calcaire des XIXe et XXe siècles est terminé par une tourelle circulaire intégrée à l'enceinte du grand potager aujourd'hui converti en jardin d'agrément. Ce complexe s'inscrit au coeur d'un vaste parc paysager occupant une partie de la vallée du Bocq et de son long coteau ouest. De vastes masses arborées définissent d'amples courbes dans les prairies traversées par les ruisseaux et complétées de quelques bouquets d'arbres.Au nord du château, sur le versant du coteau a été aménagé une importante scène d'enrochement éminemment représentative du courant pittoresque défendu par Edouard Keilig dans la seconde moitié du XIXe siècle. Bien qu'aujourd'hui à l'état d'abandon, isolée au sein des masses arborées et envahie d'une végétation anarchique, cette construction de roche demeure remarquablement en place, faisant preuve d'une mise en oeuvre bien exécutée que seuls maîtrisaient à l'époque quelques grands créateurs s'adjoignant à l'occassion l'aide d'enrocheurs spécialisés. La qualité de l'ample composition paysagère et la bonne intégration de celle-ci au sein d'un site accidenté témoignent elles aussi d'un talent manifeste.
Éléments architecturaux : Au nord du château, en contrebas du chemin d'accès, importante scène de roches décorative installée sur une forte dépression naturelle conduisant à la vallée du Bocq. Destinée à être perçue depuis le chemin de promenade longeant le ruisseau, la scène pittoresque rappelle clairement le ravin du Bois de la Cambre et son grand pont de roche réalisé par Edouard Keilig assisté de Jean Gindra à partir de 1865. Les affleurements rocheux qui couvrent le versant pentu sont constitués de blocs cyclopéens associés à des quartiers de roche déterminant de petites arches simulant les entrées d'un rocher naturel à caverne. Au sommet de la scène, le chemin d'accès est encore ponctué de part et d'autre de gros blocs réguliers en calcaire aujourd'hui totalement recouverts de lierre tandis que de nombreux rejets naturels de frêne, de hêtre et d'érable envahissent l'ensemble de la composition. Une grande partie des rochers est couverte de mousses et de lychens laissant apparaître les différents étagements de cette étonnante construction.Entre les dépendances et le château, fontaine constituée d'un long bac-réservoir en pierre adossé à une dalle récente gravée à la mémoire de « Herman Baron de Lynden baron de Reckem, souverain mayeur de Liège, Capitaine général de Rhénanie 1547-1603 ». Celle-ci est surmontée d'une dalle Renaissance de remploi frappée du blason d'Herman de Lynden et la devise « Cedere nescit Virtus ». A l'entrée du chemin d'accès nord, longue barrière basse constituée d'une suite de cercles en fer forgé, fixée à un fût de colonne en pierre surmonté de deux tablettes carrées sommées d'une sphère.
Éléments végétaux : Au pied de l'aile ouest du château, une longue faille rocheuse en gradins a été plantée d'un grand ensemble de plantes alpines dont seules les plus résistantes ont subsisté pour former les derniers groupes intégrant des conifères rampants et des variétés naines. Le parc est constitué d'importantes masses arborées couvrant plusieurs hectares. La palette végétale est principalement composée de feuillus mettant en valeur quelques beaux chênes et hêtres verts et pourpres au sein de diverses essences indigènes. Quelques séquences de conifères apparaissent en limites des franges arborées. A l'ouest du grand potager, une allée de tilleul (Tilia x europaea) traverse la zone arborée la plus importante.
Potager : Au sud-ouest des dépendances, grand rectangle de culture entièrement protégé par un mur d'enceinte en pierre calcaire percé de trois entrées et présentant des angles coupés. L'ensemble est entièrement gazonné et planté de quelques arbres et arbustes décoratifs.
L'eau : Le cours naturel du Bocq sinue à travers les grandes prairies situées en contrebas du château, qu'il traverse du nord au sud. Vers le nord et visible depuis le corps de logis, une longue passerelle métallique arquée à tablier de bois et garde-corps en faux branchages enjambe le ruisseau. Sur chaque rive subsistent quelques blocs rocheux couverts de lierre, vestiges d'une scène décorative rappelant la grande composition pittoresque située non loin de là.
État de conservation : La grande composition arborée mise en place vers 1875 constitue toujours la structure actuelle du parc. Celle-ci comprenait quelques scènes pittoresques aujourd'hui très dégradées, dont la plus importante est enfouie sous un épais couvert végétal. Le petit jardin de rocaille au pied de l'aile ouest et contemporain de ces aménagements, a perdu une grande partie de ses plantes alpines. Selon la lithographie d'après A. Wasse confirmée par la carte militaire (révision de 1886), un petit plan d'eau accompagnait le cours du Bocq, la passerelle et la grande scène pittoresque. Aucune trace n'en subsiste aujourd'hui.
Maintenance : La majeure partie des prairies est mise en pâture. Seule la surface gazonnée de la cour d'honneur, les abords de la fontaine et du petit jardin de rocaille nécessitent des soins de taille et de tonte. Le potager désaffecté est entretenu en jardin d'agrément attenant au volume de dépendance.
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 138/2
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 54/1 (Natoye) Impr. coul. 1891
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 54/1
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 54/1
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Vue du château de Mouffrin en Condros prise au levant. Dessin à l'encre de R. Leloup,
1738 au plus tard.
VASSE Abraham-Jacques, La province de Namur pittoresque ou vues des châteaux, des sites pittoresques, des
ruines et des monuments de la province, dessinées d’après nature. Lithographiées par
Lauters, Fourmois, Ghémar, Kindermans, Bruxelles-Paris, [1844].
Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 2, t. 22, p. 598-600.
Publié : oui
Superficie : 17 hectares
Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin
Date de création de la notice : 2001-05-21
Statut du jardin : privé
Accueil du public : fermé au public
Type de jardin : Paysager