Identification et description | |
---|---|
Nom du jardin | Parc du Château de Dhuy |
Nom ancien | Château Bayard |
Date de création | vers 1847; vers 1930 |
Province | Namur |
Arrondissement | Namur |
Commune | Eghezée |
Auteur/ Créateur | Charles-Henri Petersen (vers 1847), paysagiste d'origine allemande |
Coordonnées | Rue du Château Bayard, 45310, Dhuy |
Localisation | Latitude : 50.5713028 |
Longitude : 4.860479800000007 |
Une tradition ancienne, rapportée notamment par l'historien Gramaye en 1608 dans son « Namurcum », fait du château de Dhuy l'une des demeures des quatre fils Aymon fuyant la colère de Charlemagne. L'appelation pourrait également trouver ses origines dans la présence d'un moulin Bayard dans le voisinage déjà cité dans une charte de 1250. A partir du XIVe siècle, le château et les terres de Dhuy appartiennent aux comtes de Namur puis à leurs descendants les vicomtes de Namur d'Elzée dont le dernier représentant épousera Marie de Saint-Mauris devenue dame d'honneur de la Reine Marie-Henriette. Les dernières modifications apportées au château et aux écuries relèvent de cette époque. En 1914, le domaine passe au Comte de Bronchoven de Bergeyck. Le château forme un important ensemble en L, en briques et pierre calcaire, définissant à l'ouest une cour intérieure et relié au parc par un pont à une arche. Etabli dans la vallée de la Mehaigne, le château de Dhuy relève des XVIIe et XVIIIe siècles. La partie la plus ancienne est la tour-porche dont la base en calcaire est percée d'un passage en tiers-point. Isolée du complexe bâti jusqu'au début du XVIIe siècle, elle est ensuite accolée à l'aile principale et remontée partiellement en briques. La chapelle et la maison du garde qui forment l'aile de retour nord dateraient du XVIe siècle. Le site est quant à lui caractérisé par des aménagements du XIXe siècle. L'étang et les douves sont réunis pour former un grand plan d'eau d'aspect naturel autour du château et un vaste parc paysager est planté d'après les plans du paysagiste Charles-Henri Petersen datés 1847. Les documents conservés attestent du traitement différencié appliqué aux deux grandes zones du parc séparées par l'allée de platane conduisant à la ferme du château et à l'église. A l'ouest, un grand tracé en étoile constitué de nombreuses allées de hêtre définit une étonnante composition de forme triangulaire, épousant au nord la berge courbe de l'étang. Ce tracé a fait place à des plantations de peuplier déjà plusieurs fois reconduites. En partie est, le plan montre un dispositif paysager constitué d'îlots de verdure et de bouquets d'arbres, ceinturé d'une longue promenade. Une grande prairie seulement plantée en bordure du chemin de promenade qui la traverse occupe la zone sud-est, ouvrant une perspective en direction du village de Dhuy et de son église. Cette longue échappée se devine toujours aujourd'hui malgré quelques replantations venues compléter à cet endroit le dispositif de Petersen. Quant au grand plan d'eau enserrant le château, il se prolonge toujours vers l'ouest sous la forme d'un bras d'eau en sous-bois, conduisant à une île reliée par un pont métallique. Cette zone traitée en sous-bois naturel constitue aujourd'hui la partie la plus sauvage du parc où la promenade s'égare dans les hautes herbes et sous les frondaisons des grands arbres.
Éléments architecturaux : Au nord du potager et à proximité de l'étang, glacière sous tertre envahi de végétation et inaccessible. A l'entrée ouest du domaine, en bordure du chemin d'accès, ancienne chapelle Saint-Roch (1890) dont ne subsiste que le socle de la statue entouré d'un cercle d'érable. L'ensemble est ceinturé de grilles. Une autre chapelle de bord de chemin est dédiée à Saint-Donat.
Éléments végétaux : Axée nord-sud et reliant le château à sa ferme située dans le village de Dhuy, longue allée simple de platane (Platanus x acerifolia) plantée vers 1930 en remplacement d'une allée constituée de peuplier et de hêtre en alternance. A l'entrée ouest, ombrageant les grilles, groupe de tilleul de Hollande (Tilia x europaea). Sur les berges de l'étang du château, nombreux saules pleureurs (Salix babylonica). Entre la grange en long et le potager, groupe de vieux ifs (Taxus baccata). Disséminés dans les grands prés de fauche, nombreux sujets isolés de tilleul, chêne et marronnier. Au sud-ouest du château, grand quinconce de peuplier traversé de chemins enherbés. Replantée à plusieurs reprises, cette zone était initialement plantée d'alignements de hêtre sur un plan régulier. Entourant le quinconce, grand sous-bois naturel constitué en majorité d'érable et de frêne.
Potager : Compris entre l'étang du château et le quinconce, grand rectangle emmuré d'une superficie de 60 ares. On y voit une serre à vignes adossée et une serre réservée aux semis. L'espace est divisé par des chemins orthogonaux encore bordés de larges et denses haies de buis, partiellement doublées de lignes de fruitiers.
L'eau : Autour du château, les anciennes douves élargies constituent une vaste surface d'eau formant miroir aux bâtiments isolés sur une île et reliés au parc par un pont de brique à une arche surbaissée. A l'est, la berge de l'étang est naturellement colonisée par de grandes brassées d'iris et autres plantes décoratives du bord des eaux. Vers le sud-ouest, l'étang se prolonge à travers le sous-bois par un long canal établi sur le cours de la Mehaigne, tandis qu'une dérivation de la rivière s'écoule parallèlement. A l'extrémité du canal, une vanne assure le partage des eaux. A proximité, un long pont arqué à rambarde imitant le branchage enjambe le canal et conduit à une île en forme de goutte d'eau. Une importante végétation spontanée colonise malheureusement les berges du canal, condamnant le grand effet de perspective qui avait été mis en place.
État de conservation : L'état actuel du parc résulte des aménagements projetés en 1847 par C.H. Petersen. De ce projet ambitieux partiellement exécuté, les parties les mieux conservées sont les anciennes douves transformées en plan d'eau naturel avec îlot et les grandes prairies rythmées de bouquets d'arbres occupant la partie sud-est de la propriété. Toutefois aux abords du bras d'alimentation de l'étang, la végétation spontanée condamne la lecture du tracé pour une grande partie. La longue allée de hêtre et de peuplier reliant l'église (au sud) au château a été replantée de platane en 1930. cette allée et le long bras d'eau, C.H. Petersen avait mis en place un important réseau d'allées plantées selon un tracé régulateur générant une succession d'espaces intérieurs de forme triangulaire. Cette composition est reliée au château par un dispositif symétrique constitué d'un hémicycle central bordé de doubles rangs d'arbres. Initialement plantées de hêtre, les nombreuses allées ont progressivement fait place à des plantations de rapport de peuplier, condamnant l'ordonnancement originel. Des sous-bois naturels occupent actuellement la limite sud-ouest du parc jadis traitée de manière paysagère. Enfin, l'enceinte de culture projetée par le paysagiste dans l'angle nord-est de la propriété a été déplacée à l'arrière des dépendances du château.
Maintenance : Les travaux d'entretien sont concentrés en bordure des berges du grand plan d'eau mettant en valeur le château, et le long des différents chemins d'accès. Le potager enclos n'est plus cultivé que sur un tiers de sa surface. Dans les sous-bois environnant le bras d'eau, les interventions se limitent au dégagement de la promenade enherbée. Le pont métallique reliant l'ilôt planté est à l'état d'abandon.
Autour du château, les anciennes douves transformées forment une large surface d'eau. A l'arrière, le parc paysager. © N. de Harlez
Carte chorographique des Pays-Bas autrichiens du Comte de Ferraris (1771-1777) : 115/2
Carte topographique 1.20.000e (Dépôt de la Guerre) : 40/7 (Perwez) Impr. coul. 1901
Carte topographique 1.10.000e (Institut Géographique National) : 40/7
Orthophotoplan 1.10.000e (Service Public de Wallonie) : 40/7/4
Autre(s) source(s) cartographique(s) :
Plan de présentation du domaine projeté en mai 1847 par C.H. Petersen. Aquarelle sur
papier fort.
Plan-masse coloré projeté en mai 1847 par C.H. Petersen. Aquarelle sur papier entoilé.
Commentaire(s) : Le plan d'aménagement du domaine a probablement été commandé à Petersen par Florimont de Namur d'Elzée (1826-1890) ou par sa mère, Léopoldine de Beauffort. Le projet n'a été que partiellement exécuté.
Autre(s) source(s) iconographique(s) :
Château D'Huy à Mr. le Comte de Mérode. Lithographie de Sturm. In : DE CLOET Jean-Joseph,
Voyage pittoresque dans le Royaume des Pays-Bas, dédié à S.A.I. et R. Madame la princesse
d’Orange, Bruxelles, J.B.A. Jobard, 1825, 2 vol., t. 2, n° 144.
Château de Dhuy. Lithographie In : VASSE Abraham-Jacques, La province de Namur pittoresque ou vues des châteaux, des sites pittoresques, des
ruines et des monuments de la province, dessinées d’après nature. Lithographiées par
Lauters, Fourmois, Ghémar, Kindermans, Bruxelles-Paris, [1844].
BAUDOUIN Jean-Claude et de SPOELBERCH Philippe, Arbres de Belgique. Inventaire dendrologique 1987-1992, s.l., 1992, p. 457.
DE CLOET Jean-Joseph, Voyage pittoresque dans le Royaume des Pays-Bas, dédié à S.A.I. et R. Madame la princesse d'Orange, Bruxelles, J.B.A. Jobard, 1825, t. 2, non paginé.
Enquêtes du Musée de la Vie Wallonne, t. VI, janv. - déc. 1951, p. 17-19.
« Les Namur Vïcomtes d'Elzée et de Dhuy », Annales de la société archéologique de Namur, Namur, t. XI, 1870, p. 1-105.
Le patrimoine monumental de la Belgique Wallonie, Liège, P. Mardaga, 1972 à 1997, vol. 5, t. 1, p. 161.
Recensement des arbres et haies remarquables de Wallonie, Ministère de la Région Wallonne.
Publié : oui
Superficie : 30 hectares de parc et de bois
Auteur du formulaire : Serge Delsemme / Nathalie de Harlez de Deulin
Date de création de la notice : 2000-03-10
Statut du jardin : privé
Accueil du public : ouvert au public
Type de jardin : Paysager